Contrairement à la région de Sfax, où on a tendance à se regrouper en corporation, le Sahel perpétue la tradition de la micro -propriété. L'olivier était à l'honneur à l'occasion de la 30e édition du Festival international de l'olivier à Kalaâ Kebira. L'huile d'olive, l'olive, les différents plats concoctés et autres volets du programme sont à apprécier en se référant au premier bastion de cet arbre. Parler d'oliveraie et d'huile d'olive en Tunisie conduit inévitablement à évoquer la région du Sahel qui possède presque la moitié des exploitations (contre 32 % au Nord et 22 % au Sud) et un parc de 603 huileries sur les 1.750 du pays (225 à Mahdia, 210 à Sousse et 168 à Monastir). Pourtant, le Sahel ne vient qu' en seconde position derrière la région de Sfax pour le volume de production avec une moyenne annuelle de 40 jusqu'à 50.000 tonnes d'huile et plus d'un million de journées de travail par an et plus de 13 millions de pieds d'oliviers : Mahdia, 5.000.180; Sousse, 4.000.280; Monastir, 4.000.430. Cette année, et face au déficit de production, il a fallu recourir au transfert interrégional pour approvisionner les 603 huileries des trois gouvernorats. Ces dernières années, le Kairouanais et Sidi Bouzid ( en croissance constante avec respectivement 15.000 et 17.000 tonnes de production par an ) fournissent au Sahel une huile biologique de haute qualité. En effet, les oliveraies plantées loin de la côte échappent aux épidémies, comme la teigne. Les normes de conservation et de transfert L'exploitation de l'olivier au Sahel demeure très fragile en raison de facteurs socio-historiques. Contrairement à la région de Sfax où l'on a tendance à se regrouper en corporation, le Sahel perpétue la tradition de la micro-propriété. Tout se fait dans un cadre familial restreint et l'on se soucie de satisfaire en premier lieu les besoins prioritaires en huile d'olive; ensuite on en fait un capital épargné pour répondre à toutes sortes d'urgence. Pareils modes de production engendrent des carences au niveau du stockage. Par ignorance, on emmagasine dans des fûts qui ne répondent nullement aux règles sanitaires de conservation et de conditionnement et qui s'exposent dangereusement aux diverses sources de contamination. L'ONH est récemment intervenu en vertu d' un arrêté ministériel daté du 13 octobre 2006 pour faire respecter les normes de conservation et de transfert des olives et de l'huile d'olive. Avec le temps, la région commence aussi à perdre progressivement les oléiculteurs et les oléifacteurs (ou minotiers selon l'ancienne appellation). Les jeunes générations rebutent ce genre de travail.