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Obama et l'imbroglio indo-pakistanais
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 11 - 2010


Par Hmida Ben Romdhane
Le Président américain continue son périple asiatique qui doit durer dix jours et l'amener, après l'Inde, en Indonésie, en Corée du Sud (où se tiendra la réunion du G20) et au Japon. Les observateurs n'ont pas manqué de relever la «bizarrerie» de ce voyage : la non-inclusion du Pakistan dans l'itinéraire de Barack Obama, en dépit de l'importance vitale que revêt ce pays aux yeux de Washington pour la lutte contre le terrorisme et pour la guerre en Afghanistan. Et le fait que le rival malheureux d'Obama, John McCain, ait été dépêché à Islamabad ne résoudra pas l'énigme et ne consolera pas la classe politique pakistanaise, dont la frustration est d'autant plus grande que le Président américain a entamé son voyage par l'Inde.
L'Inde est de loin l'étape la plus intéressante de ce périple, mais également la plus délicate. Intéressante par la moisson des contrats dont l'économie américaine a désespérément besoin. Plusieurs milliards de dollars en avions, en armements et en contrats civils, «de quoi assurer du travail à 50.000 Américains». Le volet commercial du voyage a de quoi remplir d'aise les 200 chefs d'entreprise américains qui ont fait le voyage avec Obama.
Le volet politique n'a pas engendré de résultats aussi brillants et les responsables politiques de la délégation américaine n'ont pas été aussi contents que les responsables économiques. La difficulté vient du fait que la nature des deux principaux sujets politiques du voyage, l'Afghanistan et le Pakistan, font que les Etats-Unis se trouvent déchirés entre deux visions difficilement conciliables qu'ont toujours eues New Delhi et Islamabad.
Ce qui complique encore les choses, c'est que, au sein de l'establishment américain lui-même, il n'y a pas de consensus sur la position qui doit être soutenue vis-à-vis de l'Inde. Une tendance veut renforcer les liens entre «les deux plus grandes démocraties du monde» en mettant l'accent sur les avantages économiques et commerciaux à tirer et, surtout, en faisant de l'Inde un atout dans le bras de fer avec la Chine qui cache de moins en moins ses ambitions de déclasser les Etats-Unis sur le double plan militaire et économique. La seconde tendance, représentée par le Pentagone et la hiérarchie militaire, considère la question afghane comme la priorité des priorités. A partir de là, le sujet principal de négociation avec l'Inde doit être la détente avec le Pakistan afin que ce pays accepte de déplacer une large partie de ses troupes massées du côté de la frontière avec l'Inde vers les zones «chaudes», c'est-à-dire le nord-ouest pakistanais et la frontière avec l'Afghanistan.
Les trois jours de voyage d'Obama en Inde ont été un délicat exercice d'équilibrisme entre ces deux positions sinon contradictoires, du moins sensiblement différentes. Un délicat exercice d'équilibrisme aussi entre les deux positions, contradictoires celles-là, exprimées par l'Inde et le Pakistan.
Mais si Obama peut se prévaloir de certains succès commerciaux réalisés au cours de ce voyage, s'il peut mettre en avant un certain renforcement des liens politiques entre les deux pays (il a clairement défendu le droit de l'Inde à un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU), force est de constater que les choses les plus importantes sont restées en suspens.
Une question vitale pour Washington n'a pas été abordée par Obama au cours de son voyage: la «doctrine militaire» indienne, dite «Cold Start», dont l'existence est niée par New Delhi, mais mise en avant par Islamabad pour refuser de déplacer ses troupes de sa frontière orientale vers sa frontière occidentale. Selon des sources américaines et pakistanaises, «la doctrine Cold Start» a été mise en place au lendemain de l'attaque en 2001 du Parlement indien à New Delhi par «des militants pakistanais». Elle consiste en une «force d'intervention rapide qui mènerait, dans les trois jours suivant une attaque terroriste, des actions de représailles à l'intérieur du Pakistan, suffisamment dures pour punir les responsables, mais sans provoquer trop de dommages pour éviter une confrontation nucléaire».
Cette «doctrine» a fait l'objet de discussions à Washington en automne dernier à l'occasion de la visite du Premier ministre indien, Manmohan Singh, et le mois dernier à l'occasion de la visite du chef de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Parvez Kayani. Ce n'était guère surprenant que le premier niât jusqu'à l'existence d'une telle doctrine, et que le deuxième en fît l'un des sujets principaux de discussion avec ses hôtes militaires et civils américains.
Les Indiens sont cohérents. Puisqu'ils nient l'existence d'une telle doctrine, ils ont refusé jusqu'au bout qu'elle soit inscrite parmi les sujets à aborder par le Président Obama au cours de sa visite en Inde. Les Pakistanais sont cohérents aussi. Puisqu'ils sont convaincus du danger que représente pour eux une telle doctrine, ils font la sourde oreille chaque fois que les Américains les pressent de déplacer leurs troupes d'est en ouest.
Ces deux positions extrêmes sont exacerbées par ce qui est devenu une rivalité en plein jour entre Islamabad et New Delhi en Afghanistan. Si le Pakistan considère celui-ci comme sa «profondeur stratégique», vitale en cas de nouveau conflit avec l'Inde, celle-ci le considère comme vital en tant que tête de pont pour ses relations commerciales avec les pays d'Asie centrale et pour son approvisionnement en énergie. Et ce n'est pas pour les beaux yeux des Afghans que l'Inde a dépensé depuis 2001 plus d'un milliard de dollars dans la construction d'infrastructures, ni pour faciliter seulement leur déplacement qu'elle a construit la route qui relie l'Afghanistan à l'Iran.
Pour le moment, c'est l'Inde qui marque des points. Non seulement, elle a réussi à avoir de «très bonnes relations» avec le gouvernement afghan, mais celui-ci voit ses rapports avec Islamabad aller de mal en pis. Il y a deux jours, Kaboul a publié un communiqué dans lequel il accuse des «cercles» au Pakistan d'aider l'insurrection afghane. Face à un tel imbroglio, il est difficile pour Obama de tenir sa promesse de commencer le retrait des troupes américaines d'Afghanistan en 2011.


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