Les 27 et 28 novembre prochain sera organisée à la Cité des sciences de Tunis une importante rencontre philosophique, et ce, à l'occasion de la Journée mondiale de la philosophie, prévue le 18 novembre de chaque année. La manifestation est organisée par la Chaire Unesco de philosophie de l'Université de Tunis, laquelle bénéficie cependant d'une large collaboration puisque, à côté du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, celui de l'Education et celui de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, on relève la présence du Centre national de traduction, de la Commission nationale tunisienne pour l'éducation, la science et la culture, de l'Académie Beït El-Hikma et de l'Agence tunisienne de communication extérieure. Pour présenter cette rencontre internationale, une conférence de presse s'est tenue hier au siège de l'Agence tunisienne de communication extérieure (Atce). Le président de la Chaire Unesco de philosophie à Tunis, M. Fathi Triki, a indiqué que, depuis 2002, la Tunisie célèbre la journée mondiale de la philosophie, mais uniquement à travers des rencontres modestes. Pour cette année, elle représente une capitale mondiale de la pensée philosophique, aux côtés de Dakar et Paris. De nombreuses autres villes sont de la fête, en réalité, mais leur participation est de moindre importance. D'autre part, a poursuivi M. Triki, l'année 2010 étant pour l'Unesco celle de la diversité culturelle et du rapprochement des cultures, les célébrations de la Journée mondiale de philosophie seront liées à ce thème. S'agissant de la Chaire de Tunis, on a rajouté à ce premier thème celui de la jeunesse. De plus, l'accent sera mis sur l'apport de la culture arabe à la pensée philosophique. Enfin, et à côté du thème principal «Philosophie, diversité culturelle et rapprochement des cultures» sera abordé celui-ci de : «Philosophie et stratégies de la modernité». L'idée étant de relativiser les critiques de la modernité en rappelant qu'il existe non pas une mais des modernités… Cette célébration a également pour but de mettre la philosophie au service d'un apaisement de la pensée, après que l'on a assisté dans les années 90 à une montée de la violence, dont l'épisode tragique de septembre 2001 représente une illustration éloquente. Le président de la Chaire Unesco a rappelé à ce propos que la Tunisie compte parmi les pays qui se sont distingués par une production philosophique substantielle en dehors du continent européen : «Depuis quatre ans, l'enseignement de la philosophie se fait une année avant le bac… Il existe une formation philosophique de deux ans pour tous…» Qu'attend-on de cette journée ? «Sensibiliser les jeunes à l'ouverture de perspectives qu'offre la pratique de la philosophie… Sans la dimension de la pensée philosophique, le savant n'est en réalité qu'un technicien. M. Triki en a profité pour former le souhait que l'enseignement de la philosophie dans les lycées soit porté à trois années : «Pourquoi pas ?» Rappelons par ailleurs que, d'ores et déjà, il est question pour l'enseignement primaire d'introduire des séances d'éveil à la pensée. S'agissant de la nature de la célébration, on insiste sur les points suivants : il s'agit d'abord d'une «fête» ouverte à tous. Elle comportera neuf tables rondes, dont les interventions donneront lieu à neuf livres, dans le cadre de l'Année nationale du livre. Il y aura également un «café philosophique», animé par le professeur Tahar Ben Guiza La cérémonie de clôture sera suivie par une déclaration : la «Déclaration de Tunis pour le développement de la pensée philosophique : enseignement et recherches». Mme Fatma Tarhouni, secrétaire générale de la Commission nationale tunisienne pour l'éducation, la science et la culture, a pris également la parole lors de cette conférence de presse en insistant sur la signification du choix de la Tunisie comme capitale de la pensée philosophique. Un choix, dit-elle, qui traduit le souci de la Tunisie de donner tout son sens à sa participation aux politiques de la communauté internationale : «Elle vote et elle met en application!» Ce qui est particulièrement vrai de l'enseignement de la philosophie.