Ecologistes, défenseurs de la nature et experts environnementaux viennent de tirer la sonnette d'alarme quant à la pollution marine. La Méditerranée, cet écosystème biologique universel, serait, d'ici à 2020, sérieusement menacée par ce fléau! Un phénomène de plus en plus amplifié qui est dû en grande partie à des rejets industriels abusifs, mais aussi à certaines infiltrations des eaux usées. En prévision de cet état des lieux, les pays riverains de la Méditerranée se préparent dès maintenant à tout mettre en œuvre pour sauver la survie de cette mer, considérée en tant que patrimoine écologique et carrefour des cultures et civilisations. Une initiative salutaire qui devrait engager tous les pays l'environnant pour avoir à l'horizon 2020 une mer saine et propre, où il fait bon vivre. Lancée, en 2005, à l'occasion du dixième anniversaire du processus de Barcelone, cette initiative de portée a déjà été adoptée à l'unanimité par les ministres de l'Environnement des pays concernés. Cette action de concertation et de coopération s'inscrit dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Par conséquent, il a été convenu de mettre en place un programme méditerranéen pour l'environnement auquel adhèrent tous les pays de la région, dont la Tunisie. Afin d'en faciliter les procédures d'exécution, une feuille de route a été établie sur deux étapes, dont la première s'étalera sur sept ans, de 2006 à 2013. L'ultime objectif n'est autre que réduire autant que possible les effets de la pollution marine provoquée, entre autres, par les eaux usées, les déchets industriels et les ordures ménagères. Raison pour laquelle des préparatifs sont en cours à plus large échelle dans la perspective de créer des commissions nationales de coordination qui veillent à ce que les idées et les réflexions dégagées soient prises en considération dans l'élaboration d'une stratégie méditerranéenne commune. Dans la foulée, une réunion s'est tenue récemment à Tunis, au cours de laquelle MM. Michael Scoullos et Imed Adly, respectivement président du bureau méditerranéen pour l'information en environnement, culture et développement durable, et président du bureau arabe pour la jeunesse et l'environnement, viennent de présenter les grands axes dudit programme et les premiers objectifs à atteindre d'ici à 2013. Les déchets municipaux, le traitement des eaux usées et les émissions industrielles constituent, ainsi, des priorités capitales en matière de lutte contre la pollution. Trois domaines importants auxquels la feuille de route réserve trois chapitres conséquents pour y parvenir. Il s'agit, somme toute, de la réalisation des grands projets de dépollution avec des investissements estimés à plus de cinq milliards d'euros, de l'intensification des recherches et du contrôle et de renforcement des capacités dans les trois domaines prioritaires de l'"Initiative Horizon 2020". L'idéal est d'approfondir la prise de conscience et de changer les mentalités et les comportements au profit d'une dimension environnementale intégrée dans les politiques du développement des pays concernés. De ce fait, le renforcement des capacités paraît comme une nécessité préalable pour pouvoir, ainsi, passer à l'action. Autrement dit, traduire l'ensemble des idées, des études et des propositions relevées dans une stratégie du développement global claire et prospective, afin de réduire les impacts de la pollution sur l'écosystème marin dans la région. La Tunisie est aussi de la partie dans la concrétisation de "l'Initiative H 2020". A partir de l'année en cours notre pays s'engage, aux côtés des autres pays méditerranéens, à organiser une série d'activités et manifestations à caractère environnemental aussi bien à l'échelle nationale que régionale et sous-régionale. Ce programme, qui devrait se poursuivre jusqu'à 2012, sera piloté sous l'égide de l'Agence nationale de gestion des déchets solides (Anged), en tant que point focal en Tunisie. A noter, dans cet ordre d'idée, que quatorze pays participants vont également abriter au total quelque 150 activités dans ce sens. L'accent sera mis sur l'étude des principaux besoins régionaux en matière de renforcement des capacités dans les trois domaines prioritaires précités, de manière à faciliter la réalisation des objectifs "H 2020". Il est question, à cet effet, de sensibiliser aux mécanismes du développement propre (MDP), de promouvoir le cadre institutionnel et législatif pour une gestion durable, de développer les stratégies de financement, d'optimiser le principe du pollueur-payeur, de consolider les relations du partenariat public-privé et d'établir un réseau d'échange d'informations, d'expertises et d'expériences.