«Le Capital investissement et le financement de l'innovation» est le thème des travaux de la 3e conférence annuelle de l'Association tunisienne des investisseurs en capital (Atic) qui a eu lieu, récemment, à Tunis. Ce rendez-vous incontournable de l'écosystème d'affaires en Tunisie a eu lieu en présence de responsables politiques de premier ordre, de partenaires financiers, de dirigeants d'institutions financières, de conférenciers, d'experts de renommée internationale, de startuppers, de chercheurs et d'acteurs du capital investissement et de l'innovation tunisiens. Après son mot de bienvenue, M. Mohamed Salah Frad, président de l'Atic, a dressé un tableau des principales réalisations du secteur du capital investissement en 2017 et les prévisions encourageantes pour l'année actuelle. Le président de l'Atic a souligné que les Sicar et Sociétés de gestion de fonds communs de placement à risque, membres de l'Atic, ont réalisé en 2017 des investissements de l'ordre de 421MDT pour 560MDT d'approbations. Ces investissements, dont 50% ont été réalisés dans les régions, ont bénéficié à 184 projets et permis de générer plus de 6.500 emplois, a-t-il rappelé. Projets créateurs d'emplois M. Zied Ladhari, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, a ouvert la conférence avec une allocution dans laquelle il a souligné l'importance des investissements privés dans un contexte où l'économie tunisienne a besoin de projets porteurs de croissance et créateurs d'emplois. Selon le ministre, en ce début de cette 4e révolution industrielle, la question de l'innovation est au cœur des enjeux de transformation de l'économie tunisienne. Cette dernière vit, selon lui, dans un contexte de transition, mais porteur d'opportunités. Et d'ajouter que le capital investissement reste à un stade préliminaire de son développement et que «la Tunisie est appelée à innover, c'est une exigence qui s'impose dans tous les domaines et qui devrait permettre à nos entreprises d'accompagner les grandes transformations». La conférence a également enregistré la présence de M.Marouane El Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, qui, lors d'un entretien avec M.Zied Oueslati, DG Africinvest, a dressé un état des lieux de l'internationalisation des entreprises. Pour le gouverneur, la question de l'internationalisation des entreprises ne date pas d'aujourd'hui. Il y a 20 ans déjà, on en parlait en Tunisie à travers le Famex. Selon le gouverneur, la question de l'innovation est une question très importante. «La Tunisie peut changer» A une question sur le fameux « Decashing », cette nouvelle stratégie de la BCT pour relancer l'économie, le gouverneur a évoqué la mise en place de solutions rapides. Selon lui, la réussite de la stratégie de Decashing est fortement tributaire au rôle fédérateur que devrait jouer l'Etat en la matière. Pour conclure l'entretien, le gouverneur a insisté sur l'action : «Je suis dans l'action, beaucoup de Tunisiens sont dans l'action. Il faut que ces gens montrent à ceux qui sont dans l'inaction que la Tunisie peut changer». M. Khalil Laamiri, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Antoine Salle De Chou, M. Noomane Fehri, ancien ministre des Technologies de l'information et de l'Economie numérique & CEO,B@ Labs, M. Hany AL Sonbaty, Founder Flat-Labs,M. Habib Karaouli, P.-d.g. de CAP BANK, M. Haythem Mahouachi, DG de Diva Sicar, et M. Hervé Schrike, président de Sofia Fides et de Club Afrique à France Invest, ont notamment pris part à ce panel modéré par M. Ali Mnif, Country Manager Silatech Tunisie. Les débats ont également été enrichis par une intervention en vidéo de Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpi France, des témoignages de success stories de 3 startuppers qui ont réussi dans le domaine de l'intelligence artificielle, il s'agit de Karim Beguir, fondateur d'Instadeep, Hédi Zaher, fondateur de Datavora et Ramla Jarrar, fondatrice de Mass Analytics., Les objectifs attendus de cette conférence sont de sensibiliser les acteurs de l'écosystème financier tunisien à l'importance du rôle du capital investissement dans le financement des projets innovants, de définir le rôle de l'innovation dans sa contribution à créer de la valeur et de l'emploi, de faire un état des lieux de l'écosystème de l'innovation en Tunisie, ainsi qu'une évaluation du cadre juridique et réglementaire régissant l'innovation suite à la promulgation du Startup Act et apporter des réponses novatrices à travers le capital investissement en faveur d'un écosystème propice à l'investissement dans les projets innovants et porteurs de croissance. Les débats ont ensuite été enrichis par des témoignages de success stories de start-up.