Les élèves se sont mobilisés. Dans certains établissements (Jendouba, par exemple), ils ont boycotté les cours pour protester contre la non-remise des notes. Enfin ! Le ministère de l'Education commence à bouger. Il a fixé un dernier délai pour la remise des notes par les professeurs à l'administration. Le lundi 12 mars sera le délai final pour rendre les bordereaux des notes ou les autres supports numériques. Le mercredi 14 débuteraient les conseils de classe à l'issue desquels les bulletins seraient envoyés aux parents le plus tôt possible. Mais la Fédération générale de l'enseignement secondaire (Fges) ne l'entend pas de cette oreille. Entêtement Ce syndicat s'en tient, toujours, à ses mots d'ordre : rassemblement devant le ministère le 22 mars, grève générale le 28 du même mois et boycott administratif sur les notes des élèves. Ceci sans parler d'autres menaces d'escalade « des méthodes de lutte ». le S.g adjoint de la Fges a écarté l'idée de la remise des notes à la date fixée par les autorités de tutelle. Car, selon lui, cette décision est du ressort de la Commission administrative sectorielle de l'enseignement secondaire. C'est elle qui a décrété cette mesure. Pour certains syndicalistes, ce « passage en force » du ministère de l'Education (qui est justement dans son rôle) ne pourra se faire avant que les revendications des enseignants ne soient satisfaites. Ainsi, on voit que du côté des militants syndicalistes, la tendance est au durcissement des actions. Parallèlement, le S.g de l'Ugtt souffle le chaud et le froid. Il vient, en effet, d'affirmer qu'il n'y aurait pas d'année blanche. Toutefois, il serait bon de trouver une solution au plus vite aux demandes sociales des enseignants. Ces positions semblent inconciliables. Elles montrent, néanmoins, qu'il existe des différends entre la Fges et la hiérarchie à propos de la démarche et des mesures excessives brandies toutes en même temps à l'encontre de la partie gouvernementale. Cette énième confrontation est fort préjudiciable au secteur de l'éducation puisqu'elle n'a pas manqué de susciter une vive réprobation des parents, des élèves et de la société civile. D'ailleurs, une association de protection des élèves a envisagé d'attaquer en justice la Fges. Des juristes vont plus loin en estimant que la rétention des notes est illégale car elle constitue une entrave contre les données personnelles. Le poids de l'Ugtt De leur côté, les élèves se sont mobilisés. Dans certains établissements (Jendouba, par exemple), ils ont boycotté les cours pour protester contre la non-remise des notes. C'est ainsi qu'une atmosphère lourde règne dans les différentes institutions scolaires entre les professeurs et leurs élèves, d'un côté, et entre les professeurs et les parents, de l'autre. La cause est simple : tout tourne autour des notes et des moyennes. Aujourd'hui, la tension est à son comble. Il devient urgent de trouver l'issue favorable. Le S.g de l'Ugtt a beau rassurer tout le monde. Mais les parties concernées veulent des actes concrets. Il n'est plus possible de continuer sur la même lancée. La Fges ne peut plus poursuivre dans cette voie en jouant sur les nerfs des élèves et des parents. Même les enseignants sont dans la gêne la plus totale. Ils ne peuvent plus gérer une situation qui les dépasse et qui a fini par avoir raison de leur patience face à une pression constante des parents et des élèves. A cela est venue s'ajouter la note du ministère de l'Education qui exige d'eux de rendre les notes, au plus tard, lundi prochain pour permettre la tenue des conseils de classe dès le mercredi suivant. Les menaces qui planent au-dessus de la tête de près d'un million d'élèves n'ont pas leur raison d'être. Le bon sens veut que les parties impliquées dans cette action prennent conscience de la gravité de la situation et trouvent la solution qui s'impose sans trop tarder. Les protestations des syndicats même si elles sont «légitimes» doivent avoir des limites. Chacun doit connaître les lignes rouges qu'il ne faut pas franchir. La réunion du 11 mars du Bureau exécutif de la Centrale syndicale aurait à débattre, entre autres, de cette impasse dans le secteur de l'enseignement. Le S.g de l'Ugtt pourra-t-il imposer son point de vue et pousser le S.g de la Fges à assouplir sa position ?