Par Khaled TEBOURBI On a un peu visé la Haica cette dernière semaine sur les réseaux sociaux. Motif: les télés privées laissées libres de tout «contrôle», déroulant leurs programmes comme bon leur semble, fantaisistes, voyeuristes, à l'excès, comme jamais. La Haica souleva débat à sa création. A l'époque (celle de la Constituante et de la Troïka), ses «limites thématiques» étaient déjà tracées. N'étaient objet de «sa régulation » que les questions de politique et de droits. Et à un degré moindre, de déontologie. Si cela a contenté tout le monde, peu sûr. L'institution indépendante ne l'était pas toujours. Et les questions de politique et droits manquaient souvent de clarté, de netteté. L'incompréhensible, néanmoins, était et demeure l'absence de la culture et des Arts : exclus, quasiment, des attributions de la Haica. La Culture au sens large, c'est tout ce qui valorise nos sentiments et nos actions. Notre mode de vie. C'est ce qui suscite le plus de reproches aujourd'hui à l'adresse de la télévision privée. Les Arts, eux, représentent, le goût, la beauté, le meilleur du monde et de la création. Comment admettre que des producteurs et des animateurs télé en disposent à leur guise, sans en référer ni à des compétences ni à des jugements ? Dans les années 60 et jusqu'aux années 80, des commissions d'artistes et de savants veillaient à la qualité des œuvres que l'audiovisuel national proposait au public. C'était une noble mission. Une affaire d'éducation et de développement. C'était une composante de la politique culturelle de l'Etat. Tout cela a disparu depuis. L'audiovisuel tant public que privé n'a plus besoin de juges ni de maîtres. Il n'a besoin que d'audience et d'argent. A voir ce qui s'exhibe à longueur de plateaux et de shows, pas besoin de Haica.