La consommation du sucre blanc (simple) procure une importante quantité de glucides au corps, mais a des effets nocifs sur la santé à terme. Des problèmes de santé peuvent survenir suite à une consommation immodérée de sucre, comme le diabète, le surpoids, les maladies cardiovasculaires… Et pour cause, les nutritionistes, en l'occurrence Mme Faïka Ben Mami, Mme Jalila El Ati et M. Tahar Gharbi, en présence de M. Sassi Ounelli, directeur général de l'Institut national de nutrition et de technologie alimentaire (Innta), ont tiré la sonnette d'alarme lors d'une conférence de presse organisée à l'Institut. C'est que le Tunisien surconsomme le sucre blanc, soit une moyenne de 15 kilos par an. Cela correspond à 40 grammes par jour, soit 8 morceaux de sucre. On est loin des 20 à 25 grammes de sucre simple par jour recommandés par les nutritionnistes. A noter que les apports recommandés en glucides sont de 200 à 250 grammes par jours dont moins de 10% sous forme de sucres simples. D'après les statistiques disponibles, la consommation du sucre a augmenté en l'espace de 15 ans de 2,5 kg par personne et par an, soit 500 morceaux de sucre de plus. Résultats : des caries, de l'obésité et du diabète qui ne cessent de gagner du terrain. Des chercheurs vont jusqu'à relier les troubles cardiovasculaires, l'ostéoporose, l'entretien des inflammations intestinales et la baisse immunitaire et le cancer à la surconsommation du sucre. Prévenir une surconsommation de sucre La surcharge pondérale a beaucoup progressé dans notre pays pour toucher, en 2005, 71% des femmes et 52% des hommes âgés de 35 à 70 ans. Aussi, 37% des femmes appartenant à la même tranche d'âge sont obèses contre 14% des hommes. Entre 1996/97 et 2005, le surpoids est passé de 3,1 à 17,4% chez les adolescents et de 11,9 à 20,7% chez les adolescentes. En 1996/97, le diabète touchait 8,8% des hommes de 20 ans et plus et 9,5% des femmes. Les statistiques de 2005 montrent que 17,8% des hommes et 16,5% des femmes de 35 à 70 ans vivant dans le Grand-Tunis étaient diabétiques. La surconsommation du sucre simple mène, à terme, à un vieillissement prématuré et à une baisse de l'immunité. Les Drs Ben Mami et El Ati soulignent qu'il est possible de prévenir certaines maladies dues à une surconsommation de sucre. Il vaut mieux manger un fruit frais plutôt qu'un aliment au goût sucré comme le gâteau, les boissons gazeuses et autres. A noter qu'un litre de soda contient l'équivalent de 22 morceaux de sucre de 5 grammes, une barre chocolatée standard contient l'équivalent de 5 morceaux de sucre, un paquet de biscuit fourré au chocolat de 300 grammes contient 3 ou 4 cuillères à soupe d'huile plus 20 morceaux de sucre. Prenant la parole, M. Ounelli a indiqué que l'Institut a conçu des spots qui ont été diffusés à la télévision pour sensibiliser les consommateurs sur l'importance de la rationalisation de la consommation et d'éviter de manger de façon abusive les produits contenant des graisses et du sucre. Depuis l'âge préscolaire, l'enfant prend coutume de consommer des sucreries comme les biscuits, le chocolat et les gâteaux au lieu d'opter pour un régime alimentaire riche en vitamines. C'est dire que les parents sont censés être responsables de la surconsommation de sucre simple chez les enfants. Il est temps de changer ces habitudes. Dans ce contexte, l'Institut a publié des guides sur ''l'alimentation sanitaire lors de la grossesse et l'allaitement", "l'alimentation de l'enfant et de l'adolescent", "l'information sanitaire à propos de l'obésité" et "la cohabitation avec le diabète". Ces guides contiennent des données simples et illustrées par des graphiques et des dessins afin de faciliter et vulgariser l'information. Ils seront diffusés à large échelle pour toucher le maximum de personnes qui peuvent avoir accès au site web de l'Institut (www.institutdenutrition.rns.tn) pour en savoir plus. Les personnes qui fréquentent l'Institut, y compris les enfants qui viennent dans le cadre de leurs études, bénéficient également des guides et d'une documentation riche.