Hammadi Ben Saâd s'est fait une vocation d'artiste-rassembleur pour encourager, à sa manière, la jeune peinture et les jeunes créateurs, comme on le fait partout, maintenant, dans le cercle des arts plastiques privés. A la galerie Le Cap qui a changé de direction en la personne de la jeune et talentueuse (musicienne) Sherazade Amous, on cherche, à présent, à fédérer l'art du chant et de la musique et celui des beaux-arts. C'est nouveau comme démarche, et cela peut engendrer de nouvelles synergies, vu l'impact que cela pourrait avoir sur ce haut lieu de la gastronomie. Il s'agit là d'une première tentative, et Hammadi Ben Saâd et «les siens» ont tenté cette première exposition de groupe dans la bonne… entente. Ainsi au «menu» de celle-ci, quatorze plasticiennes et plasticiens nous convient à découvrir leurs œuvres qui s'articulent autour des techniques les plus diverses : peintures, sculptures, installation. Des œuvres qui, dans l'esprit et la démarche de HBS, doivent naviguer en toute liberté; naviguer entre l'art formel et informel et toujours propices à la nouveauté et à la singularité. Ce même goût de l'invention et de la récupération Singularité des sculptures et tôles forées et peintes (comme des toiles) de Najet Gherissi; celle de l'installation de Lotfi Ghariani, plaquettes illustrées et suspendues indiquant le prix des fruits et des légumes, des viandes et des poissons; la mer et le goût des vagues, une abstraction lyrique de Maha Drira; Sonia Saïd et sa superbe toile de grand format qui joue à cache-cache entre le visible et l'invisible; Samia Zoghlami, un portrait de femme dans le style cubiste et «picassien»; Mounir Ben Moussa et ses femmes lascives, Adnan Haj Sassi et son graphisme poétique à travers un très beau triptyque; Olivier Deverloy et ses peintures loufoques qui rappellent autant Buffet que Chaïbya; Hella Brik, Mohsen Jelitti, Salah Ben Amor et enfin Hammadi Ben Saâd qui, tous, ont, en commun, ce même goût de la récupération des matériaux pour aboutir à des sculptures étonnantes, (chez les deux premiers), une fresque-mosaïque chez Salah Ben Amor ou une peinture-collage du plus pur art brut comme chez HBS. Cette exposition initiée le 12 octobre dernier se poursuivra jusqu'au 12 du mois en cours, date à laquelle on y organisera un «vernissage de clôture» tout en couleur mais aussi en musique. Nous y reviendrons.