Du côté d'Ennahdha et Nida Tounès, on assiste à la réconciliation Hafedh Caïd Essebsi-Rached Ghannouchi, des retrouvailles qui poussent à s'interroger sur les véritables raisons de cette réconciliation Dans la foulée des tentatives menées par plusieurs personnalités politiques dans le but de fédérer la famille centriste, à la faveur de l'ascension fulgurante de Abir Moussi et de sa formation, le Parti destourien libre (PDL), avec qui il faut désormais compter comme un concurrent aux dents longues et aux ambitions légitimes et en suivant les dernières phases de création du parti Tahya Tounès qu'on présente comme celui qui va parrainer Youssef Chahed lors des prochaines élections, le parti nahdhaoui n'est pas resté les bras croisés. Hier, Ennahdha a renoué avec Nida Tounès, après un divorce qui n'a que trop duré. Et les retrouvailles Hafedh Caïd Essebsi-Rached Ghannouchi intervenues, hier, au bout de la fameuse brouille qui les a opposés à l'occasion de la décision du parti de Montplaisir de refuser de soutenir l'appel lancé à Youssef Chahed de démissionner, point contenu parmi les 64 points du Document de CarthageII, de révéler qu'un accord ou un deal est en train de se tramer entre Ennahdha et Nida Tounès (faction Hafedh Caïd Essebsi) au moment où beaucoup d'interrogations accompagnent la dynamique s'opérant ces dernières semaines au sein du parti des Berges du Lac, à l'occasion des préparatifs de son congrès électif prévu pour début mars puis reporté au début d'avril prochain. Autrement dit, pour quelle raison Rached Ghannouchi et Hafedh Caïd Essebsi ont-ils décidé de se rencontrer de nouveau et d'évoquer peut-être, comme le laissent entendre certains observateurs, une éventuelle coalition à l'occasion des élections ou une certaine formule de paretenariat. S'agit-il d'une nouvelle manœuvre d'Ennahdha perpétuant sa tendance à vouloir dominer et le paysage politique national et les partis avec lesquels il coalise comme à l'époque des gouvernements de la Troïka I et II quand Ettakatol et le CPR se sont trouvés dans une position de partis dominés même s'ils participaient aux gouvernements de Hamadi Jebali et Ali Laârayedh ? Et quand on analyse les déclarations de Abdelkrim Harouni, président du Conseil de la choura, réaffirmant les conditions du maintien du soutien au gouvernement Youssef Chahed, on découvre que le parti nahdhaoui persiste dans sa volonté de mettre «ses alliés sous sa coupe et de leur indiquer la voie à suivre», comme le soulignent certains observateurs. Reste à savoir à présent comment les autres acteurs du paysage politique national vont réagir aux manœuvres nahdhaouies, à commencer par les nidaïstes écartés par Hafedh Caïd Essebsi qui se mobilisent pour lui arracher le parti avec la bénédiction du président Caïd Essebsi qu'ils implorent «de sauver son parti de la perdition» en soutenant la mise à l'écart de son fils, et enfin au niveau des partis ou des personnalités qui attendent le moment propice pour annoncer leur décision définitive soit de coaliser ou même de fusionner avec Tahya Tounès comme c'est le cas pour Machrou Tounès qui se prononcera, apprend-on, d'ici la fin de la semaine en cours ou Al Moubadara Addoustouria dont le président, Kamel Morjane, n'a pas encore de promesse définitive sur son ambition présidentielle.