«L'apport que peut apporter un entraîneur adjoint dépend en grande partie de sa personnalité. Personnellement, je ne me considère pas comme entraîneur adjoint, mais plutôt quelqu'un d'effectif dans le staff. Il y a des gens qui préfèrent rester dans l'ombre et qui le resteront parce qu'ils n'ont pas assez de cran. Un entraîneur adjoint doit s'imposer, exprimer ses idées et mettre la main dans la pâte. Depuis quatre ans que je suis à l'Espérance, je décide et je prends mes responsabilités, car je me suis toujours considéré comme un membre du staff et non pas un simple adjoint. Etre un enfant du club, ça peut aider, quand on en connaît les rouages. Mais de nos jours, on est plutôt professionnel. Voyez le cas de Nabil Kouki au CSS. Etre enfant du club peut s'avérer un choix judicieux s'il peut être utile pour le bon fonctionnement de l'équipe, notamment pour faciliter la tâche sur le plan relationnel. Sinon, ce n'est pas une obligation, ni une première nécessité. Si on a de la personnalité, du charisme, occuper le poste d'adjoint est un tremplin pour devenir entraîneur en chef. Mais tout reste tributaire des ambitions qu'on a. Ou on veut rester dans l'ombre et on reste l'éternel adjoint, ou on trace sa route sans brûler les étapes. Le projet d'un futur entraîneur se dessine dès la période où il est encore adjoint. Pour moi, être adjoint fait partie de ma formation. Comme j'ai dû étudier l'anatomie et la physiologie, il faut que je fasse mes classes sur le terrain. J'ai entraîné par le passé les jeunes catégories, entre autres la sélection nationale cadette, et depuis quatre ans j'occupe le poste d'adjoint à l'EST, ce qui m'a permis de travailler avec quatre entraîneurs différents. Je suis impliqué dans toutes les décisions à prendre, notamment le onze de départ à aligner. Sur le banc, on a le même rôle que le premier entraîneur, mais ça se fait en toute complicité. L'un comme l'autre est habilité à donner des consignes. On est là pour faire une lecture du jeu. On ne peut avoir les mêmes idées, mais une vision globale. C'est une cohabitation. Et il y a deux manières de la vivre: ou on subit et on se tait, ou on se concerte. Au fait, on se complète aussi bien sur le banc qu'à l'entraînement. Je participe également à la stratégie de travail à mettre en place. Il m'est arrivé de faire tout ou presque, notamment avec Do Moraïs, car on a eu, ces trois dernières années, un projet de formation des jeunes à l'Espérance en vue de renforcer l'équipe senior. Si un joueur a un message à passer, je suis prêt à l'écouter, sans être un intermédiaire, mais plutôt pour faciliter les rapports avec l'entraîneur en chef. Tout dépendra du cas de figure».