«Graines d'entrepreneurs» constitue, en effet, un centre d'encadrement des enfants dotés d'un esprit d'entrepreneur et dont les projets ne nécessitent, finalement, qu'un petit coup de pouce. «Nous œuvrons pour donner aux enfants les outils nécessaires pour passer de l'étape théorique à l'étape pratique, soit de l'idée au projet proprement dit», indique Mme Sana Ksouri, responsable du centre. Il s'agit d'un cycle de formation, concocté sous forme d'ateliers hebdomadaires, d'une durée de trois heures, chacun. Au menu : initiation à l'innovation, identification des outils indispensables au projet en question, mais aussi ceux nécessaires à l'entrepreneuriat d'une manière générale, l'élaboration d'un business modèle, la réalisation d'un prototype de projet ou d'un projet proprement dit, et l'apprentissage de deux principes-clefs de la réussite : la capacité de convaincre et de fédérer. «Nous assistons actuellement plus d'une vingtaine d'enfants. Notre programme s'étale, généralement, sur toute la semaine. Cela dit, nous envisageons, désormais, de doter les enfants d'un programme spécifique, qui s'étalerait sur deux ans», renchérit Mme Ksouri. Omar Daâdaâ : créateur de sites web Parmi les érudits des «graines d'entrepreneurs» figure Omar Daâdaâ, 13 printemps et élève inscrit en 8e année au collège Amilcar. Présentant sa carte de visite, comme tout entrepreneur qui se respecte et se conforme à l'a b c de la communication, il parle de son projet : «Je crée des sites web. Actuellement, je bénéficie d'un hébergement OVH qui me permet de fignoler les sites. Pour le moment, j'ai réussi à gagner la confiance de trois clients, à savoir M. Noômen Fehri, ancien ministre et cofondateur d'une plateforme Lab relative à une banque partenaire de «Riyeda», DJ Bach qui n'est autre que mon père, ainsi que mon ami Hani Chabir», indique-t-il confiant. Il ajoute : «J'ambitionne de pouvoir contribuer à la hausse du niveau du dinar et à gagner plus de clients afin de pouvoir participer à la réduction du taux de chômage». Omar anticipe déjà sur l'avenir de son entreprise : elle bénéficiera d'un building qui serait à l'image de son poids aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale. Loujaïn Jaâfra : oui au recyclage du plastique ! Autre érudit qui a été fortement applaudi par l'assistance de la conférence : Loujaïn Jaâfra n'a que 13 ans. Elle est inscrite en 8e année à l'Ecole canadienne. Cette petite fille accorde un intérêt confirmé à la cause de l'environnement. Pour elle, le recyclage des déchets en plastique est doublement bénéfique, dans la mesure où il réduirait l'impact de cette matière nocive sur l'environnement, tout en hissant sa rentabilité. «Le processus pour lequel j'opte dans mon projet est un processus inverse. Le déchet en plastique devient, en effet, la matière première d'un produit nouveau. J'ai entamé l'étude de faisabilité de mon projet en octobre. S'agissant des équipements nécessaires, j'ai contacté une société tunisienne de fabrication des machines de recyclage du plastique. A vrai dire, cela m'a beaucoup réjouie, car je pensais devoir importer ladite machine. Mais grâce à cette société tunisienne, mon projet sera totalement made in Tunisia», explique-t-elle. Cette petite entrepreneuse a tout le temps qu'il faut pour monter son projet sur des bases solides. Elle aura à faire l'étude du marché, chercher des sources de financement. Elle estime, d'ailleurs, que son projet serait opérationnel dans cinq ou six ans. Hani Chabir : producteur de jeux électroniques Hani Chabir, 14 ans, est inscrit en 8e année au collège pilote des Berges du Lac. Outre son statut de client de Omar Daâdaâ, il est porteur d'un projet qui lui tient vraiment à cœur. Accro aux jeux électroniques, il a choisi de s'y investir pour en créer de nouveaux à sa guise, et qui seront, évidemment, ses propriétés intellectuelles. «Au début, je voulais créer ma propre chaîne Youtube. Puis, je me suis lancé dans la création des jeux électroniques, dont je suis féru. Le centre m'a beaucoup soutenu à prendre l'initiative. Aujourd'hui, j'ai mon propre logo. Je dispose aussi d'un site web, à savoir www.chabirstudio.info.wixsite.com. J'ai inventé un jeu électronique de foot qui permet à son acheteur de choisir sa propre équipe, son propre manager — qui pourrait même avoir sa physionomie — et entraîner ainsi sa propre équipe virtuelle», explique-t-il. Pour avoir une meilleure visibilité sur le marché et gagner plus de clients, ce jeune entrepreneur n'hésite pas à diffuser l'information via les réseaux sociaux et distribuer des dépliants dans les supermarchés et autres espaces publics.