Il est de plus en plus toléré d'agresser ou de harceler un arbitre ou un adversaire, vu que les textes sont mal appliqués et que les fautifs demeurent assez protégés On reprend pour la énième fois le débat autour de la sécurité dans nos stades et autour de la violence dans toutes ses formes qui émaille encore nos compétitions. Le débat n'en finira jamais autour de ce sujet vaste et complexe. La raison? C'est que l'on vit encore sous le coup de la violence verbale et physique dans les matches. Ce n'est pas à chaque match et heureusement que pour plusieurs matches, même à enjeu, l'on sort plus ou moins indemne. Mais même sur ces matches, on note bien sûr un grande débit de haine et de tension qui fait que les entraîneurs et les joueurs adverses, avec l'arbitre bien sûr, ne se sentent pas bien. Des résultats en Ligue 1 sont donc influencés directement à cause de l'insécurité autour de l'arène du jeu. Autrement dit, un club qui reçoit sur son terrain, évolue devant son public et use de cet avantage pour intimider l'arbitre et l'adversaire. On s'explique encore : des clubs visiteurs sont «empêchés» de jouer leurs chances et de gagner quand ils voient que leur intégrité physique est en jeu. Ils essayent de résister, mais parfois le harcèlement qui se fait et l'insécurité qui règne (public proche du terrain, vestiaires ouverts, menaces entre les mi-temps, jet de projectiles sur le banc des remplaçants…) mettent les joueurs et l'entraîneur devant le fait accompli. Parlons des arbitres qui se sentent eux aussi dans l'insécurité et qui selon, beaucoup de clubs battus, cèdent aux menaces et à la peur, pour siffler à sens unique. Le dernier épisode en question a eu lieu lors du match CAB-ST remporté par les Cabistes. Les Stadistes ont déploré l'insécurité dans l'arène du jeu et l'attitude de l'arbitre qui a, selon eux, été menacé entre les mi-temps. Parlons plus général. Les stades du championnat ne sont pas franchement exclus de tout reproche. Il n'y a pas cette sécurité qui permet de donner l'égalité des chances pour les deux équipes. Celui qui reçoit a un avantage indiscutable mais ce n'est pas l'avantage sportif que l'on connaît. C'est un avantage qui s'obtient par la «force» et par l'intimidation de l'adversaire. La présence d'un commissaire de match et des forces de l'ordre n'atténue pas ce risque. Et aujourd'hui, des dirigeants n'ont pas froid aux yeux pour menacer verbalement et aussi physiquement un arbitre ou un joueur adverse, pour gagner. Ça n'a pas lieu en fin de saison seulement, mais aussi au début de la saison. Les scènes et les détails sont si lourds et graves. Aucune suite… Ce phénomène d'insécurité gagne de plus en plus de terrain. Et chaque journée, chaque saison apportent des nouveautés. Les solutions ? C'est toujours la même recette : appliquer avec fermeté les règlements en vigueur et imposer la force de la loi sportive. L'instance fédérale demeure «complaisante» et «passive» devant les dépassements de la majorité des dirigeants et des spectateurs. Cette impunité, due certainement en grande partie à des textes flous, fait du mal au championnat tunisien. Parce qu'elle est en train d'imposer un fait accompli qui encourage les dirigeants à user de tous les moyens pour gagner à domicile. Ils savent aussi que même s'ils sont traduits devant les commissions fédérales, ils ne risquent pas gros. Cette impunité des dirigeants et des clubs est la cause principale de cette insécurité. A tel point que même les forces de l'ordre ne font presque rien dans la main courante et dans les vestiaires pour arrêter ces scènes de harcèlement et de menaces. En assurant le strict minimum, en fermant les yeux sur les dépassements du public qui se permet tout pour aider son équipe à gagner. Le bout du tunnel ? Encore loin, à notre avis. Les matches, dans une grande partie des stades, se jouent dans les vestiaires et dans les gradins.