LAGOS (Reuters) — Cinq ressortissants occidentaux ont été pris en otage et deux autres blessés dimanche soir dans l'attaque d'une plateforme pétrolière du littoral nigérian, a annoncé hier la compagnie de prospection Afren. De source proche de la sécurité nigériane, on précise que deux des expatriés pris en otage sont français, deux autres américains et le dernier canadien. La direction d'Afren n'a pas confirmé cette information, pas plus que les services nigérians de sécurité. A Paris, le ministère des Affaires étrangères dit avoir des «indications» sur «la possible présence de deux ressortissants français parmi les personnes enlevées». «Nous cherchons à vérifier les indications et sommes en phase d'acquisition des informations», a ajouté le porte-parole du ministère, Bernard Valero. Sans revendiquer l'opération, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) a menacé hier de s'en prendre de nouveau aux infrastructures pétrolières de cette région du sud-est du pays. Un milliard de dollars par mois «Dans les prochains jours, nos combattants lanceront une série d'attaques contre des installations pétrolières du delta du Niger», écrit le Mend dans un communiqué adressé aux médias. Le groupe armé affirme en outre qu'il retient trois Français et un Thaïlandais enlevés il y a plusieurs semaines et qui ont depuis été transférés sous sa garde par leurs ravisseurs. Ces trois expatriés français travaillent pour la compagnie français de services pétroliers Bourbon. Ils ont été enlevés le 22 septembre par un commando dans l'Etat d'Akwa Ibom. La plateforme visée dimanche se trouve dans le même Etat, sur le gisement d'Okoro, situé au large d'Obolo, en bordure du delta du Niger, dont les infrastructures pétrolières sont régulièrement prises pour cible. «Deux membres du personnel blessés aux jambes sont dans un état stable et ont été évacués par hélicoptère vers une clinique de la côte. Cinq membres du personnel auraient été pris en otage», dit Afren dans un communiqué. On estime que les attaques contre le secteur nigérian des hydrocarbures coûtent jusqu'à un milliard de dollars par mois. L'assaut mené contre la plateforme High Island VII, qu'Afren s'apprêtait à mettre en service, est l'une des attaques les plus importantes depuis l'amnistie accordée l'an dernier par le président nigérian, Goodluck Jonathan, qui a ramené un peu de calme dans la région. A la suite de cet accord d'amnistie, plusieurs milliers d'hommes — 7.000 selon le gouvernement — ont déposé les armes en échange de programmes de réinsertion.