Ce qui se passe au parc A est du déjà vu. C'est le moment de passer à une large restructuration qui peut faire mal, mais qui s'impose. La cinglante défaite du CA face au TPMazembe à Lubumbashi a encore des effets sur la vie du club. Les effets sont encore retentissants et énormes pour un public qui dut supporter pour la deuxième saison consécutive une longue et épouvantable crise de résultats, de confiance et d'argent. La large défaite en Ligue des champions est venue rappeler à tout le monde que l'équipe actuelle ne peut aller loin en compétition africaine parce qu'elle n'en a pas les moyens. Ses quelques résultats positifs acquis n'ont pas de rapport avec le vrai potentiel des joueurs. De plus, et c'est là le plus grave, le CA vit sous le coup de litiges très lourds financièrement qui ont mis l'actuel bureau directeur en position délicate. Ils doivent alors gérer l'immédiat avec des amendes à payer pour ne pas être pénalisé en championnat, et en même temps payer des salaires et des primes cumulés depuis l'année dernière. Ce n'est pas la joie, ce n'est pas une période normale pour un grand club populaire qui ne sait plus garder son rang et gérer ses affaires. Crise de direction L'actuel président du CA Abdessalam Younsi est-il responsable de cette lourde défaite en Ligue des champions et de cette crise qui ne veut pas se dénouer? L'homme a une part bien sûr, du moment que c'est lui qui a remporté les élections et qui savait à quoi il avait faire, lui et ses membres. On lui reprochera surtout son erreur fatale de désigner Sofiène Hidoussi comme manager sportif et José Riga comme entraîneur de l'équipe. Les conséquences ont été immédiates avec l'effondrement au classement et la perte de confiance qui a frappé tous les joueurs. Blessures, mauvais résultats et vestiaires chauds, le CA a pu quand même passer au tour des groupes. C'était à notre avis le piège pour le comité de Younsi et pour les joueurs. Ils n'étaient pas capables de jouer à la hauteur d'un club comme TPMazembe. C'était la défaite et la déception de trop. Et Younsi? On lui reproche aussi le fait d'être très discret et loin de son public. En plus, il n'a pas mandaté quelqu'un pour parler au nom du club. Et c'est là son plus grand tort à notre avis. Mais cet homme, et contrairement à ce qui se raconte, a injecté des millions de dinars dans les caisses du club pour payer les pénalités de retard et pour suffire aux besoins financiers de l'équipe. Il a eu le courage de payer de l'argent liquide et de faire face aux engagements du club, contrairement aux ex-présidents qui n'ont rien payé et qui ont toujours usé du CA pour se faire des fortunes et un rang social. Maintenant, la crise du club est un éternel recommencement. Que faut-il faire? Tout d'abord remettre de l'ordre dans la maison et évincer les gens qui n'ont rien apporté au club. En même temps, il faudra s'ouvrir davantage sur les compétences externes qui peuvent servir le club en ce moment délicat. Rajeunir l'équipe, chercher des fonds en urgence (contrats de publicité, sponsoring car la popularité et la visibilité de l'équipe sont intactes...), revoir les structures de formation du club, mettre les conflits personnels de côté et se concentrer sur un plan de sauvetage qui tient compte des capacités réelles de l'équipe (et non de son histoire et de son prestige) sont les moyens de voir le bout du tunnel. Cela ne va pas être facile, cela ne va pas être quelque chose de confortable, mais il faut commencer par faire des choix douloureux qui vont secouer une équipe en panne de confiance.