Le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi se penche sur l'implication de l'Etat dans la promotion de l'entrepreneuriat et dans l'appui aux jeunes entrepreneurs, et ce, via l'interpellation des différentes parties concernées, notamment le ministère de l'Equipement, celui de l'Environnement et jusqu'aux collectivités locales, à savoir les municipalités. La Cité de la culture de Tunis abrite, du 12 au 14 février, la 6e édition du Salon de l'entrepreneuriat « Riyeda », ayant pour slogan « Get inspired ». Il s'agit d'un rendez-vous annuel entre les entrepreneurs en herbe et les mécanismes d'appui financier, d'accompagnement et d'orientation. La présente édition acquiert en ampleur grâce à une meilleure visibilité desdits mécanismes, représentant aussi bien le secteur étatique que celui privé. Elle l'est, aussi, en raison du travail fourni par les participants afin de vulgariser l'information sur les différentes prestations destinées à encadrer et à aider les futurs entrepreneurs à aller de l'avant et à convertir leurs idées en des projets innovants et compétitifs. L'évènement traduit, en outre, l'étroite collaboration entre le secteur public, représenté essentiellement par trois ministères — notamment le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi et le ministère des Technologies de l'Information et des Communications — , d'une part, et les organisations non gouvernementales, nationales et internationales, ainsi que les bailleurs de fonds, dont le secteur bancaire, d'autre part. Une collaboration qui a pour finalité de conjuguer les efforts afin de booster l'initiative privée, d'orienter les jeunes vers l'entrepreneuriat et de leur ouvrir les voies de la réussite, en les mettant sur les rails d'un domaine fondé sur l'intelligence, la capacité de management et sur l'adaptation aux exigences du marché. Une stratégie intégrale, des axes bien ciblés Pour ce, une panoplie de programmes et de mesures nationaux ont été pris par les ministères de tutelle. Mme Saïda Ounissi, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, a évoqué, lors de son allocution, les différentes démarches prises à cet effet. L'on note, à titre indicatif, l'instauration du programme édu-preneuriat lequel mise sur l'éducation entrepreneuriale chez les jeunes. Des campagnes de sensibilisation destinées aux nouveaux diplômés de la formation professionnelle seront lancées dès le mois de mars. Par ailleurs, et pour ce qui est du plan juridique, les efforts se conjuguent pour instaurer une loi spécifique au statut de l'entrepreneur. L'objectif étant de soutenir les entrepreneurs œuvrant dans le secteur informel en facilitant leur intégration dans celui légal et de bénéficier, par conséquent, d'un registre unique, d'une fiscalité adaptée à leur domaine d'intervention ainsi que de cotisations sociales appropriées. Le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi se penche, aussi, sur l'implication de l'Etat dans la promotion de l'entrepreneuriat et dans l'appui aux jeunes entrepreneurs, et ce, via l'interpellation des différentes parties concernées, notamment le ministère de l'Equipement, celui de l'Environnement et jusqu'aux collectivités locales à savoir les municipalités. L'idée étant de garantir aux petits entrepreneurs des marchés pendant trois ans afin de les aider à mieux se positionner sur le marché. La collaboration entre le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi et le ministère des Technologies de l'information et des Communications a donné lieu à un collège de start up. Les onze étapes essentielles à la réalisation d'un projet ont été réduites à sept en tablant sur une meilleure digitalisation de ce processus basique. Accompagnement et responsabilisation Tout au long des conférences, des entrepreneurs et des représentants des mécanismes d'appui à l'entrepreneuriat ont eu le droit de s'exprimer, chacun et chacune, sur leurs perceptions respectives de l'entrepreneuriat, sur les enjeux qui se présentent actuellement, tant à l'échelle nationale qu'internationale et sur le potentiel tunisien en la matière. En effet, plus d'une centaine de conférenciers ont pris part à la conférence. Parmi les speakers, Mme Kenza Bou Assida, responsable de la communication dans une banque partenaire de Riyeda, a parlé du choix stratégique de la banque dans l'appui aux jeunes entrepreneurs. La banque a, en effet, opté pour une stratégie de responsabilité entrepreneuriale. L'idée étant d'accompagner et de financer les jeunes entrepreneurs tout en les responsabilisant et en leur inculquant les principes du management. Une plateforme a été même implantée pour servir d'espace d'incubation pour une durée de quatre mois. L'heure est à l'éducation entrepreneuriale ! De son côté, Mme Dorsaf Zangar, représentant de l'Onudi en Tunisie, a mis l'accent sur l'impératif, désormais, de miser sur l'éducation entrepreneuriale, et ce, dès l'enfance et de collaborer avec le ministère de l'Education afin de relever ce défi. L'enfant devrait, à son sens, être initié à l'esprit entrepreneurial, au parcours professionnel, à l'idée de prendre l'initiative et d'anticiper sur les risques pour mieux réussir son projet à l'avenir. Parallèlement, plus de 80 exposants, représentant l'écosystème entrepreneurial, ont animé une exposition dont les stands ont été essentiellement destinés à l'accueil et à l'information des futurs entrepreneurs sur ce domaine. Corp : placement professionnel réussi de près de 1.260 jeunes M. Youssef Fennira, directeur du Centre d'orientation et de reconversion professionnelle (Corp), est présent dans son stand afin d'informer les jeunes sur les perspectives attendues d'une reconversion professionnelle et de toucher, ainsi, le plus grand nombre de chercheurs d'emploi. Créé en 2015, ledit centre a déjà réussi le placement de 1.260 jeunes dont 91% ont réussi à décrocher leurs places sur le marché de l'emploi. Parallèlement, quelque 2.000 jeunes ont bénéficié d'une orientation professionnelle. « L'objectif étant, pour ce qui est du Corp, d'octroyer aux jeunes des outils de l'employabilité. Mais c'est à eux de savoir se positionner sur le marché de l'emploi », indique-t-il à La Presse. Et d'ajouter que le diplôme ne suffit plus à réussir l'intégration professionnelle des jeunes. D'autres outils sont indispensables pour les aider à trouver des emplois par eux-mêmes, notant que 35% ont réussi ce défi. « Nous sommes très présents dans les universités où nous allons ouvrir des clubs Corp. Nous avons également des projets de clubs dans les lycées, et ce, en partenariat avec l'Atfp et l'Aneti. Nous envisageons de surcroît d'implanter des clubs au sein des maisons de jeunes afin d'y diffuser la culture de l'emploi », renchérit-il. Depuis sa création, le Corp a déjà touché quelque 20 mille jeunes. Un peu plus loin se trouve le stand d'un grand réseau international de franchise. M. Wajdi Jouini est le consultant en développement de franchise de Re/max Tunisie. L'annexe tunisienne a été implantée en effet en 2013. Ce réseau offre aux entrepreneurs la chance de bénéficier d'un ensemble d'outils de travail de renommée et d'efficience internationales. Ils peuvent, ainsi, intégrer le Réseau comme conseillers puis développer, ultérieurement, leurs propres portefeuilles et monter leurs propres agences. Pour ceux qui disposent déjà d'une agence immobilière, ils peuvent tirer profit des outils de franchise mis à leur disposition. Aujourd'hui, une dizaine d'agences immobilières ont été créées grâce aux prestations du Réseau. Deux autres sont en cours de création. « Notre objectif consiste à hisser le nombre des entrepreneurs immobiliers bénéficiant des avantages de la franchise à 20 ; soit vingt agences immobilières à la fin 2019 », indique-t-il. Notons qu'outre les conférences et l'exposition, le salon compte un concours conçu pour les porteurs de projets et ayant des difficultés à accéder aux mécanismes d'accompagnement ou de financement. Des ateliers sont aussi au programme pour mieux orienter les jeunes vers les secteurs et les opportunités prometteurs.