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Fouchana, Sidi Hassine et Ezzouhour livrent leurs secrets
Reportage — Conseils municipaux, huit mois après
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 03 - 2019

Passés déjà huit mois, qu'en est-il des nouveaux conseils municipaux élus en mai dernier ? Que font-ils ? A priori, leur installation jusqu'à la mi-juillet 2018 a été marquée par un remue-ménage, laissant entendre un certain bouillonnement partisan. Le tout sur fond d'un mécontentement ressenti auprès des populations dans certaines régions. Le pouvoir local étant ainsi à ses débuts, vu que la région, longtemps sous-développée et marginalisée, n'a jamais été maître de son destin. Toutefois, gérer la cité n'est pas un défi en soi. Le faire dans un esprit collégial n'est pas non plus un gage de succès. La tâche est multidimensionnelle. Venir à bout de ce premier mandat si particulier et honorer leurs engagements envers leurs votants, c'est ce que devraient avoir en tête nos élus respectifs. Le point de la situation.
Quoi qu'on en dise, tout commence dans la crise. Les 350 municipalités que compte le pays, dont 86 nouvellement créées, ont du mal à s'en sortir. Jeune, dissidente de M'hamdia, circonscription – mère depuis belle lurette, la commune de Fouchana n'a pris effectivement corps qu'en mars 2017. Ce nouveau découpage territorial, intervenu une année plus tôt suite à un décret gouvernemental fixant la nouvelle carte des délimitations pour chaque délégation et gouvernorat. Il est venu compléter la couverture intégrale du territoire national, à même de doter la région d'un pouvoir local autonome et participatif. Reconfiguration pas aussi facile qu'on le pense. Nouveau maire de Fouchana, tête de liste d'Ennahdha, M. Noureddine Ben Cherima, a buté, dès le départ, sur des difficultés d'ordre organisationnel et financier. La course à la présidence des commissions internes a sapé la marche de son conseil municipal. Ses lieutenants, au nombre de 24, se disputaient les premiers rangs. «Cela est dû, en partie, à des conflits d'intérêts partisans qui pèsent sur le bon fonctionnement du conseil, lequel se compose de neuf listes concurrentes, partisanes, coalisées et indépendantes (Ennahdha, Nida Tounes, Al Moubadara, Al Machrou..)», fait-il remarquer. Ici comme ailleurs, l'on se trouve face à une composition hybride aux idéologies politiques opposées. Ce panachage de couleurs, de programmes et d'objectifs ne peut être qu'enrichissant. Et si la majorité l'emportait ! Le pouvoir local aura-t-il son fruit ?
Au ralenti !
Autre problème d'amorçage évoqué: « On n'a hérité de la défunte délégation spéciale que de quelques engins en mauvais état et un dépôt municipal délabré. Faute de moyens, on n'arrive même pas à enlever régulièrement les ordures ménagères ni faire face aux constructions anarchiques», déplore M. Ben Cherima, indiquant que le seul camion à benne tasseuse dont dispose sa commune est le plus souvent en panne. Ce qui a bloqué la situation et affecté le cours des activités ordinaires. Pour parer à l'urgence, il a toujours eu recours à d'autres alternatives provisoires (location de matériels et équipements), sans impact réellement significatif. Il a fallu attendre fin 2018 pour que le Plan d'investissement participatif soit adopté en conseil municipal, réuni le 26 décembre dernier. Avec un budget annuel de 2 millions 680 mille dinars pour l'exercice 2019, dont un peu plus d'un million de dinars sont consacrés au financement des projets de proximité (trottoirs, éclairage public, routes, espaces verts..). D'autres projets structurants (embellissement des entrées de la ville..) et à caractère administratif (acquisition de matériels de propreté, engins de transport des déchets..) figurent aussi à l'ordre du jour. Au sens du Code des collectivités locales, tout conseil municipal, une fois ayant pris ses fonctions, est tenu de convoquer les habitants à des réunions de concertation participative pour décider, ensemble, des projets qui les intéressent de près, dits projets de proximité. Cela étant pour pallier les problèmes d'infrastructure dont souffrent plusieurs quartiers (absence d'éclairage, milieu malsain, nids-de poule partout, rues et ruelles gravement érodées..). Dans cette logique, rien n'est décidé de manière unilatérale. Le citoyen est un partenaire à part entière. Lequel, en contrepartie des prestations communales fournies se doit de s'acquitter de ses impôts locaux. « A ce niveau, la majorité des entreprises basées dans la zone industrielle d'El Mghira (500 unités au total) ont dûment réglé leur TCL (Taxes sur les chiffres d'affaires versées aux Collectivités locales), et dont la somme engrangée s'élève à 3 milliards, soit un taux de recouvrement de 130%», estime-t-il.
Des ressources supplémentaires
Bien que tout soit noté sur le papier, la concrétisation se fait encore attendre, se plaint le maire de Fouchana. Il nous a révélé les procédures qui tirent en longueur pour conclure tel ou tel marché public. « On attend que les choses soient débloquées pour pouvoir acquérir, d'ici l'été, certains engins de propreté », confie-t-il.
Pas si loin de Fouchana, la municipalité de Sidi Hassine, quartier populaire à très haute densité démographique (plus de 100 mille habitants), présente le même constat. Une commune très ancienne, qui ne dispose pas encore des moyens de sa gestion. Et encore moins son plan d'aménagement qui se voit, des années durant, relégué au second plan. Son président, Fraj Gribaâ a beau faire avec. Mais, jusqu'à quand ? Pourtant, fait-il remarquer, la municipalité a réalisé, de 2011 à 2017, alors délégation spéciale, un taux de croissance positif. « Après les élections de mai dernier, je l'ai trouvé dans une situation catastrophique, à tel point qu'on n'arrive pas à payer nos agents.. », déplore-t-il. Pis encore, si les habitants s'acquittaient de leurs impôts locaux, 8 milliards viendraient renflouer les caisses de notre municipalité. On est en droit de poser la question suivante : l'amnistie fiscale, décrétée en 2016 pourrait-elle renverser la vapeur ?
Des idées et des projets
La contribution du citoyen au budget de la commune ne dépasse guère les 5%, soit un taux plutôt faible, souligne-t-il. D'où, la nécessité de penser, désormais, à d'autres ressources alternatives (projets porteurs) qui puissent renflouer les caisses. L'initiative semble salutaire et a suscité l'intérêt aussi bien du gouverneur de Tunis que ceux de l'Anged (Agence de gestion des déchets) et de la Steg. Effectivement, le maire a commencé par tâter le terrain. Il voudrait revaloriser la décharge contrôlée de Borj Chakir, déjà saturée. L'objectif est d'exploiter le biogaz dégagé, sous l'effet de la fermentation de matières organiques (21millions m3 par an) pour produire de l'électricité. « Un tel projet peut nous rapporter quelques 3 ou 4 milliards, sachant que l'éclairage public, à lui seul, nous a coûtés un milliard », argue-t-il. Deuxième projet à initier, la mise en valeur des terres autour de la Sebkha d'Essijoumi, dans la perspective d'en faire des lotissements pour habitation. Projet estimé à 600 MD, mais qui ne peut être réalisé que dans le cadre du partenariat public-privé. Pour combattre les constructions anarchiques, phénomène endémique dans le quartier, la commune avait suggéré une solution : «Mise en vente des lots des terrains viabilisés et aménagés aux habitants à prix réduits, pour dégager une marge bénéficiaire pour la municipalité». Mais l'idée a fait long feu. Autre solution pour minimiser ce fléau, frais d'octroi de permis de bâtir pour régulariser des situations déjà anciennes, propose M. Gribaâ. Toutefois, en l'absence du corps de la police municipale, dissous suite à la révolution, puis rattaché au ministère de l'Intérieur, cette option n'est forcément pas un bon choix. « Depuis, on n'en a pas fini avec le phénomène des constructions anarchiques, face auxquelles la commune n'a aucun pouvoir décisionnel », a-t-il avoué. La police de l'Environnement, créée par l'ex-ministre de tutelle, Riadh Mouakher, n'a pas, non plus, tranché ce nœud gordien. Elle n'arrive même pas à résoudre le problème de la pollution qui relève, en principe, des ses attributions.
Le ministère prête renfort
Malgré tout, tout nouveau conseil municipal est tenu de prêter l'oreille aux doléances et préoccupations des citoyens de sa région. C'est que la loi leur permet de participer à la prise de décision en tout ce qui concerne la gestion de la cité. La propreté est leur souci de toujours, s'y ajoutent l'éclairage public et le bitumage des routes. Tel le cas d'Ezzouhour, nouvelle commune à Kasserine qui compte 22 mille habitants. Mais, d'après son président, M. Slaheddine Bouazzi, le sureffectif communal est un vrai fardeau pesant. « Près de 300 agents de chantier sont concentrés dans une seule commune, cela alourdit ses charges financières. D'autant que le manque flagrant de cadres municipaux impacte visiblement notre politique de gestion », se plaint-il. D'après lui, ce superflu d'ouvriers est le résultant des recrutements arbitraires opérés après la révolution. Pour gérer l'ingérable, il y a de quoi insister sur un budget de 5 milliards, et encore. Un premier mandat, semble-t-il, mal parti ! Malgré tout, M. Bouazzi n'a pas cédé, il s'est lancé dans trois grands chantiers déjà en cours, à savoir un hypermarché, une maison des jeunes et un complexe sportif. Priorités des Kasserinois à Ezzouhour.
Faisant le suivi, le ministre des Affaires locales et de l'Environnement, M. Mokhtar Hammami, avait sillonné bien des municipalités, où il a constaté de visu l'ampleur des défis posés à plusieurs niveaux. Autant de difficultés dont les anciennes municipalités, faut-il le dire, ne sont pas épargnées. «D'ici juin prochain, 850 engins seront distribués aux 350 municipalités du pays, afin de renforcer les dispositifs de propreté », avait, dernièrement, déclaré le ministre. Sans pour autant oublier les 380 millions de dinars, en guise de dons des bailleurs de fonds, mis à la disposition des 86 nouvelles communes, en tant que budget de financement des investissements et non de fonctionnement. Soit, à raison de 1,5 à 11 MD, selon la taille de la commune. De même, près de 750 cadres supérieurs (ingénieurs et autres) y seront affectés pour parer au manque manifeste de ressources humaines. Soit deux ou trois pour chacune de ces communes. La Caisse des prêts et de soutien des collectivités locales (Cpscl) va, elle aussi, y mettre du sien pour les aider à franchir leurs premiers pas.


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