La Chambre des députés a examiné, mercredi, au Bardo, le projet de budget 2011 du ministère des Finances. Les dépenses de ce département, fixées à 293,122 MD contre 269,946 MD en 2010, soit une augmentation de 8,6 pc, sont réparties en dépenses de gestion (252,972 MD), dépenses de développement (40,050 MD) et fonds spéciaux du trésor (0,100 MD). Le service de la dette publique pour 2011 est estimé à 3517 MD contre 3587 MD en 2010, soit une baisse de 70 MD (-2 pc). En ce qui concerne le projet de budget du ministère des Finances, les parlementaires se sont interrogés sur les stratégies et les programmes prévus par le ministère pour mettre en œuvre les réformes financières, décidées dans le cadre du programme présidentiel 2009-2014. Le programme présidentiel pour le prochain quinquennat prévoit l'amélioration de la politique financière et fiscale dans le sens d'une meilleure efficacité, le renforcement de la solidité du secteur bancaire et la mise en place d'une politique monétaire favorisant la promotion de l'investissement et l'amélioration de la compétitivité des entreprises. Un député s'est interrogé sur la crise de la zone euro, premier partenaire économique de la Tunisie, sur la politique financière nationale, demandant des éclairages sur les mesures à prendre par le ministère pour préserver les équilibres généraux de l'économie nationale. Ils ont évoqué, à ce sujet, les programmes en cours de réalisation pour restructurer le secteur bancaire, lequel est caractérisé par la petite taille des banques, s'interrogeant sur l'état d'avancement de la mise en œuvre de la mesure présidentielle concernant la fusion de la Banque de l'Habitat (BH) et la Société tunisienne de Banque (STB). Les parlementaires ont appelé à instituer des avantages et des incitations pour faciliter l'installation de banques tunisiennes à l'étranger, notamment, dans les pays africains d'autant plus que la Tunisie a franchi des étapes importantes sur la voie de la libéralisation totale du dinar. D'autres députés estiment que la conjoncture économique actuelle et les objectifs de développement fixés par la Tunisie exigent l'adoption d'une politique fiscale souple qui prendra en considération les spécificités des secteurs ciblés (nouvelles technologies de la communication et de l'information NTIC), l'objectif étant d'améliorer la capacité du pays à attirer davantage d'IDE (investissements directs étrangers) et à promouvoir l'emploi et l'exportation. Ils ont recommandé, à cette fin, la révision du régime fiscal dans le sens d'un allègement des charges fiscales, la réalisation de l'équité fiscale et l'accélération du rythme de restitution de l'impôt sur le crédit de la TVA. Les députés ont souligné le rôle du secteur des assurances dans la mobilisation de l'épargne et dans l'impulsion du processus de développement et la dynamisation du marché boursier, s'interrogeant sur les mesures et réformes à initier par l'Etat en vue d'augmenter le chiffre d'affaires du secteur. Evoquant la question de la dette publique, les parlementaires ont demandé des éclairages sur la stratégie adoptée en matière d'emprunt extérieur, et ce, dans l'optique de limiter le recours à l'endettement et de réduire le volume de la dette publique. Ils se sont, également, interrogés sur les mesures préventives prises pour protéger l'économie nationale des flottements des marchés financiers internationaux.