Les débats budgétaires se sont poursuivis hier après-midi à la Chambre des Députés dans une séance consacrée au budget du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine. Au centre des interventions des députés, un certain nombre de recommandations touchant notamment à la sauvegarde du patrimoine historique, à l'encouragement des jeunes créateurs (cinéastes, hommes de théâtre et autres). Concernant le patrimoine historique, certains députés ont suggéré l'établissement de la liste des espaces patrimoniaux. La question est jugée d'autant plus importante qu'elle permet d'identifier ces espaces, de les entretenir, mais aussi de les exploiter, éventuellement au profit d'un certain nombre d'associations et d'institutions en manque d'espace. Ce qui passe par une collaboration entre les services du ministère en charge de la culture et ceux du ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières. L'autre recommandation : le rapatriement des vestiges du patrimoine national qui se trouvent actuellement aux musées de Londres et du Louvre. Dans ce même chapitre, d'autres députés ont appelé à la coordination entre le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine d'une part et le ministère du Tourisme d'autre part, dans la perspective de la promotion de certains festivals régionaux et spécifiques tels que les festivals du Kef. Evoquant à ce propos la vie culturelle dans les régions, on a fait remarquer qu'elle manquait encore de dynamisme, qu'elle restait trop liée aux rendez-vous saisonniers, même si on se félicite de la célébration de certaines des grandes figures de notre patrimoine culturel au sein de leurs régions respectives : Abou'l Kacem Chebbi, Mustapha Khraïef... Dans le même registre, les débats ont abordé la possibilité pour les comités culturels régionaux d'abord de mieux accompagner l'émergence de nouveaux créateurs et, ensuite, de consacrer une partie de leurs crédits à la dynamisations des clubs de jeunesse. Enfin, on notera la proposition de créer, au sein des délégations régionales de la culture, des services chargés de l'investissement culturel et, dans le prolongement, celle qui évoque la participation du secteur privé au financement des activités et des projets culturels. Ont été également signalées par certains députés les difficultés du marché local jugé limité face à la production cinématographique. Encourager la production artistique tous genres confondus demeure pour ces députés un effort que le ministère est appelé à fournir et qui ne ferait que renforcer son action méritoire. Un député insiste cependant sur la nécessité d'apporter un encouragement spécial aux créateurs les plus méritants. Encourager la production artistique et culturelle dans l'absolu, tel est l'attente des publics telle que formulée et transmise par les députés. Cette demande est soulignée s'agissant des jeunes créateurs, d'autant que la Tunisie fête en même temps que la communauté internationale l'Année internationale de la jeunesse. Certains députés se sont enquis de «l'absence de production» du Théâtre municipal dont le rôle devrait répondre aux attentes des publics. On s'est également étonné de voir qu'au cours de cette année 2010 — année consacrée au cinéma — il n'y ait pas eu de programmation cinématographique, du moins en dehors de la période des Journées cinématographiques de Carthage. En outre, on s'est enquis des dispositions du ministère afin de garantir une meilleure diffusion du livre tunisien, aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. Un programme de mise à niveau de l'industrie du livre a également été évoqué. L'ensemble des intervenants n'ont pas manqué, toutefois, de rendre hommage à l'action soutenue et régulière du ministère pour la promotion de la culture et des fondements de l'identité nationale. Le budget en chiffres Pour ce qui est du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, les dépenses de gestion et de développement et les fonds spéciaux du trésor pour l'année 2011 ont été fixés à 189,303 millions de dinars, contre 152,306 millions de dinars pour l'année 2010. Les dépenses se répartissent comme suit : – Dépenses de gestion : 87,577 millions de dinars, – Dépenses de développement : 101,626 millions de dinars. – Fonds spéciaux du trésor : 100.000 dinars.