La JSK poursuit son chantier de restructuration mais bute encore sur des problèmes de communication Il suffisait de vivre les moments intenses d'un championnat haut en couleur et riche en rebondissements de situation pour réaliser combien la communication fluide et pondérée est une faculté précieuse qui reste à cultiver et à maîtriser pour la plupart de nos clubs de Ligue 1. La JSK en fait partie. Et pour cause ! Tout le monde se rappelle le mouvement de fronde à répétition, orchestré par une bonne poignée de joueurs têtus et récalcitrants, et les mesures prises pour les en dissuader et les réconcilier avec leurs dirigeants et leur staff technique. Apparemment, ce n'était qu'un prêche dans le désert puisque ces jours-ci encore, le gardien de but Saber Ben Rejeb n'a pas hésité à faire appel aux services d'un huissier -notaire pour bien noter qu'il a été astreint à s'entraîner avec les espoirs. Donc, non content d'avoir déserté l'équipe senior, la veille du match JSK-OB (1-1) et d'avoir proféré des grossièretés à l'encontre des dirigeants et des membres du staff technique présents, il a eu le culot de refuser d'être refoulé en espoirs et de déposer plainte. Il a préféré le bras-de-fer et la manière forte à la souplesse et aux bonnes manières. Par arrogance doublée d'insolence, peut-être, par mépris des règles de bien séance, peut-être aussi, mais à coup sûr par ignorance des principes les plus élémentaires de la communication. Récemment encore, Hidoussi lui-même, écœuré par l'arbitrage maladroit de l'arbitre Foued Bahri qui l'a privé d'une victoire sans bavure, face à l'OB, se précipite devant les caméras de télévision et livre à chaud une analyse sans concession des maux de notre football et des élucubrations de certains arbitres. Une diatribe qui lui a coûté une sanction financière de mille cinq cents dinars et une interdiction de banc de trois matches (hélas !). Le nul concédé à l'ASG pour un penalty flagrant non accordé par l'arbitre Mohamed Meddeb fut, pour Hidoussi, la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Certes, l'arbitre en question a été sanctionné par la commission fédérale d'arbitrage, mais c'est toujours frustrant pour une équipe qui court derrière sa seconde victoire et qui mérite beaucoup mieux que sa position actuelle de lanterne rouge. L'air agacé par tant de désagréments, Hidoussi nous confia : «Comment mes joueurs pourront-ils appréhender les prochains matches avec le sentiment d'avoir été lésés, deux fois de suite, suite à des erreurs d'appréciation arbitrales. Pourquoi, c'est à moi de réagir et de crier à l'injustice et par conséquent d'assumer seul les conséquences de mon franc-parler et de ma spontanéité!». Tant de questions qui reflètent bien l'état d'esprit de Hidoussi, dépité par la nonchalance des dirigeants devant tant de revers et de frustrations. Hidoussi a la déplorable impression de naviguer à vue et de lutter seul contre vents et marées. Une impression qui n'a pas sa raison d'être dans un contexte où la communication fluide est souveraine et où les ponts sont rétablis entre toutes les parties prenantes. Retenir la leçon C'est probablement dans cette perspective que le président du club, Fateh Alouini, adepte de la souplesse et de la modération, a tout fait pour donner un coup de chaud à sa relation avec l'entraîneur Hidoussi, en lui réitérant sa confiance pour le travail sérieux qu'il effectue et pour remobiliser l'équipe-fanion à laquelle il a prodigué ses encouragements. Et comme pour remettre les pendules à l'heure, Alouini nous déclara : «Ce n'est pas pour nous désolidariser de notre coach que nous avions temporisé et évité la surenchère, mais pour rester fidèle à nos principes et administrer la preuve que nous restons confiants dans les instances fédérales de notre football et qui finiront par nous rendre justice». Des propos qui éclairent — somme toute — notre lanterne et qui ont eu leur effet sur le comportement de Hidoussi, décidé, selon ses propres dires, à ne plus s'investir à la hâte avec la presse et à se garder de donner des déclarations intempestives à chaud. Et d'ajouter : «Je ne ferai plus de commentaire qui mettrait de l'huile sur le feu ou qui aurait des conséquences fâcheuses sur ma propre réputation ou sur le parcours de la JSK. Toute polémique est nocive à la bonne marche du club qui a besoin plutôt de redorer son image de marque et de retrouver un visage rassurant». Hidoussi semble avoir retenu la leçon et continue de bénéficier du soutien inconditionnel du bureau directeur. C'est à lui maintenant de gérer son équipe comme il l'entend, loin de tout tapage et de toute cacophonie et de rester sur la bonne voie de la communication sage et prudente. La voie de la réussite.