L'inauguration en grande pompe de la 35e édition de la Foire du livre au Palais des expositions du Kram a connu un franc succès hier après-midi. Elle s'est déroulée en présence du chef du gouvernement Youssef Chahed et du ministre des Affaires culturelles et du Patrimoine, Mohamed Zine El Abidine. Les 319 stands étaient installés, prêts à être parcourus par les visiteurs jusqu'au 14 avril 2019 Sur place, ballets et mises en scène théâtrales réalisés par des enfants occupent déjà les grandes artères de l'espace en présence d'invités, écrivains, femmes et hommes de lettres. Le chef du gouvernement part visiter la salle des expositions accompagné du ministre des Affaires culturelles et de la direction de la Foire du livre, entre autres. Lors d'un bref point de presse, Youssef Chahed s'est livré à un parterre de journalistes, exprimant son enthousiasme quant au lancement de l'édition de 2019 et saluant les efforts fournis afin de maintenir le secteur du livre. L'univers des lettres, comme celui de l'art, est en effet toujours aussi prolifique en Tunisie comme ailleurs. Un programme a été mis en place par le chef du gouvernement pour remédier aux difficultés qui rongent le secteur de l'édition et de la publication. Il déclare : « Les exposants étrangers répondent à l'appel annuel de la Foire. Des participants–exposants, visiteurs ou invités venus de partout, sont épaulés, guidés d'année en année. Un million de livres seront mis à la disposition du ministère de l'Education nationale. Autant d'ouvrages qui proviennent du ministère des Affaires culturelles : élèves, écoliers, lycéens pourront ainsi en profiter ». Il s'agit d'une initiative lancée dans le but de les inciter à la lecture, au savoir. Concernant les industries culturelles et créatives, un autre programme a été mis en place pour remédier aux créations à vocation culturelle. Une façon fructueuse, ludique pour se rapprocher de la jeunesse tunisienne et initier les enfants. Il enchaîne en affirmant que « les Tunisiens lisent, il n'y a qu'à voir cette présence, et cette participation importante chaque année autour de cet événement pour comprendre qu'une grande partie de la jeunesse s'intéresse encore à la lecture. Il ne nous reste plus qu'à offrir d'autres cadres adéquats pour inciter notamment à l'écriture et à la production». Youssef Chahed a souligné les difficultés que vit le pays, en tempérant ensuite, rappelant ainsi les bonnes prévisions enregistrées dans quelques secteurs comme celui du tourisme : « Le pays a dû faire face à des aléas de taille depuis 2015, mais ce n'est qu'en restant unis que nous y ferons face », conclut-il. Place aux hommages et aux prix Par la suite, une cérémonie d'ouverture, truffée d'hommages et de prix de lauréats rendus à une pléiade d'écrivains tunisiens et étrangers, a été organisée sous l'égide de Mohamed Zine El Abidine, le directeur de la foire du livre, Chokri Mabkhout, Kamel Hadj Sassi, conseiller du chef du gouvernement, et Mohamed Hédi Jouini, directeur général de l'Etablissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques. Le premier hommage a été rendu à Emna Belhaj Yahia, romancière, universitaire tunisienne. Celle qui bouscule les mentalités à travers ses publications a été également récompensée, à savoir l'écrivaine tunisienne Amel Mokhtar. L'écrivain et journaliste Ahmed Hadhek Arf a été récompensé devant un public heureux de le voir rafler cet hommage grandement mérité pour son apport au secteur culturel national et l'ensemble de son œuvre. Egalement Fradj Chouchène, Youssef Seddik ou encore le chercheur Mohamed Slehaddine Chérif ont défilé sur la scène sous les applaudissements. Des monuments contemporains de la littérature arabe étaient aussi présents. Un hommage a été rendu à la romancière jordanienne pour enfants Zouleikha Abou Richa, la Libanaise Alaouia Sobh, le critique et écrivain Nabil Souleimane, le Palestinien Taoufik Fayadh, et l'homme de lettres marocain Mohamed Barada. Après les hommages, place aux lauréats : Mohamed Khabou a raflé le prix Taoufik Baccar, le prix « Noureddine Ben Khedhr », celui du meilleur éditeur a été attribué à Chawki Anizi. Mohamed Salah Maizi a reçu la récompense Abd el Kader Ben Cheikh pour le livre pour enfants. Hafedh Boujmil a reçu le prix « Abd el Hamid Belkahia ». Le prix Ali Douagi, qui récompense les nouvellistes, a été décerné à Ridha Ben Salah pour son livre « Takarir Tounseya Mouharrba ». Tarek Chibani a reçu le prix Bachir Khraief « Lella Sayda » paru chez Zaineb Editions. L'écrivain Walid Ahmed Ferchichi a reçu le prix de la meilleure traduction, celle d'un ouvrage d'Eric Emmanuel Schmitt, « L'homme qui voyait à travers les masques », paru chez Meskiliani Editions. Le prix Tahar Haddad des études en littérature et sciences humaines a été décerné à quatre auteurs, à savoir Mohamed Haddad, Lotfi Aïssa, Samia Kassab et lotfi Kedhr pour trois ouvrages. 319 participants meubleront les allées du Palais des expositions du Kram : 116 Tunisiens et 121 étrangers venant de 23 pays y prendront part.