Par Jalel MESTIRI On connaît la célèbre citation : « Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques». De nos jours, il est devenu facile de spéculer sur la valeur éducative et l'exemplarité du sport tunisien. De ses acteurs, de ses intervenants, d'où qu'ils viennent. Le sport n'est plus une activité de petite taille. Cela veut dire qu'il ne doit plus continuer à être mal géré. Dans l'absolu, la vocation des dirigeants et des responsables sportifs doit être conditionnée par un passé professionnel dans le milieu. Cette condition est-elle suffisante ? Un minimum d'intégrité sportive est nécessaire pour pouvoir crédibiliser la fonction. La médiocrité et l'inconscience sont en train de tout détruire. Les mauvaises interprétations nourrissent souvent les polémiques. Tout est question d'attitudes. Attitudes des responsables, des entraîneurs, des sportifs, du public. Il ne faut pas caricaturer. Nous n'avançons pas tous dans la même direction même si on a toujours le droit d'aspirer à un sport qui ne soit pas inspiré des polémiques et de la mauvaise foi… Le problème de l'aptitude et de la compétence est bien là. Quand on est issu d'un milieu, il y a des techniques à maîtriser, une éthique à respecter. Le paysage sportif est aujourd'hui particulièrement propice au développement de l'extrémisme et des illégalités. L'idée est là : il n'y a plus de compétition sans la tendance aux polémiques, aux contestations et au dénigrement de l'autre. Un contexte qui traduit tout ce qui a le plus contribué à dissocier les acteurs de leur environnement. La vérité est que tout le monde investit sans retour. Il est, d'ailleurs, de plus en plus difficile pour un club, pour une fédération de boucler une saison sans dégâts. L'équation est presque impossible à tenir. Mais c'est aussi une fausse excuse pour ceux qui cherchent à se cacher derrière les alibis, les diversions et les prétextes. Car à bien se rendre compte des manquements et des défaillances, on comprend les raisons qui ont précipité la chute. Il est indispensable de tirer les enseignements des dérapages, des transgressions, des manquements. Le sport est en danger. Cela provient tout particulièrement des personnes qui gravitent tout autour. Il est à présent presque définitivement intégré dans la sphère des conflits, des affrontements et des excès. Tous les aléas et les dépassements qui en découlent nous amènent à nous interroger sur la manière de sa gouvernance et de sa gestion. L'image peu reluisante des relations entre joueurs, entraîneurs, responsables et public, est imputable à ceux qui se voient plus grands que ce qu'ils ne le sont réellement.