Le collectif des coordinations des ouvriers de chantier rappelle son attachement à ses revendications et appelle, à l'occasion de la session de négociations entre le ministère des Affaires sociales et l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), à résoudre ce dossier qui date depuis 2011. De nouvelles formes de protestation sont, d'ailleurs, envisagées, laisse-t-il entendre. «Après six ans de lutte et de protestations pacifiques contre la marginalisation de leur situation, les ouvriers de chantier expriment aujourd'hui leur refus face à la politique du gouvernement construite autour de fausses promesses, exprimant son intention de vouloir résoudre le problème par des mesurettes, ce qui prouve que l'Etat a abandonné cette catégorie sociale», a-t-on indiqué, dans un communiqué rendu public, jeudi 20 décembre. A cet effet, les ouvriers de chantier, dont le dossier traîne depuis 2011, affirment, à l'occasion de la session de négociations entre des représentants du gouvernement et de l'Ugtt, leur attachement à la centrale syndicale comme seule partie responsable des négociations, compte tenu de leurs revendications. Le communiqué laisse entendre également que les ouvriers de chantier s'opposent à tout nouveau recrutement externe dans leurs établissements, tant que leur dossier n'est pas résolu. Ces travailleurs, qui se disent partie prenante de la solution et de la résolution de ce dossier, menacent d'escalade et affirment être prêts à de nouvelles formes de protestation dans les jours à venir. «Nous annonçons une série de sit-in et de manifestations pacifiques sur tout le territoire tunisien, pour défendre nos droits et revendications», a-t-on écrit. Mais il faut indiquer, dans ce sens, que le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a assuré, dans des déclarations médiatiques, que le dossier des ouvriers de chantier sera à l'ordre du jour de la session de négociations entre le gouvernement et l'Ugtt, espérant parvenir à des solutions qui satisfassent toutes les parties impliquées. Ras-le-bol Alors que leur dossier ne connaît aucune avancée ni éventuelle résolution, le ras-le-bol des ouvriers de chantier est assez palpable. La grève générale, du 22 novembre dernier, s'est présentée comme une opportunité pour se faire entendre. En effet, la dernière forme de protestation organisée par ces travailleurs remonte à environ un mois, lorsqu'ils ont observé une grève générale en soutien à celle décrétée par l'Ugtt. Ces travailleurs qui réclament, depuis plusieurs années, la régularisation de leur situation en les intégrant dans la fonction publique, peinent toujours à trouver ce qu'ils appellent leurs droits. Mêmes revendications, mêmes slogans pour un seul objectif : intégrer la fonction publique, d'autant plus qu'ils assument les mêmes responsabilités que leurs confrères affiliés déjà à ce secteur. Il serait utile de rappeler, dans ce sens, que le dossier des ouvriers de chantier qui remonte à 2011 est toujours au point mort, alors que ces travailleurs connaissent des conditions précaires et peinent toujours à garantir ce qu'ils pensent être leurs droits. Pour cause : des négociations avec la Présidence du gouvernement qui, à chaque fois, n'aboutissent à rien. A travers un bon nombre de mobilisations protestataires survenues ces derniers mois, les ouvriers de chantier ont toujours dénoncé des intentions de vouloir marginaliser leur dossier et proposer d'autres solutions «injustes» à leur égard comme la sous-traitance et la formation. Voilà qu'une année s'achève et qu'une autre commence, mais ces travailleurs ne parviennent toujours pas à se faire entendre en dépit de la succession des gouvernements. A quand la résolution de ce dossier, devenu un casse-tête pour toutes les parties concernées ?