La fixation du prix des œufs à 840 millimes les quatre pièces a été décidée uniquement pour les œufs vendus en vrac. Bottant en touche sur les décisions du ministère, les stockeurs ont procédé à l'emballage des œufs destinés au ravitaillement du marché en vrac, afin d'augmenter les prix à la vente, durant le mois de décembre, la période où la demande en œufs atteint son apogée. Ceci est bel et bien de la spéculation Les opérations de saisie d'un million d'œufs stockés dans des entrepôts dans trois gouvernorats, à savoir Nabeul, Ben Arous et Sfax, qui ont été effectuées durant la soirée du dimanche dernier, ont provoqué un tollé médiatique. Des représentants du secteur avicole, notamment de l'Utap, ont fait montre d'indignation et de colère, hier sur les divers médias. Intervenant sur les ondes de Shems Fm, le président de l'Utap, Abdelmajid Ezzar, a déploré l'intervention musclée des forces de l'ordre, la qualifiant de populiste. Invoquant un surplus de production où la quantité stockée excède la demande du marché, Ezzar a nié catégoriquement une intention de spéculation. Il a expliqué que la demande d'augmentation des prix de vente des œufs à la consommation est due principalement à la hausse du coût de la production qui devrait s'élever à 207 millimes par unité à la production. Toutefois, la spéculation revêt, réellement, plusieurs formes et les spéculateurs recourent généralement à des tergiversations et des pratiques diversifiées pour détourner la loi. Contactée par «La Presse», la directrice de la concurrence au sein du ministère du Commerce, Mme Karima Hammami, a affirmé que ces descentes de contrôle économique ont été décidées suite au refus des stockeurs d'approvisionner le Gipac en œufs, de la vente des œufs en vrac au prix de 840 millimes les quatre pièces qui a été fixé par le ministère du Commerce. En effet, dans le cadre de la lutte contre l'inflation inhérente à la spéculation, le ministre du Commerce a décidé, au mois d'octobre dernier, de fixer le prix des œufs à 840 millimes les quatre pièces. « Cette mesure a été décidée uniquement pour les œufs vendus en vrac. Bottant en touche sur les décisions du ministère, les stockeurs ont procédé à l'emballage des œufs destinés au ravitaillement du marché en vrac, pour les vendre à des prix plus chers, durant le mois de décembre, la période où la demande du marché en œufs atteint son apogée. Ceci est bel et bien de la spéculation» explique, Mme Hammami. Des prix qui ne reflètent pas l'état du marché Elle a fait savoir que la décision du ministère est survenue suite à une augmentation irrationnelle du prix des œufs ne reflétant pas l'état du marché, qui a été observée récemment. Mme Hammami a ajouté que le prix fixé a été étudié dans le cadre d'une commission multipartite et prend en considération des marges bénéficiaires pour chacun des maillons de la chaîne de la production. « Etant calculé à 195 millimes le prix de l'œuf à la production au début du mois de décembre, le coût de la production ne peut en aucun cas enregistrer un saut de 12 millimes, dans un intervalle de temps assez court, notamment. Même si les producteurs invoquent un renchérissement du coût des intrants et de l'alimentation de la volaille, le prix ne peut bondir de cette manière en deux semaines. C'est une augmentation fictive du prix à la production», soutient Mme Karima Hammami. Il est à rappeler que le prix des œufs est libre. Selon les dispositions de la loi qui régit le secteur du commerce, le ministère de tutelle peut procéder à une fixation des prix, dans le cas où il observerait une variation aberrante sur le marché. Cette mesure peut être renouvelable tous les six mois. « Bien sûr, il y aura toujours des négociations et nous veillons à prendre en compte les fluctuations des coûts à la production lorsque c'est nécessaire. Les efforts de lutte contre la spéculation se poursuivront et nous continuerons à intervenir à chaque fois où nous constatons des dépassements de la loi», soutient Mme Hammami. Si l'inflation revêt plusieurs formes, alors il est indispensable d'utiliser tous les moyens dont dispose l'Etat pour réussir la lutte contre la spéculation.