Par notre envoyé spécial au Caire Kamel Ferchichi Dans la même perspective de réflexion, d'échanges et de dialogue approfondi sur les grandes questions de l'environnement, la Tunisie a pris part aux débats avec une large délégation de parlementaires et un tissu associatif actif en la matière, le débat s'est poursuivi, pendant deux jours au Caire, avec pour objet la une participation efficace de la société civile dans la dépollution de la Méditerranée. Un thème majeur qui a suscité une masse d'idées, de propositions et de convergences vers la concrétisation de l'initiative «Horizon 2020». Une initiative qui s'inscrit dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée pour répondre aux besoins de renforcement des capacités des pays adhérents, à même de les aider à franchir le cap, tout en leur apportant l'assistance financière et technique requise. L'idéal est d'impliquer les sociétés civiles, toutes composantes confondues, dans un processus de partenariat multilatéral et solidaire visant à faire de la Méditerranée un havre d'éco-citoyenneté et un milieu environnemental sain et propre. Car, comme l'a indiqué, à maintes reprises, M. Michael Scoullos, président du bureau méditerranéen d'information pour l'environnement, la culture et le développement durable (MIO-Ecsde), en allusion à la responsabilité partagée des pays méditerranéens à l'égard de la protection de l'écosystème marin «Nous sommes tous embarqués sur le même bateau». Cela veut dire également que pour atteindre cet objectif commun, il est impératif de mettre tout en œuvre afin de relever les défis majeurs contenus dans la feuille de route de l'initiative «Horizon 2020» dont en particulier la consolidation du cadre institutionnel et législatif en la matière et l'adoption d'une approche environnementale participative engageant sur la même ligne droite des parlementaires, associations, secteur privé et citoyens. C'est tout à fait le cas d'un agenda de développement local que la Tunisie n'a pas manqué de généraliser, au fil des ans, à plusieurs régions du pays. Partie prenante dans ce processus méditerranéen «H 2020», lancé suite à la conférence ministérielle sur l'environnement tenue en 2006 au Caire, la Tunisie est déjà à mi-parcours de cet objectif, étant donné qu'elle a accompli des réalisations considérables dans ce domaine et jeté les fondements d'une infrastructure de base au niveau aussi bien institutionnel (ministères, départements, agences..) que législatif (lois, réformes, mesures..). Autant d'atouts qui lui permettent, aujourd'hui, de se placer en tête à l'échelle arabe et africaine en termes de qualité de la vie. Culture environnementale Toutefois, face à l'amplification du phénomène de la pollution marine sur les côtes méditerranéennes, il demeure plus qu'intéressant de faire participer toutes les forces vives de la société en les associant à l'action gouvernementale pour la défense d'une seule cause plutôt planétaire, celle de la sauvegarde de nos sources de vie et de survie. Ce faisant, les participants à cette rencontre ont recommandé la nécessité d'échanger davantage les informations et les expériences en la matière, l'amélioration des connaissances et du savoir-faire des pays, la sensibilisation et la mobilisation des acteurs de la société civile, la diffusion de la culture environnementale auprès du large public et l'intégration du concept environnement dans les politiques nationales de développement. C'est là un terrain favorable pour mieux aboutir à la bonne gouvernance environnementale. M. Youssef Nouri, universitaire et représentant du bureau MIO-Ecsde en Tunisie, a mis l'accent sur la nécessité d'enraciner la culture environnementale dans les esprits et les comportements et de faire en sorte que le citoyen soit partenaire dynamique et agissant dans la réalisation des projets locaux et régionaux de ladite initiative. «Il est vrai que la société civile tunisienne est en pleine activité sur ce volet si important, mais il n'en demeure pas moins qu'il est nécessaire de redoubler d'efforts pour se rapprocher de plus en plus du citoyen, où il se trouve et de le sensibiliser davantage aux défis du développement durable», a-t-il ajouté. Et les parlementaires de la région auront aussi leur mot à dire. Leur rôle dans le cadre du cercle méditerranéen (Compsud) n'est pas moins important que les membres de la société civile. Ils ont toute la force légitime d'apporter leur soutien pour la promotion du développement durable dans leurs pays respectifs. «L'objectif essentiel consiste, ainsi, à avoir une base d'informations fiable et accessible qui pourrait servir de référence pour les décideurs politiques dans les pays concernés», souligne Mme Sihem Ben Amor Tira, représentante du RCD à la Chambre des Députés. Et d'enchaîner : «Nous en tant que parlementaires tunisiens membres du cercle Compsud, sommes appelés à porter ce message auprès de nos décideurs politiques». Une proposition partagée par M. Taoufik Bouhlel, député du Parti de l'unité populaire (PUP). Mettant en exergue le potentiel législatif dont dispose la Tunisie dans ce domaine, il a avancé l'idée de le renforcer davantage à travers la création d'un code de l'environnement qui doit regrouper toutes les lois, les mesures et les incitations d'investissement en la matière. «Ce serait là une plateforme cohérente pour joindre le texte à la pratique», a-t-il recommandé, mettant également en valeur l'esprit de bénévolat dont fait preuve la société civile tunisienne et sa riche contribution dans la consolidation de l'effort de l'Etat.