C'était dans l'air depuis quelque temps, les événements s'étant précipités après la sanction infligée par la Ligue nationale de football professionnel au technicien aghlabide… A peine le match EST-JSK bouclé, la nouvelle du départ officiel de l'entraîneur Sofiène Hidoussi est tombée comme un couperet et a fait rapidement le tour de la ville, suscitant — au passage — maintes interrogations et maintes interprétations. Et pour cause ! Comment les choses se sont-elles précipitées de la sorte? Pourquoi les événements ont-ils pris une telle tournure? Pourquoi n'a-t-on rien fait pour empêcher, à temps, un tel dénouement? Pourquoi Hidoussi brandit-il toujours la menace du départ à chaque tournant de la compétition? Tout le monde se rappelle de l'épisode survenu le lendemain du match JSK-CSHL (2-2) et la présomption du départ de Hidoussi à destination de l'ESHS, véhiculée par les médias et fermement démentie par le président du club, Dr Fateh Alouini, qui a réitéré — à cette occasion — sa confiance en son entraîneur et dénoncé les insinuations de ceux qui cherchent à perturber la sérénité de l'équipe. Passé ce premier orage, le club a vécu une deuxième vague de contestations et d'indiscipline orchestrée par le gardien Saber Ben Rejeb qui a déserté le groupe la veille du match JSK-OB. A l'issue du même match et suite aux frustrations arbitrales ressenties par l'entraîneur qui a eu la conviction que son équipe était lésée par les erreurs d'appréciation de l'arbitre de la rencontre, Hidoussi a fait, à chaud et de façon spontanée, une déclaration jugée «intempestive» et virulente par les instances fédérales qui lui ont infligé une lourde sanction financière et lui ont interdit l'accès au banc des remplaçants durant trois matches. Un homme seul N'ayant pas du tout apprécié la passivité du bureau directeur devant tant d'injustices et tant d'indiscipline, Hidoussi a laissé régulièrement manifester ce sentiment d'avoir été abandonné à son propre sort et lâché par les siens. Un sentiment renforcé à l'issue du match ASG-JSK (0-0) dont le résultat final a été faussé par l'arbitre de la rencontre, sans que le président du club ne bouge le petit doigt pour demander une audience auprès de la FTF ou pour dénoncer publiquement ou par écrit à qui de droit les frustrations arbitrales supportées à nouveau par l'équipe aghlabide. A partir de là, Hidoussi allait refuser même de communiquer avec les médias, par ressentiment pour les déceptions accumulées. Le dernier match disputé et remporté par la JSK, face à EGSG (2-1) a certes réconcilié le coach kairouanais avec le bureau directeur, tout comme il a raffermi les liens entre l'équipe et ses supporters. Mais après cette victoire salutaire, Hidoussi a eu un entretien avec son président de club pour lui présenter son programme de travail avant les deux échéances, coupe et championnat, face à l'EST. Apparemment, l'entretien a mal tourné et pris une mauvaise tournure quand Dr Fateh Alouini a imposé un niet catégorique au souhait formulé par Hidoussi d'effectuer un stage de préparation à Tunis pour préparer, comme il se doit, les deux matches successifs, face aux «Sang et Or». Ecœuré par le peu d'enthousiasme et par la parcimonie du président du club et estimant que ses efforts consentis pour le renouveau du club ne sont pas appréciés, à leur juste valeur, Hidoussi a brandi, une fois encore, la menace du départ, juste après le match de coupe de mercredi. Alors, devant le silence approbateur du président du club qui n'a pas cherché à l'en dissuader et qui s'est désolidarisé ouvertement de son technicien, contrairement aux fois précédentes, ce dernier a joint l'acte à la parole et annoncé aux médias sa décision irréversible et mûrement réfléchie de rendre le tablier. Voilà un second divorce à l'amiable entre la JSK et son coach, mais dont les conséquences restent imprévisibles pour la suite du parcours.