300 mille pains sont quotidiennement jetés dans les poubelles. Certains éleveurs collectent le pain rassis en tant qu'aliment pour le bétail. Cela leur coûte moins cher que les produits fourragers. De plus, le pain peut contribuer à engraisser les moutons compte tenu de sa teneur en glucides. Les aviculteurs sont également intéressés par le pain rassis qui est collecté à partir des poubelles ou remis par les ménagères à des connaissances Le gaspillage alimentaire en Tunisie a connu son apogée au cours de ces dernières années. Même si le pouvoir d'achat des Tunisiens s'est érodé, le gaspillage est toujours constaté, et c'est dommage. Un tel phénomène a des impacts négatifs aussi bien pour l'Etat que pour les consommateurs eux-mêmes. Ces derniers achètent, en grandes quantités, des produits alimentaires puis jettent une grande partie dans les poubelles. Pourtant, ces produits alimentaires, comme le pain et les pâtes, sont compensés et leurs ingrédients sont en partie importés. En fait, le pain est, peut-être, le produit le plus malmené dans notre pays. Il suffit de faire un tour dans la ville au cours de la nuit pour constater, dans les poubelles, ces baguettes non consommées et ces bouchées de pain à peine entamées. Vu son prix à la portée, le pain est acheté en grande quantité « pour tout imprévu » mais on n'en consomme qu'une partie. Les restaurateurs utilisent également beaucoup de pain qui n'est pas totalement consommé. Dans les poubelles, on remarque aussi des pâtes alimentaires (macaroni et couscous) ainsi que des fruits et même du poisson dont les chats raffolent. Certains déchets alimentaires qui ne sont pas enlevés à temps par les bennes municipales dégagent une odeur nauséabonde. Chaque année, donc, les ménages tunisiens gaspillent des produits alimentaires d'une valeur estimée à 576 millions de dinars. Rationaliser la consommation D'après les chiffres de l'Institut national de la statistique (INS) — qui constituent une vraie sonnette d'alarme —, le pain arrive en tête des aliments gaspillés avec un taux de 15,7%, suivi des pâtes alimentaires avec 10% et les fruits et légumes avec 6%. Ainsi, 300 mille pains sont quotidiennement jetés dans les poubelles. Certains éleveurs collectent le pain rassis en tant qu'aliment pour le bétail. Cela leur coût moins cher que les produits fourragers. De plus, le pain peut contribuer à engraisser les moutons compte tenu de sa teneur en glucides. Les aviculteurs sont également intéressés par le pain rassis qui est collecté à partir des poubelles ou remis par les ménagères à des connaissances. La sensibilisation demeure la seule issue possible pour apprendre aux consommateurs à changer leur mode de consommation en évitant autant que faire se peut le gaspillage qui grève le budget familial. D'ailleurs, un atelier de sensibilisation et de formation a été organisé, récemment, au profit de 60 mères résidant dans le Grand Tunis. D'après une étude élaborée par l'Institut national de consommation (INC), 72% des ménages tunisiens reconnaissent l'ampleur du phénomène de gaspillage alimentaire. Les mères de famille ont un rôle de premier plan dans la lutte contre le gaspillage dans la mesure où elles peuvent sensibiliser les membres de la famille. Mais auparavant, elles doivent être elles-mêmes convaincues de l'importance de cette action. En Tunisie, 80% des mères assurent la gestion des besoins alimentaires de leur famille. Plusieurs mères sont chargées de l'achat quotidien ou hebdomadaire de ces produits et de leur préparation. Impacts négatifs sur la santé Autrefois, les mères de famille préparaient plusieurs mets à la maison, comme le pain, certaines épices, les olives salées, le couscous et autres, ce qui leur permettait de dépenser moins et de gérer d'une façon optimale leurs besoins alimentaires. Ce n'est pas le cas de nos jours, puisque la majorité des achats se fait au supermarché ou chez l'épicier du coin. Et les industriels fabriquent en grandes quantité des produits divers comme les macaronis dont le paquet contient 1 kg. Une petite famille est obligée d'acheter cette quantité et de jeter le reste au lieu de le conserver pour une autre utilisation. En outre, le mode de consommation des Tunisiens est anarchique, ce qui risque de porter atteinte à la santé. On consomme, en fait, beaucoup de pâtes et de pain qui comportent un taux élevé en glucides. L'utilisation des épices est impressionnante. On les met dans tous les plats. Le sucre est utilisé également abusivement dans le thé, le café, les gâteaux aussi bien par les adultes que par les jeunes. Le temps est venu de changer de comportement alimentaire en réduisant les aliments et en choisissant ceux qui sont les plus bénéfiques pour la santé. Au mois de Ramadan, la consommation et le gaspillage atteignent leur point culminant. Les marchés ne désemplissent pas depuis les premières heures de la matinée. Plusieurs plats sont préparés pour satisfaire des caprices alimentaires provoqués par le jeûne. Mais, après la rupture du jeûne, une grande partie de ces repas se retrouve dans les poubelles. Pourtant, les Tunisiens se plaignent toujours de la cherté des prix et d'un pouvoir d'achat en chute libre. Au cours de ce mois, il est recommandé de limiter le nombre de repas et d'opter davantage pour les salades, le poisson et les fruits frais au lieu des pâtes, du pain et des sucreries.