Le développement de l'innovation a eu la part du lion avec 60% du budget opérationnel alors que 34% de ce dernier a été réservé à la qualité, la normalisation et la métrologie. Dans le cadre de la préparation de la rencontre internationale placée sous le haut patronage du Chef de l'Etat qui se tiendra le 5 mars autour du thème «Mise à niveau et Modernisation industrielle», un point de presse a été tenu, hier, au siège de l'agence de promotion industrielle. Cette rencontre a permis d'effectuer un bilan exhaustif du programme de modernisation industrielle. Rappelons que depuis 2003, le PMI, financé par l'Union européenne, œuvre à travers ses actions et les interventions de ses experts à la modernisation de l'industrie tunisienne. Si la durée globale du projet s'étend de novembre 2003 à mars 2010, sa durée opérationnelle s'étend de juillet 2004 à décembre 2009. «La modernisation industrielle est à la pointe du programme de mise à niveau» a souligné M. Magtouf Dallagi, responsable national du PMI qui a relevé que l'objectif global de ce programme est de faciliter l'insertion de l'industrie tunisienne dans la zone de libre- échange euro-méditerranéenne qui découle de l'accord d'association avec l'UE signé en 1995. Il a indiqué que 4 composantes opérationnelles constituent ce programme, à savoir le Développement par l'Innovation (INN), la Qualité, la Normalisation et la Métrologie (QNM), la Propriété Industrielle (PRI) et le Financement (FIN). Pour ce qui est des objectifs spécifiques, M.Dallagi a indiqué que le PMI vise la création et le développement d'entreprises innovantes, la mise à niveau des services liés à l'industrie, le soutien des structures d'appui, le renforcement des liens entre la recherche et l'industrie et la mise à la disposition de l'industrie des outils et des réglementations pour atteindre un niveau de qualité compatible avec la zone de libre-échange. En outre, ce programme a pour vocation de permettre l'organisation du réseau national du Registre de commerce, la facilitation de l'accès des PME à ces sources variées de financement, le soutien pour réussir le nouveau mécanisme de garantie de financement et la mise à la disposition de l'industrie des outils et réglementations de la propriété industrielle. 676 actions réalisées Plusieurs structures ont assuré le suivi du PMI, à savoir le ministère de l'Industrie et de la Technologie, la délégation de l'UE, les missions de monitoring conduites à partir de Bruxelles, le ministère du Développement et de la Coopération Internationale et le Comité national de suivi du PMI (CNS) qui intervient 2 fois par an. «Un financement d'expertise qui s'élève à 50 millions d'Euros», a souligné le responsable national du PMI qui a par ailleurs présenté les principaux résultats atteints par le programme au 31/12/2009. Ainsi, le projet opérationnel engagé et payé est de l'ordre de 32 millions d'euros. 676 actions ont été réalisées sur terrain et une assistance technique pour 1.310 entreprises, 33 laboratoires, 41 institutions d'appui à l'industrie a été apportée. Il a en outre relevé la réalisation de 47hj d'expertise avec 860 experts nationaux et internationaux. «Nous avons modernisé les essais et analyses au niveau des laboratoires pour que ces derniers puissent analyser les produits tunisiens et fournir des certificats et accréditations reconnus à l'échelle internationale. Nous avons, grâce à cet arsenal, fait gagner aux entreprises du temps et de l'argent», a-t-il indiqué ajoutant que le développement de l'innovation a eu la part du lion avec 60% du budget opérationnel alors que 34% de ce dernier a été réservé à la qualité, la normalisation et la métrologie. Une évaluation positive Mme Caroline Gallez, expert innovation, chargée de l'introduction de l'innovation dans les entreprises, a, quant à elle, souligné que l'évaluation du processus de modernisation industrielle se fait de manière continue de la part du bailleur de fonds, à savoir l'Union européenne. Cette évaluation porte, selon elle, sur la pertinence, l'efficacité, la pérennité, l'impact et l'efficience des actions menées. Ces dernières sont notamment appréciées via des enquêtes, des rapports de monitoring et d'autoévaluation qui ont mis en exergue les résultats fort satisfaisants réalisés par la Tunisie dans ce domaine. La preuve en est l'accès de notre pays à la réserve de performance qui témoigne du «bon travail qui a été fait». A chaque remarque, nous avons apporté une réponse. Nous avons toujours été à l'écoute et nos objectifs ont été dès le début bien tracés. La réussite de ce programme n'a pas été aisée mais nous avons veillé à ce que tous les obstacles soient traités à l'instar des procédures administratives , a-t-elle relevé. Répondant aux questions des journalistes, M.Dallagi a souligné que tout n'est pas parfait. Il existe en effet un retard au niveau de l'information des entreprises et parfois un manque de réactivité de la part de ces dernières. Cependant et malgré la crise, les deux années précédentes ont été marquées par le nombre le plus important d'interventions au niveau des entreprises adhérentes. M. Jean François Philippon, expert financement, a quant à lui relevé que pour développer l'innovation en Tunisie, il faut trouver des fonds de financement en capitaux propres. «Pour l'avenir et pour développer de nouveaux projets, il faut que le capital- risque se développe», a-t-il indiqué ajoutant qu'il y a beaucoup de gisements à exploiter au niveau des entreprises tunisiennes, et ce, sans investir dans le matériel.