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Le cinéma africain au troisième millénaire
Festival du film africain de LOuxor
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 03 - 2019


De notre envoyé spécial à Louxor Salem TRABELSI
En marge des projections compétitives dans les différentes sections, le festival africain du film de Louxor a organisé une série de rencontres autour du cinéma africain moderne et particulièrement du cinéma tunisien en présentant le nouveau livre de Tarek Ben Chaâbane.
Toute une après-midi a été consacrée au cinéma tunisien au Palais de la culture à la cité de Louxor. La rencontre, en présence d'un public nombreux, a commencé avec Tarak Ben Chaâbane qui a présenté son livre «Lecture de la production cinématographique tunisienne», écrit pour l'occasion en collaboration avec le Cnci et le Festival de Louxor. Le livre se penche sur la production cinématographique entre 2000 à 2017. Le livre pose également la question : y a-t-il une évolution ou une rupture dans la création cinématographique pendant le troisième millénaire surtout après la révolution ? « Dans ce livre, je ne pouvais pas au début ne pas décrire la naissance du cinéma tunisien en étudiant la relation entre les thématiques traitées et les institutions qui ont dirigé le cinéma tunisien. J'ai ensuite étudié l'évolution des personnages en relation avec leur contexte tout au long de cette période en essayant de répondre à la question : y a-t-il une influence de la politique de l'état sur le cinéma ?» Ainsi, l'auteur remarquera qu'à ses débuts, le cinéma s'est consacré à la création de la nation tunisienne. Ensuite avec le film de Nouri Bouzid, il y a eu un grand changement puisque avec ce film, on est sorti du cinéma du devoir envers la nation (Sejnane ou le soleil des hyènes) au cinéma de la volonté qui parle de la réalisation de l'individu. Suivra ensuite le film « Le silence des palais ». Tarek Ben Chaâbane ne manquera pas d'insister sur la période où le cinéma tunisien est entré dans une sorte d'autisme où les cinéastes ont rompu avec le public qui a donné de bons films comme « Khorma» ou «Les noces du loup» de Jilani Saâdi qui prouvent que les cinéastes ne s'attachent plus aux idéologies. «Après la révolution, les cinéastes ont repris le réel en main», conclut l'auteur.
Pour sa part, Dorra Bouchoucha a insisté lors de cette rencontre sur l'audace du cinéma tunisien même si la production n'était pas abondante. Avant la révolution, selon la productrice, le cinéma a souffert également de l'autocensure plutôt que de la censure. Après la révolution les auteurs sont devenus plus proches du public, à travers leurs sujets. Et cela a réduit la distance entre réalisateur et public.
Autre rencontre intéressante durant le festival est celle du «Cinéma africain au troisième millénaire ». Dans son intervention, Olivier Barlo décrit «Les derniers jours de la ville» où il parle d'une poésie dans le traitement du sujet et de la capacité du réalisateur à écourter les silences du Caire à travers les tumultes de cette immense ville bouillonnante. Olivier Barlo porte un regard très différent sur l'histoire du cinéma africain qu'il suit de manière méticuleuse. «On critique souvent le cinéma africain en disant qu'elle suit les idées occidentales» dit-il. Olivier Barlo défendra également le cinéma africain contre certaines idées reçues à son encontre. «À mon sens, ceci n'est pas vrai puisque tant que les cinéastes vivent en Afrique, tournent et cultivent leur imaginaire en Afrique, leur production est issue de leur réalité», conclut le critique.
Le réalisateur nigérian dans son intervention a décrit le voyage de la pensée cinématographique en Afrique. «Sans mémoire nous n'avons aucune valeur humaine, dit-il « Le vol de notre mémoire nous transforme en instruments. Le rôle du cinéma en Afrique est justement de préserver notre mémoire. Hollywood est une terrible machine pour voler les mémoires. A mon sens, Hollywood est une sorte de lobotomisation pour les esprits ainsi qu'une instrumentalisation de l'image. J'étais enfant et on me montrait Tarzan en train de tuer des Africains et le cinéma me demande de m'identifier à Tarzan et à être solidaire avec lui, moi le petit Nigérian qui vit en harmonie avec son peuple. L'Afrique doit faire de la résistance avec son cinéma quelqu'un peut couper mon bras parce qu'il est plus fort que moi, mais il ne peut pas me convaincre que je suis né avec un seul bras. Netflix est une nouvelle machine à voler les mémoires. Un pays comme le Nigeria est en train de tomber dans la fabrication du cinéma facile pour gagner de l'argent, le rôle des intellectuels est justement de lutter contre cette forme horrible que l'image est en train de prendre. Une réalité très différente de notre réalité africaine», conclut-il.


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