Lointaines sont les épreuves qualifiantes que l'Etoile de Métlaoui menait au cours de ses trois premières saisons parmi l'élite. Le doux souvenir que les tifosi ne peuvent jeter aux oubliettes, mais qui accentue actuellement leur désarroi, est ce siège inconfortable de relégable. La perspective effarante qui hante les cercles de discussion est : «on avance vers l'échafaud». En effet, il y a de quoi se faire peur surtout après le hold-up monastirien en terre aghlabide qui a assombri le ciel de Métlaoui collant le club au duo du purgatoire. «La situation de l'ESM est grave mais pas désespérée. Il y a quelques semaines, je ne vous aurais sûrement pas tenu le même discours mais il se trouve que si nous avions perdu un certain nombre de points, les autres clubs logés à la même enseigne ont fait du surplace. Du coup, ils sont à portée de fusil Et nous sommes bien obligés d'y croire parce que nous n'avons pas encore la tête coupée», à entendre Afouène Gharbi qui se force à résumer la situation avec humour. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'entraîneur des Miniers conserve un mince espoir de maintien en Ligue 1 même si l'entreprise de sauvetage est loin d'être une sinécure mais tout demeure mathématiquement possible. Le come-back de Gharbi a réinstallé la sérénité dans la maison sang et or et le point arraché aux champions d'Afrique dans leur antre a fait du bien au moral des acteurs secoués après avoir laissé des plumes face aux Gabésiens de la Stayda, même s'il n'a pas trop pesé sur le décompte. Mais tout de même, l'ESM nourrit le maigre espoir de rééditer le semi-exploit de Radès et pourquoi pas faire le hold-up de la saison sfaxienne sur leur terrain fétiche. La singularité du football, plutôt son charme, est de repousser les pronostics et du côté des montagnes riches en phosphates on entretient cet espoir de damer le pion à un club partagé entre ses périples africains et cette peur de se détacher du peloton de tête. Finis les reconversions entreprises par son prédécesseur, Afouène Gharbi revient à l'ancienne formule, à savoir placer Diarra à la vitrine offensive soutenu par le vieux briscard Méniaoui en 9 ½. Mhamdi, revenu au meilleur de sa forme après une blessure, qui a secoué le camp métlaouien veillera à soigner ses ouvertures et ses renversements sur les latéraux appelés à apporter un soutien infaillible en phase offensive, mais tout de même sans se dégarnir en défense. Les Sang et Or du sud opteront pour une machine offensive marquée par l'arme redoutable du contre. Force est d'admettre que les protégés du «Kaiser» vont opter pour l'attaque à outrance, d'où cette vaillance de ne pas paniquer face au pressing étouffant auquel ils seront soumis. Imposer son tempo Avec un brin de réussite supplémentaire, une application tactique et cette alchimie entre les jambes et la tête, l'ESM pourrait imposer son tempo aux CSSistes appelés eux aussi à reconquérir leur galerie qui commence à se faire des frayeurs. La concentration sera fortement sollicitée cet après-midi et cela est valable pour les deux teams pour diverses causes : l'un jouera dimanche prochain pour le leadership de son groupe en Coupe de la CAF face aux Etoilés, alors que son hôte du jour, toujours en attente de retrouver son stade fétiche, offrira l'hospitalité aux Gabésiens de la Zliza dans le match de la survie. Alors, entre la tête et les jambes, il faut assurer ce mariage harmonieux. Certes, les Miniers appréhendent le déplacement au M'hiri mais il ne peut leur faire froid dans le dos plus que le chaudron de Radès…