Après la deuxième édition du Mondial organisée au mois d'octobre 2017 à Nabeul, la Tunisie sera, de nouveau, la capitale mondiale du mini-foot en abritant la première Coupe continentale du 14 au 16 de ce mois. Comment et pourquoi la Tunisie a-t-elle été choisie pour être, une fois encore, un lieu de rendez-vous de la fine fleur du mini-foot mondial? Quels sont les bienfaits de cette organisation mondiale sur le développement de la discipline dans notre pays? Où en sont les préparatifs en prévision de cet évènement de grande envergure? Quelles sont les chances de notre équipe nationale? Sur ces questions et d'autres, il n'y a pas mieux que le président de la Fédération nationale de mini-foot, Achraf Ben Salha, pour nous répondre. Que représente pour vous, en tant que premier responsable du mini-foot national, l'organisation de cette première Coupe continentale en Tunisie? C'est une confirmation et un témoignage en faveur de notre pays toujours en mesure d'accueillir les rendez-vous sportifs mondiaux. C'est aussi une consécration pour notre fédération qui a réussi l'organisation de la deuxième édition de la Coupe du monde au mois d'octobre 2017 à Nabeul. Une échéance qui a rassemblé 24 pays, alors que la première édition organisée aux USA a connu la participation d'une dizaine de pays, seulement. Comment s'est porté le choix sur la Tunisie pour abriter cet évènement mondial? C'était une initiative purement tunisienne. J'ai usé de mon poste de vice-président de la Fédération internationale de mini-foot pour proposer l'idée d'organiser une Coupe continentale en Tunisie. Ma proposition a été acceptée sans hésitation par le comité exécutif de la Fédération internationale tout en décidant que cette nouvelle compétition, à savoir la Coupe continentale, sera organisée annuellement en Tunisie, et ce, pour diverses raisons. D'abord, parce que c'est moi qui ai eu l'idée de lancer cette nouvelle compétition, d'autant que la Fédération tunisienne de mini-foot a excellé dans l'organisation du Mondial d'octobre 2017. Etes-vous fin prêt pour cet évènement grandiose ? Bien entendu. Nous devons confirmer notre réussite de l'organisation du Mondial de Nabeul et faire mieux afin de démontrer que nous avons gagné en expérience en tant que pays organisateur. Les matches auront lieu au grand complexe de «Five Star». Nous n'avons pas lésiné sur les moyens pour réussir l'organisation de cette Coupe continentale, et ce, en comptant sur notre propre financement. Nous sommes convaincus que cette manifestation va générer des bénéfices. Nous avons signé une opération de sponsoring avec une grande société étrangère, outre l'apport financier de quelques entreprises tunisiennes, toujours par le biais du sponsoring. Et puis, il ne faut pas oublier qu'une parfaite organisation de cette manifestation mondiale servira beaucoup à promouvoir le tourisme tunisien. D'un autre côté, cette compétition permettra à notre équipe nationale de bien préparer le Mondial de 2019. Et notre équipe nationale, est-elle prête pour cet évènement? La bonne réputation du mini-foot tunisien à l'échelle mondiale impose à notre équipe nationale de bien se comporter dans cette Coupe continentale. Composée de joueurs homogènes (expérimentés et ambitieux) et encadrée par un staff technique compétent et assisté par une direction technique bien rodée, notre équipe nationale est en mesure de réaliser de très bons résultats. Nous n'allons pas donc participer à cette Coupe continentale pour faire de la figuration. Y aura-t-il d'autres activités en marge de la Coupe continentale? Oui, bien sûr. L'Union arabe de mini-foot tiendra quelques réunions. De même pour la Confédération africaine. L'ordre du jour dans les réunions des deux organismes sera consacré à l'évaluation des activités et à arrêter les calendriers des compétitions. En outre, nous avons contacté les ambassades des équipes participantes pour des éventuels rassemblements en commun permettant à découvrir les lieux touristiques. Il faut bien que cet évènement sportif mondial fasse profiter le tourisme tunisien. Quel est le but de l'organisation des Supercoupes conjointement avec d'autres pays arabes ? Le but en est de renforcer les relations avec les fédérations nationales de ces pays. Nous avons déjà établi avec ces pays des protocoles d'accord concernant l'échange d'experts et des d'arbitres. Et puis, cela permettra aux équipes nationales et même aux clubs de progresser. Par ailleurs, nous envisageons de multiplier ces confrontations en Supercoupes à l'échelle arabe et africaine. En ce sens, l'équipe d'Al Mawani de La Goulette va organiser la coupe africaine des clubs champions au mois d'avril prochain. Un aperçu de l'activité de la Confédération africaine de mini-foot que vous présidez… En un an, le nombre de pays affiliés à la Confédération africaine a augmenté d'une façon très remarquable. Nous comptons actuellement 30 pays affiliés. Et côté compétitions, la Libye a abrité le championnat d'Afrique des nations. D'autres compétitions interclubs suivront. Sans compter les matches amicaux, comme celui organisé récemment entre la Tunisie et la Côte d'Ivoire en présence d'un grand nombre de responsables, dont notamment le vice-président du parlement ivoirien et les ministres du sport des deux pays. Une présence remarquable qui prouve le grand intérêt accordé au mini-foot. Quoi de neuf à l'échelle nationale? D'abord, le démarrage d'un championnat national féminin, avec la participation d'un grand nombre de clubs de différentes régions, telles que Ben Guerdane, Redeyef, Regueb, Sousse, Dar chaâbane, et bien d'autres. La formation d'un grand nombre d'arbitres, vu que nous avons au programme de chaque week-end 50 matches officiels. Puis, le nombre de clubs affiliés a augmenté d'une façon prouvant bel et bien que notre sport est bien vulgarisé ces derniers temps. Mais est-ce que le budget de la fédération permet de couvrir les dépenses engendrées par toutes ces activités? Ce n'est pas un euphémisme si je dis que le rythme de travail de la Fédération nationale de mini-foot est plus conséquent que son budget. Rien que les charges de 50 matches par semaine qui nécessitent la mobilisation de 200 arbitres. De plus, l'organisation du Mondial 2017 a laissé des dettes énormes dont la Fédération est parvenue à payer 85%, sans compter les avoirs de quelques arbitres. En plus, nous avons participé à la Coupe d'Afrique des nations et au Mondial U 23, et ce, grâce à quelques opérations de sponsoring. Heureusement, notre sport draine quelques sponsors. Néanmoins, nous avons besoin de l'aide de la tutelle. Et je suis très optimiste en raison de l'intérêt accordé à notre sport par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Mme Sonia Ben Cheikh et le secrétaire d'Etat au sport, Ahmed Gaaloul, que je remercie chaleureusement. Un dernier mot… Je persiste à dire que la devise de notre fédération est de travailler davantage pour atteindre nos objectifs. Je suis convaincu que notre sport dont les compétitions se déroulent dans des conditions de respect mutuel et de fraternité se répandra de plus en plus tout en drainant plus de pratiquants, de supporteurs et de sponsors. Le mini-foot tunisien force le respect à l'échelle mondiale, notamment au sein de la Fédération internationale qui le reconnaît. Outre la Coupe continentale, le tournoi international de Tataouine aura lieu fin mars 2019. Une occasion propice en plus pour promouvoir davantage le tourisme Tunisien.