Comment évoluera la situation dans le secteur de l'enseignement secondaire et quels seraient les scénarios possibles pour surmonter le boycott de la Fges? Devant cette impasse, les parents redoutent de plus en plus la menace d'une année blanche. Les parents, essentiellement, commencent à perdre patience face à l'évolution de la crise entre le ministère de l'Education et la Fédération générale de l'enseignement secondaire (Fges). Ils y voient, déjà, une impasse. Ils se demandent comment les deux parties vont faire pour trouver une issue (si issue il y a). Bien sûr, il est évident que chacun campe sur ses positions et il semble qu'aucun compromis ne soit possible. Propositions et contrepropositions sont sur la table mais aucune rencontre n'a pu, pour l'heure, désamorcer la crise. Les divergences sont tellement profondes qu'il est devenu presque impossible de rapprocher les points de vue. A cela s'ajoute la «bataille» des déclarations médiatiques de part et d'autre. L'un accusant l'autre d'être derrière le blocage. Ni la médiation timide de l'Arp à travers la Commission de l'éducation ni la prise de position du BE de la Centrale syndicale opposée à l'action de la Fges n'ont pu avoir raison de l'intransigeance des deux parties. Pendant ce temps, les espoirs qu'une solution soit trouvée dans l'immédiat pour ce premier trimestre s'évaporent. Ni le ministère ni la Fges ne veulent dévoiler leur botte secrète quant à la suite à donner aux événements. De nombreux scénarios se profilent à l'horizon. Comme plusieurs élèves n'ont pas pu passer les devoirs de synthèse, l'administration pourrait prendre en considération, uniquement, les notes disponibles. Autrement dit, si un élève n'a que les notes des devoirs de contrôle ce sont celles-ci qui seraient prises en compte dans le calcul de la moyenne trimestrielle. Dans le cas où l'élève aurait obtenu les notes de contrôle et de synthèse, le calcul de la moyenne se ferait normalement. De toute évidence, ce «passage en force» de l'administration ne va pas plaire à la Fges qui tentera par tous les moyens de le faire avorter. Or, la question qui se pose ici est la suivante : les chefs d'établissements adhéreront-ils, tous, au processus ? On sait que certains de ces responsables ont pris fait et cause pour la Fges et ses consignes de respecter le boycott. D'ailleurs, selon le syndicat du secondaire, un grand nombre de directeurs et de censeurs auraient signé des pétitions réaffirmant leur soutien à leur base syndicale. D'autres, aussi, auraient menacé de présenter des «démissions collectives». C'est ce qui rend la tenue des conseils de classe improbable vu l'attitude des enseignants boycotteurs. Toujours est-il que le ministère pourrait passer outre cette étape et envisager d'envoyer les bulletins avec les différents résultats obtenus par les élèves. Ce qui inquiète davantage, c'est le reste de l'année scolaire. Comment le ministère de l'Education va-t-il se comporter si le syndicat prône, de nouveau, le boycott des deux prochains trimestres ? Cette hypothèse est, sérieusement, envisagée dans le cadre de ce que la Fges qualifie d'escalade. Les troupes de ce syndicat sont très mobilisées pour aller dans cette voie. C'est ce qui nous amène à évoquer le spectre d'une année blanche. Et, justement, personne n'exclut cette triste éventualité. Il est vrai que le ministère n'a pas cessé de rassurer les parents quant à un déroulement normal de l'année scolaire. Toutefois, les parents restent sur le qui-vive d'autant qu'ils voient que l'autre structure syndicale du primaire affûte ses armes pour entrer en scène et exiger des «droits» tout en se positionnant aux côtés de la Fges. Quand on voit, aussi, ce qui se passe dans l'enseignement supérieur, on comprend mieux que c'est le secteur de l'enseignement qui est visé. Située, en outre, dans un contexte plus global, à savoir les différents mouvements de grève et de protestation, la crise actuelle du secondaire ne peut que se compliquer.