Bien qu'ayant démarré le premier novembre courant, la campagne oléicole tourne encore au ralenti. Il n'y a qu'à se référer au marché de Gremda, véritable bourse des olives, pour s'en rendre compte. Les quantités d'olives écoulées, en effet, depuis l'ouverture de la saison demeurent par trop modestes en comparaison avec celles ayant transité par le même marché au cours de la même période de l'année dernière, soit environ 150 tonnes contre 700 tonnes. Paradoxalement, vu la baisse de l'offre, les prix auraient dû connaître une hausse consécutive. Or, il n'en est rien sachant que les cours oscillent jusqu'à présent entre 420 et 680 millimes le kilo, alors qu'ils se situaient entre 650 et 940 millimes au cours de la même période de la saison écoulée. Le deuxième indicateur négatif est l'ouverture de 46 huileries sur les 200 annoncées, en début de saison alors que la région de Sfax en compte environ 400, sachant qu'à la même période de l'année dernière, 145 unités fonctionnaient déjà. Plusieurs facteurs seraient à l'origine de cet état de fait. On en pourrait chercher l'explication dans la venue de l'Aïd qui intervient en début de campagne, ce qui signifie que les agriculteurs seront amenés nécessairement à interrompre la cueillette avec tout ce que cela comporte comme préjudices matériels. C'est pour cela que la plupart d'entre eux préfèrent la reporter pour les jours qui suivront la fête sainte. La deuxième raison serait à chercher du côté des oléifacteurs en butte, dit-on, à des difficultés de financement, quoique certains seraient tentés de voir dans ce qui se passe actuellement dans le secteurs, une conséquence de la crise mondiale. Une autre caractéristique de l'actuelle saison oléicole qui intrigue les professionnels : c'est l'absence d'olives en provenance du Nord du pays. Si au cours de la campagne 2007-2008, l'arrivage des quantités transitant par le marché de Gremda avait commencé dès les premiers jours de l'ouverture de la campagne, soit respectivement 2000 tonnes, 8000 tonnes, 17000 tonnes et 31000 tonnes les 3, 4, 5, et 6 novembre 2007, le premier contingent proposé au dit marché n'est arrivé ce mois courant que le 22 et en quantités modestes, soit aux environs de 2000 tonnes. Or les oléifacteurs ont besoin de l'huile du Nord, plus fruitée pour couper les huiles locales. Pour donner le coup de fouet salutaire à l'actuelle campagne et motiver davantage les agriculteurs et les oléifacteurs, l'Office National de l'Huile est appelé à jouer son rôle de catalyseur. Une tournée de ses agents dans les huileries , rien que pour s'enquérir de leur production et des quantités disponibles pourrait avoir l'effet escompté sur la dynamisation de la campagne. Rappelons que la récolte dans la région de Sfax est estimée à 180 mille tonnes d'olives soit 40 mille tonnes d'huile. Or, les pluies qui ont arrosé la région pendant l'Aïd Esseghir ont été très bénéfiques pour l'ensemble de l'oliveraie à l'exception de certaines localités de Menzel Chaker. Taieb LAJILI
*** La Fête de l'Olivier ressuscitée Nous croyons savoir que la municipalité de Gremda envisage de célébrer la Fête Annuelle de l'Olivier au cours du mois de novembre, sachant que ladite manifestation revêt un caractère officiel, faisant l'objet d'une circulaire du ministère de l'Agriculture. Le Commissariat Régional à l'Agriculture et Radio Sfax seraient partie prenante dans l'organisation de cette fête. Le secteur de l'oléiculture, apparemment en perte de vitesse, n'en sortirait que plus revigoré, d'autant plus que ladite initiative aurait de fortes chances de faire des émules. Rappelons que la célébration de l'arbre béni, est une tradition inexplicablement délaissée, exception faite du Festival National de l'Olivier de Kalâa Kébira.