Selon un communiqué de presse de l'Université d'Oxford, une équipe de scientifiques a conçu un moyen d'augmenter les rendements du blé de 12 % en traitant les cultures avec l'hormone végétale T6P, qui régule le cycle des sucres dans les plantes. Le professeur Ben Davies de l'université a expliqué : « Notre expérience est un exemple clair de la façon dont les fonctions d'un organisme peuvent être radicalement modifiées sans modifier l'ADN, en manipulant directement les structures moléculaires sous-jacentes. Il était très intéressant de participer à la découverte et au développement de cette classe de composés que l'on peut qualifier de « stéroïdes végétaux ». Les scientifiques étudient l'impact des hormones végétales sur le métabolisme et la productivité agricole depuis deux décennies. En 2006, ils ont découvert que l'un de ces composés, le T6P, affecte de manière significative le cycle des glucides du grain et la synthèse de l'amidon dans les céréales en développement. Cette découverte les a amenés à étudier l'effet de l'augmentation de la concentration de T6P à différents stades du développement des plantules de blé, à la fois en laboratoire et en plein champ. Au cours de ces expériences, les scientifiques ont mis au point une version modifiée de la phytohormone capable de pénétrer les feuilles des plantes sous la lumière du soleil lorsqu'elle est pulvérisée sur les cultures. Au cours d'une série d'expériences étalées sur plusieurs années, les scientifiques ont traité trois variétés de blé avec la forme modifiée de T6P à différents stades de développement. Les résultats ont montré que le traitement du blé avec des traces de l'hormone 10 jours après la floraison a entraîné une augmentation du rendement de 12 % pour toutes les variétés. Les chercheurs ont noté que cette augmentation était équivalente à ce que les programmes de sélection végétale ont permis d'obtenir ces dernières années, et que les mêmes résultats ont été observés dans des champs en Argentine et au Mexique malgré des conditions climatiques et des taux de précipitations différents, ce qui confirme le potentiel du T6P modifié en tant que stimulant agricole mondial.