Le semi-échec de l'ESS à Gabès, la victoire d'EGSG et de l'USBG sont des variables qui redéfinissent le championnat Deux journées encore à jouer sur ce championnat long et qui donne l'impression de s'éterniser, voilà encore des faits et des rebondissements à couper le souffle. Le but assassin de Hadda à Gabès contre l'ESS, le match fou entre le CA et le CSS, la rétrogradation de l'ASK et du Stade, le trio USBG-ESZ-EGSG qui se trouve à un petit point de la JSK pour une course acharnée pour le maintien, l'exploit de l'ESM qui se classe 4e du championnat, voilà quelques faits saillants d'une journée folle et où on a vu le ST «tenir» sa promesse de na pas aller jouer le match. Encore des rebondissements en haut et en bas du classement avec l'intensité et la passion qui gagnent tout le monde. La saturation de l'ESS On s'est posé une question simple mais révélatrice après le pénible nul de l'ESS face à l'EST : pourquoi toute cette hystérique joie et ces joueurs qui jubilent avec leur public? C'était une sorte de «crier tôt victoire». La preuve, l'équipe de Benzarti ne parvient pas, quelques jours après, à passer l'écueil du SG qui jouait à 10 quand il égalisa à la dernière seconde de la partie. Le timing, la manière et les conséquences de ce but de Hamza Hadda qui replace le CSS à deux points et l'EST à trois points du leader, en disent beaucoup sur la saturation de l'équipe depuis un bon moment, depuis qu'elle a quitté la Ligue des champions. Depuis, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le dispositif de Benzarti, destiné à utiliser les mêmes joueurs et «contraint» à la rotation suite à des absences de joueurs. L'équipe mène par un but qu'elle essaye de préserver, et cette fois, le coup n'a pas marché : le sort de l'ESS est toujours entre ses mains, mais le CSS gagne encore du terrain et lui met la pression. L'ESS en pleine saturation ne parvient pas à concrétiser sa supériorité technique et collective. Ce championnat restera dans les annales : ouvert, tendu, où trois clubs se disputent le titre jusqu'au dernier soupir. Ce n'est pas, en revanche, une indication sur la solidité du championnat. L'ESS, le CSS et l'EST ont trop dominé leurs vis-à-vis. Il y a leur championnat, et celui des autres. CA : les statistiques historiques Les spécialistes des «stats» peuvent le confirmer : c'est la première fois probablement que le CA, champion en titre de surcroît, ne récolte rien dans ses confrontations directes avec ses concurrents classiques, l'EST, l'ESS et le CSS. Six défaites, et si on leur ajoute l'ESMétlaoui, le chiffre se monte à 8 défaites. Cela en dit long sur la fragilité et l'état dans lesquels se trouve une équipe bâtie à coups de milliards. Ce sera une saison catastrophique et inoubliable. Il n'y a pas de manigance ni de coups bas, ce sont des paroles futiles que Riahi et ses incompétents dirigeants disent pour fuir leurs responsabilités. Quand un champion sortant ne gagne aucune de ses confrontations directes et se trouve à plus de 30 points de ses rivaux classiques, il a intérêt à se taire. Cette 2e mi-temps contre le CSS est bonne oui, mais le résultat est là : une énième défaite. Une place expiatoire Le ST et l'ASK mathématiquement en L2, il reste encore un 3e siège qui renvoie en bas. Les résultats de la journée d'avant-hier ont brouillé les cartes en bas du classement avec l'OSBouzid qui respire et se maintient, l'ASM, le CSHLif qui, logiquement se mettent à l'abri, tout comme le SG qui respire mais qui reste menacé. Tout comme la JSK qui a laissé passer la chance de se rassurer à Gafsa. Les Aghlabides ont à gagner le prochain match devant l'ASM pour se rassurer. Derrière eux, un trio formé d'EGSG, l'USBGuerdane et l'ESZ à un petit point. La prochaine journée va être déterminante pour ce quatuor avec des calculs et des éventualités à gogo. Dans ce trio, EGSG est le plus menacé vu qu'il joue l'ESS et l'EST. Le ST maintient sa position Finalement, les dirigeants du ST, en colère après les lourdes sanctions à l'encontre de leurs joueurs, ont «boudé» le déplacement à Métlaoui. Cela veut dire que le ST n'a pas voulu jouer ses chances à fond pour se maintenir. Abandonner et se retirer du championnat (dont la sanction suprême est la rétrogradation en L2) a été le choix des dirigeants et de Ghazi Ben Tounès, un message choquant pour ceux qui n'ont jamais vu le Stade descendre en L2. Mais en même temps, cette option reste «suicidaire» et cache une forêt de mauvais choix techniques et humains. Youssef Trabelsi, gardien de l'ASM agressé, aurait pu décéder (il s'agit d'un traumatisme crânien). Ces sanctions, même si sans texte, doivent être interprétées comme un ras-le-bol face à cette violence dévastatrice. Autre club relégué, l'ASK, qui paye cash la suite des erreurs commises. Beaucoup de tergiversations et des joueurs qui n'ont pas le courage et l'humilité de peser lourd chaque fois qu'ils jouent à l'extérieur. Gafsa : l'intimidation Ce qui s'est passé au stade de Gafsa est quelque chose de grave dont on s'habitue dans nos stades. Intimidation de l'adversaire, la JSK, par tous les moyens (invasion du terrain, harcèlement...) et une victoire arrachée par la force et la peur semée dans le camp de la JSK. Les clubs, comme EGSG, sont-ils dans l'impunité et sont-ils avantagés contre leurs adversaires ? Une équipe comme la JSK en a payé cher «l'avantage» d'EGSG à domicile. Avec ces règles fausses, cette course pour le maintien n'est pas crédible. Ceui qui reçoit et qui a besoin de gagner peut tout se permettre sans qu'on ne lui dise quoi que ce soit. Celui qui se déplace sur ces stades de «non-droit» doit jouer pour gagner, et résister à toutes les pressions morales et à l'intimidation. Ça peut marcher ou non, mais celui qui reçoit, poussé par un public hystérique et une «indifférence» des commissaires de match et même des forces à l'ordre, a quelque chose de plus.