L'entraîneur de l'ESS se souvient de ses premiers pas avec Zouaoui Sur le rectangle vert, Cabistes et Etoilés vont se livrer un beau duel et se surpasser pour obtenir le gain du match. Sur les bancs, il y aura une autre bataille tactique à distance entre deux vieilles connaissances. D'un côté, Youssef Zouaoui, un coach expérimenté qui a roulé sa bosse un peu partout sur les terrains de football, de l'autre côté, Mondher Kbaïer, un entraîneur novice qui se fraye un chemin parmi les ténors et qui aura l'occasion d'honorer sa première cape face à son ancien éducateur dans son fief natal. C'est à ce niveau que réside l'autre intérêt de ce classique du championnat tunisien. Maître et disciple vont se croiser, chacun muni de son échiquier, fort de sa stratégie. Le stratège rompu aux diverses compétitions fera tout pour faire prévaloir ses ficelles et son expérience astucieuse. L'ambitieux, prêt à gagner le pari et à relever le défi, a lui aussi pas mal de tours dans son sac pour faire triompher sa manœuvre. Eu égard à toutes ces considérations, Mondher Kbaïer, nouveau coach de l'Etoile et féru cabiste, s'apprête à vivre des sensations un peu particulières à l'occasion de cette rencontre. Il a bien voulu s'exprimer sur ce face-à-face inédit et sur ce retour à Bizerte. Vous revenez à Bizerte sous une autre casaque. Comment vivez-vous cette nouvelle situation ? En tant que professionnel, je vis cette situation avec beaucoup de sagesse et de lucidité. Je ne peux jamais renier mon appartenance au CAB. J'y ai passé plus de 20 ans. C'est une page difficile à tourner. Maintenant, je suis à l'Etoile. Dans une carrière comme la nôtre, on doit un jour ou l'autre rencontrer ses anciennes couleurs. Outre cet embarras inévitable, ce classique vous mettra aux prises avec votre ex-coach, en quelque sorte votre maître. Cela vous stimule, vous enflamme ou au contraire vous remet dans vos petits souliers ? Tout joueur garde en souvenir le premier match qu'il a disputé en équipe première. J'avais à cette époque tout juste 17 ans. Si Youssef m'avait lancé dans le bain. Je lui dois beaucoup de choses et je lui voue beaucoup de respect. Maintenant, je suis entraîneur, je dois accomplir mon travail dans les règles de l'art. Là, lui fait le sien au CAB. Je lui souhaite bonne réussite. Avez-vous quelques appréhensions sur ce match ? C'est un match comme les autres. Il n'y a pas lieu de tomber dans l'excès d'excitation. Que chacun défende ses couleurs loyalement et que le meilleur gagne. Si certains tendent par chauvinisme à enflammer les passions qu'ils comprennent que c'est un simple sport où il y a vainqueur et vaincu. Si l'on en vient à l'Etoile. Certains disent que les résultats y sont, mais la manière ne suit pas encore, que leur répondez-vous ? Globalement, après 9 journées de compétition, le bilan est satisfaisant, on aurait pu mieux faire. L'essentiel est d'arriver à trouver l'équilibre entre jeu défensif et animation offensive. Avec un groupe renouvelé à 80% avec des joueurs venus d'horizons divers, il est difficile de créer du jour au lendemain une parfaite cohésion. Cela requiert temps et patience. Les gens confondent entre efficacité et jeu spectaculaire. On peut avoir une bonne maîtrise collective, une bonne circulation de la balle, mais on n'arrive pas à marquer. Actuellement, la seule équipe au monde qui concilie résultat et manière, c'est le FC Barcelone. Cela nécessite des joueurs d'une qualité céleste. L'essentiel est de progresser et de s'améliorer.