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Pourquoi acheter la vache quand le lait est gratuit ?
Chronique du temps qui passe - Par Hmida BEN ROMDHANE
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 11 - 2010

C'est un pot-de-vin royal qu'Obama a proposé à Netanyahu rien que pour s'arrêter pendant 90 jours de mettre la main sur ce qui ne lui appartient pas. En d'autres termes, le Premier ministre israélien se voit proposer par le Président américain l'équivalent de trois milliards de dollars en avions de combat ultra-performants et ultra-sophistiqués en contrepartie d'un arrêt momentanée de la colonisation de trois mois.
Le journaliste britannique de l'Independent, Robert Fisk, a fait le calcul et a trouvé que si les Israéliens s'arrêtent de voler pendant 90 jours les terres palestiniennes, ils recevront un pot de vin du contribuable américain de 500 millions de dollars par semaine, soit 71.428.571 dollars par jour, ou 2.976.190 dollars par heure, ou 49.603 dollars par minute, ou encore 827 dollars par seconde.
C'est probablement la première fois dans l'histoire des nations que l'on recourt à ce genre de procédé pour convaincre un Etat de se conformer à la loi internationale en s'arrêtant très momentanément de s'approprier par la force des biens d'autrui.
Mieux encore, ou pire. Pour convaincre Israël d'arrêter de construire sur des terres qui ne lui appartiennent pas, Obama a enveloppé ce pot-de-vin royal dans un emballage plus attirant encore. En plus des trois milliards, Israël aura le droit de rester dans la vallée du Jourdain après l'établissement d'un Etat palestinien; les Etats-Unis opposeront leur habituel veto à toute résolution qui ne plairait pas à Israël; ils s'engagent, en outre, à ne plus jamais demander à un gouvernement israélien de moratoire pour la construction des colonies. Et ce ne sont pas des promesses verbales, mais écrites comme l'ont exigé les Israéliens, si l'on en croit le Jerusalem Post.
Tous ces cadeaux pour un simple arrêt de trois mois de la construction dans les terres palestiniennes occupées, Jérusalem-Est non comprise !
Rappelons que quelques semaines avant les élections législatives de mi-mandat du 2 novembre, Obama avait fait une offre tout aussi généreuse à Netanyahu, mais sans préciser le montant de l'aide militaire, en contrepartie d'un moratoire de deux mois seulement. Rappelons aussi que l'offre a été ignorée par Netanyahu. Pour le convaincre d'accepter cette nouvelle offre, Madame Clinton a passé pas moins de sept heures de négociations avec le Premier ministre israélien. Si la secrétaire d'Etat américaine a eu besoin de négocier pendant sept heures, cela en dit long sur la réticence de ses interlocuteurs israéliens d'accepter un gel de la construction pendant trois mois, même si l'offre est scandaleusement généreuse.
Mais si l'offre américaine est absurde, la réticence d'Israël à l'accepter ne l'est pas. Après tout, ce pays a toujours été habitué à prendre sans rien donner, pourquoi change-t-il d'habitude maintenant ? Pourquoi consent-il une contrepartie à ce qu'il aura de toute façon gratuitement que la Maison-Blanche le veuille ou non ? Pourquoi fait-il preuve de flexibilité quand tout le monde sait, et Israël le premier, que la politique américaine au Moyen-Orient se décide à Tel-Aviv et non à Washington ? En un mot, pourquoi Israël achète-t-il la vache du moment qu'il a toujours eu le lait gratuitement ?
Cela dit, que les Etats-Unis tentent désespérément maintenant de vendre une petite vache du troupeau qu'Israël continue de traire gratuitement, c'est un problème israélo-américain. Les Palestiniens ont parfaitement raison de protester et de demander que leur cause soit dissociée de ce marchandage pitoyable entre Washington et Tel-Aviv. Le Président Mahmoud Abbas a parfaitement raison de remarquer que Washington a toujours armé Israël, que les Etats-Unis sont libres de donner à ce pays autant d'armes et autant d'avions qu'ils veulent, mais ils n'ont pas le droit d'impliquer, en les dénaturant, les exigences palestiniennes dans leur marchandage avec Israël.
Les exigences palestiniennes sont constantes. Elles ne consistent pas à demander un moratoire sur la colonisation de deux mois, deux ans ou deux décennies. Elles consistent en un retrait pur et simple des territoires occupés en 1967, y compris Jérusalem-Est, y compris la vallée du Jourdain. Mais ce qui est extraordinaire, c'est cette manière américaine de demander quelques semaines de moratoire en contrepartie d'offres stupéfiantes, comme si en deux ou trois mois de moratoire, on va pouvoir résoudre tous les problèmes accumulés pendant 43 ans d'occupation !
Les Palestiniens n'ont aucun intérêt à s'impliquer plus loin encore dans ce qui est devenu la mascarade des négociations du moratoire ou du moratoire des négociations, on ne sait plus. D'autre part, il est grand temps que les Etats-Unis jettent l'éponge et reconnaissent à la face du monde qu'ils sont incapables d'avancer le processus de paix d'un iota.
Il ne fait pas de doute qu'une bonne partie de la classe politique américaine, y compris la Maison-Blanche, souhaite ardemment une solution au problème du Moyen-Orient. Mais, de par la structure du pouvoir à Washington et du poids écrasant des lobbies, les Etats-Unis sont dans l'incapacité de jouer le rôle d'intermédiaire impartial. Et c'est cette incapacité qui les amène à recourir à des procédés consternants pour convaincre leur allié d'arrêter de violer la loi internationale pendant seulement trois mois en contrepartie d'une prime de 827 dollars par seconde.
Comme d'habitude, Israël répond à toute offre généreuse par une décision humiliante pour son grand allié américain. Cette fois, avant même de se pencher sur les propositions américaines, la Knesset israélienne a adopté lundi dernier par 65 voix contre 33 une loi soumettant tout retrait de Jérusalem-Est et des hauteurs du Golan à un référendum populaire. En d'autres termes, ce sont les centaines de milliers de juifs russes, ukrainiens, moldaves et autres falashas d'Ethiopie, qui n'étaient pas encore nés en 1967 ou qui ont émigré en Israël il y a seulement quelques années, ce sont ceux-là donc qui décideront si les Palestiniens et les Syriens vont récupérer leurs droits spoliés depuis 43 ans ou non. Décidément, la scène du Moyen-Orient n'a jamais autant ressemblé au théâtre de l'absurde.


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