Choix peu judicieux, mauvais casting d'entraîneur et de recrues, attaques de toutes parts, le C.A. vit un énième moment délicat. Que faire ? Pour la énième fois, une nouvelle crise aïguë de résultats a déclenché un malaise général au CA. Et cette fois, elle rappelle celle de la dernière saison du temps de Riahi comme président et Marco Simone comme entraîneur. Ce n'est pas si différent avec un comité élu composé des hommes de Slim Riahi, mais cette fois, on a un «record» de 4 défaites de suite que le club prestigieux de Bab Jédid n'a jamais connu depuis la première saison de l'indépendance. Chose qui ne peut pas passer inaperçue pour le public «rouge et blanc» qui veut en finir avec ces moult tracas. Quelles causes, quelles explications et surtout quelles issues pour remettre de l'ordre au sein de l'équipe ? Le dossier de la semaine propose une analyse de cette crise en donnant la parole à des figures clubistes et non clubistes. Intersaison mal gérée La particularité de cette crise du CA, c'est qu'elle est intervenue après une saison 2017-2018 très bien conclue avec le titre de la coupe et une qualification en Ligue des champions. Tout allait bien au Parc A, mais après les élections, une série de «mauvais» choix sportifs a probablement destabilisé l'équipe. Après le départ de Khélifa (cédé par l'ex-bureau directeur de Hamoudia), Tka et Belaïd, tous des joueurs très importants dans le terrain et dans les vestiaires, le nouveau comité directeur élu, et pour marquer son territoire, a procédé à des changements qui n'ont pas permis de garder le même élan. Hidoussi a ramené Riga à la place de Kolsi (on lui reprochait ses relations amicales avec la liste de Hamoudia) et de jeunes joueurs prometteurs oui, mais qui n'ont pas pu remplacer le trio qu'on a cité. Au contraire, l'équipe a perdu son poids offensif, ses ardeurs. Riga, un entraîneur d'expérience en Belgique, n'avait aucune idée des rouages du CA et des joueurs clubistes. La preuve, il n'a pas réussi à garder les qualités de l'ossature de l'équipe qui a bien terminé la saison dernière. Au contraire, ces joueurs ont perdu de la motivation et de la fraîcheur physique, ce qui montre bien que la préparation d'intersaison a été mal gérée. Ce n'est pas tout. L'ambiance n'était pas saine. Les nouveaux dirigeants ont ouvert le dossier des litiges et des dettes cumulées, ce qui a affecté de très près la vie du club. Le nouveau comité élu, qui a tant promis à son arrivée, n'a pas offert les liquidités pour ramener des joueurs de qualité. Les Sasraku, Compaoré, Laâbidi, Mouchili, Ben Othmane, M'charek, Balbouli (qui veut partir à tout prix) n'ont pas apporté des solutions. Le CA a perdu de sa solidité défensive, a peiné en attaque avec seulement un but lors des 4 derniers matches, et cela a bloqué le collectif. Ce n'est plus cette équipe soudée, rapide sur les contres et les transitions, mais une équipe désabusée et en manque de confiance. La guerre des clans L'arrivée de Abdessalem Younsi n'a pas réussi à mettre le CA sur orbite. Au contraire, les résultats et les conditions de travail, pas seulement en football, sont précaires. L'équipe de Younsi, arrivée après un suffrage indécis contre Hamoudia, est dans une mauvaise passe. Les attaques et les critiques acerbes fusent de partout. Et comme au CA, les clans sont très actifs, ils ne ratent aucune occasion pour monter au créneau. Cette fois, la guerre bat son plein avec un appel à des élections anticipées. Les coulisses sont chaudes en ce moment, avec une guerre de clans et des bras de fer invisibles, pénibles et dévastateurs. Tout le monde attaque tout le monde au CA. Et si à l'EST, à l'ESS ou au CSS, c'est la même chose, au CA, ces bras de fer et ces clans étalent en public le linge sale du club. Il y a trop de dirigeants et d'ex-joueurs et entraîneurs qui veulent décider et s'imposer. Et puisque chaque comité directeur élu ne concrétise pas l'ordre et le consensus, il se trouve vulnérable et ne parvient pas à se concentrer sur la gestion des affaires du club. La crise au CA, c'est souvent une crise de «management» et de savoir politique. La gestion de l'après-succès a été toujours ratée, celle de la crise elle-même aussi. Une lueur d'espoir? Le comité du CA a injecté 4 millions de dinars pour payer les salaires dus à Mikari, Krol et à d'autres bénéficiaires. Ce sont des dettes provoquées par la mauvaise gestion de Slim Riahi. Un rebond pour repartir? Cela doit l'être, car les résultats risquent de se détériorer si une approche intelligente n'est pas mise en marche et le plus tôt !