Refus catégorique du retrait (suspect) de la question palestinienne de l'ordre du jour du 30e sommet arabe. Les dirigeants arabes sont appelés à fournir toutes les formes de soutien au peuple palestinien. Une manifestation médiatique et culturelle en soutien à la cause palestinienne s'est déroulée hier matin au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens à Tunis. Un séminaire sur la Palestine et la sécurité nationale arabe à la veille du 30e Sommet arabe qui survient dans un climat tendu avec les dernières évolutions au Proche-Orient. L'ambassadeur de la Palestine en Tunisie, M. Hayel Fahoum, a animé les débats lors d'une table ronde avec des membres de la société civile tunisienne et des représentants médiatiques pour la Palestine. M Kamel Ben Younes, journaliste, président du forum Averroes et coordinateur de la commission de soutien composée de journalistes et d'intellectuels tunisiens, fait montre de son soutien indéfectible : « On a organisé des événements, manifestations, séminaires et des conférences contre l'occupation de la Palestine et d'Al Qods. A l'occasion du Sommet arabe qui se tient à Tunis, on a décidé de lancer un appel aux chefs d'Etat arabes et aux ministres des Affaires étrangères qui vont se réunir. La sécurité nationale et régionale arabe est liée à la fin du conflit israélo-palestinien. En outre, toutes les résolutions des Nations unies sur la Cisjordanie, la Transjordanie, Gaza s'opposent à l'annexion du Golan syrien et à l'occupation de la Palestine. ». La libération de la Palestine doit pouvoir donc se faire surtout quand on sait qu'« Al Qods a été occupée pendant deux siècles, l'Algérie l'a été pendant cent trente ans par les Français avant d'être libérée. » Ben Younes s'insurge contre les prises de position américaines en faveur de l'entité sioniste à des visées électorales. Selon sa thèse, Donald Trump, président des Etats-Unis d'Amérique, est en train d'agir pour soutenir politiquement Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, qui risque de finir en prison pour des affaires internes. » Ce conflit qui dure depuis près d'un siècle ne se résume pas à la création officielle de l'Etat d'Israël et l'invasion de la Palestine en 1948 suite aux accords britanniques. L'occupation de la Palestine remonterait à bien avant encore, selon les Palestiniens. Les Etats-Unis n'ont plus froid aux yeux. Après l'annonce d'Al Qods comme capitale d'Israël, ils ont franchi une nouvelle étape avec la reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur le Golan syrien pour renforcer la position géographique de l'entité sioniste. La phase de paix tant attendue pourrait être lourdement mise à mal et compromise. Seule une once d'espoir subsiste chez les militants pro-palestiniens. Une paix indispensable M. Hayel Fahoum critique fermement la stratégie politique et diplomatique américaine actuelle qui met en péril l'avenir de la Palestine. Il met en garde contre les derniers développements dans la région du Proche-Orient appuyés et orchestrés par les Etats-Unis qui ne sont plus la seule puissance internationale. Une phase de paix serait la bienvenue pour éviter l'embrasement dans toute la région proche-orientale. Le sommet arabe qui se profile est une occasion inespérée de rassembler les nations arabes autour d'une position commune qui condamnerait à l'unanimité « l'occupation de la Palestine par Israël depuis plus d'un siècle », selon les propres aveux du diplomate palestinien. Le 30e sommet de la Ligue des Etats arabes va se tenir dimanche 31 mars 2019 pour discuter et planifier les intérêts économiques et sociaux de la Ligue arabe. Mme Assia Atrous, journaliste au quotidien Assabah, est intervenue pour situer le contexte de la prise de position interarabe qui doit découler du Sommet arabe. Celle-ci doit défendre les intérêts des pays arabes et tenir compte particulièrement de la Palestine. « Trump offre un cadeau à Netanhayu avant les élections israéliennes au moment où ce dernier est poursuivi avec son épouse dans des affaires de corruption. » Elle met en doute l'aboutissement d'un consensus entre les pays arabes lors du prochain sommet régional à cause de la rupture qui existe et d'un manque de volonté politique pour réclamer la fin du conflit en Palestine occupée. Les guerres et les conflits qui font rage dans de nombreux pays comme le Yémen, la Syrie, la Libye ou l'Irak ne sont pas de bon augure pour déboucher sur une issue favorable et propice à un climat de paix dans la sous-région. « La Palestine paye doublement les dégâts à l'intérieur et à l'extérieur de son territoire. » Il y a le conflit israélo-palestinien et les pays arabes en guerre qui exacerbent les tensions. « Sur les vingt-deux pays membres de la Ligue, il y en a cinq qui sont en guerre dont le Yémen depuis quatre ans. » Une intervention du doyen Sadok Belaïd sur le thème : « La Palestine et le projet du siècle : la nouvelle violation du droit international » a inclus de nouvelles considérations sur l'invasion de la Palestine bien avant 1948 suite aux accords de Ben Gourion. L'intervention du professeur Rachid Khechana a porté sur : « Le rôle des médias professionnels dans le soutien de la cause arabe libre et juste et de la Palestine en particulier».