Sans être techniquement transcendante, l'équipe phare du Sahel a globalement réalisé un bilan comptable satisfaisant. Quoique... L'Etoile occupe la seconde place du classement derrière le leader "sang et or " en totalisant 28 points pour 9 victoires obtenues dont quatre acquises à l'extérieur (face au CSHL, l'ASG, l'ESHS et le CAB), un nul et trois défaites (une à domicile face à l'O.B et deux essuyées à l'extérieur face au CA et le ST), 20 buts marqués et 9 encaissés, alors que Ahmed Akaichi est le premier buteur avec huit réalisations. Seulement, de l'avis de tous les puristes, ce ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt, dans la mesure où le dauphin actuel du championnat a alterné le bon et le moins bon dans les quinze rencontres disputées jusqu'à présent (13 en championnat et 2 en coupe). Par moments, c'est une formation qui tire son épingle du jeu, qui séduit et qui force le respect (nous faisons allusion notamment au premier match livré à Radès face à l'EST, à la rencontre de coupe face au CA, et tout récemment à la première mi-temps fournie face au CSS). Tantôt, c'est aussi un ensemble qui cafouille. A la recherche de régularité... Le premier à être conscient de l'inconstance du groupe étoilé est le coach Mondher Kbaïer. Ayant pris le train en marche ( tout juste après le match de la 6e journée gagné péniblement face à la JSK) et après le limogeage du technicien marocain M'hammed Fakher et de son compatriote Jawhar Attifi, chargé de la préparation physique, le jeune entraîneur tunisien s'était vite rendu compte de l'insuffisance criarde de cette préparation et s'était attelé à la tâche en collaboration avec le Dr Fettaiti au prix d'un second stage d'oxygénation à la station thermale de Hammam-Bourguiba. «Style de jeu et cachet propre...» Revenant sur le parcours de son équipe à mi-chemin, Mondher Kbaïer ne s'est pas dérobé en avouant que globalement les résultats sont satisfaisants, mais que la manière ne suit pas encore : "Notre premier souci est de soigner la régularité dans le rendement des joueurs. D'un match à l'autre, le rendement oscille et nous nous exposons à plusieurs difficultés. L'équipe n'arrive pas encore à se forger un style de jeu, un cachet propre. C'est tout à fait compréhensible dans la mesure où l'effectif étoilé a été renouvelé à presque 80%. Il est difficile dans un laps de temps aussi court (je suis à la tête de l'équipe depuis deux mois et demi seulement) d'obtenir une cohésion et une complémentarité entre 15 joueurs venus d'horizons divers. C'est au niveau des automatismes et de la relation entre les lignes que l'équipe pâtit le plus. D'ailleurs cela est visible tout au long des matches disputés. D'un moment à l'autre, nous connaissons des passages à vide, nous passons complètement à côté du sujet comme cela a été le cas contre le ST à El Menzah. L'équipe est encore à la recherche de son équilibre. Nous sommes à 70% de nos moyens en dépit des progrès réalisés». Poursuivant son analyse, le technicien étoilé estime que les joueurs sont appelés d'abord à passer à un palier supérieur sur le plan physique. Ensuite, il pense que le problème de la créativité offensive reste entier tant que l'équipe, en panne d'inspiration, trouve beaucoup de difficultés à consolider un avantage ou à remonter la pente: "Nous commençons à varier nos choix. Le jeune Lassaâd Jaziri, à titre d'exemple, bénéficie d'un travail spécifique et possède le profil de joueur qui peut apporter des solutions sur le plan offensif. La phase aller vient d'être bouclée. Je vais présenter un rapport détaillé sur le rendement des joueurs durant les 15 matches disputés. En fonction des conclusions retenues et appuyées par des données chiffrées, nous pouvons définir nos besoins et remédier aux lacunes observées. Objectivement, le groupe progresse mais il n'est qu'à 70% de ses potentialités. Il y a des facteurs exogènes comme l'hygiène de vie, comme le sérieux dans les entraînements, comme la motivation personnelle qui peuvent influer sur le rendement des joueurs sur le terrain. Ce dont je suis convaincu est que l'effectif actuel est perfectible et peut viser très loin à condition d' y croire et de persévérer dans un travail de longue haleine .", a-t-il conclu.