«Nous avons la conscience tranquille» : c'est Youssef Chahed, chef du gouvernement, qui répond ainsi aux députés de l'opposition dont en premier lieu ceux du Courant démocratique qui ont tenu, jeudi 4 avril, une conférence de presse, au palais du Bardo, pour accuser le gouvernement de couvrir les corrompus et de tirer profit de la fausse guerre contre la corruption qu'il prétend mener contre certains gros poissons, alors qu'en réalité, ces mêmes corrompus sont à la solde du gouvernement et lui payent des pots-de-vin en contrepartie des promotions qui leur sont accordées plus particulièrement au sein de la douane, en dépit des rapports de l'Instance de contrôle financier général les désignant comme responsables de plusieurs opérations de corruption». Hier, Youssef Chahed a réagi contre les accusations de corruption visant son gouvernement lancées par Samia Abbou et ses collègues qui n'ont pas hésité à révéler les noms des douaniers corrompus qu'ils considèrent comme exerçant à la solde du gouvernement. Le chef du gouvernement est tranchant : «Ces tentatives de déstabilisation ne nous atteindront pas. Ceux qui lancent ces accusations ont fait de la lutte anticorruption leur fonds de commerce. Maintenant que le gouvernement combat sérieusement la corruption, ils ont perdu ce fonds et ont donc décidé de recourir à la déstabilisation». Sauf que «ces tentatives de désinformation, ajoute-t-il, ne nous dérangent pas et n'entraveront ni notre travail ni notre confiance». Et l'action du gouvernement et son engagement à combattre le terrorisme sont palpables à travers «la loi contre l'enrichissement illicite initiée par le gouvernement et aussi les centaines de dossiers qui ont été soumis à la justice». Et quand on parle de lutte anticorruption, on est obligé d'insister sur le rôle dévolu à la justice en matière de poursuite des corrompus et des corrupteurs mais sur la base de preuves irréfutables, et devant les tribunaux et non lors de conférences de presse ou lors de débats télévisés où seuls les accusateurs prennent la parole. Youssef Chahed dénonce la politique de «désinformation» à laquelle ont recours les pourfendeurs de son gouvernement. Il exprime sa conviction que seule la justice a le droit de se prononcer sur les dossiers des corrompus «mais à condition que ceux qui détiennent ces dossiers les soumettent à la justice». En attendant que Samia Abbou et ses amis révèlent «les dossiers scandales» qu'ils prétendent détenir, «la guerre anticorruption se poursuivra», promet Youssef Chahed, qui insiste : «Nous avons confiance en nous».