A défaut d'un cadre juridique et de textes de loi régissant le secteur, la sphère des émetteurs de titres de repas et de services a connu des dépassements de part et d'autre . Le bruit court depuis belle lurette sur des actes d'arnaque que certains de ces émetteurs pratiquaient jusque-là et dont les victimes ne sont que les restaurateurs qui sont devenus très réticents à faire circuler les chèques repas. Le secteur a connu une prolifération depuis 2000 et l'on compte actuellement neuf sociétés émettrices en Tunisie. Dernièrement, plusieurs problèmes ont été évoqués, notamment celui des parts de la famille Trabelsi dans les capitaux de différentes sociétés. Quelle est la part du vrai et du faux dans tout ça ? Difficile à cerner. Suite à des "rumeurs" concernant la détention du couple Mehrzi-Trabelsi de la majorité des actions de Sodexo Tunisie, leader du secteur en Tunisie, cette dernière a organisé avant-hier une conférence de presse pour faire le point sur la question en présence du porte-parole du la multinationale. M. Slim Ben Ammar, directeur général adjoint de la filiale en Tunisie, a affirmé que Sodexo détient 82,5 % de Sodexo Tunisie et dispose ainsi du contrôle total sur son activité. «Le Groupe Sodexo a pris la majorité du capital en 2006, souligne M. Ben Ammar. Il a racheté les parts des actionnaires tunisiens à l'exception de celles de la famille Mehrezi, qui est restée actionnaire à hauteur de 17,5%». Activité en progression Pour sa part, M. Jaâfar Ben Turkia, directeur des relations publiques de Sodexo Tunisie, affirme que la société emploie 37 personnes et dispose de 73% de parts de marché avec 4.900 restaurants affiliés. Le directeur commercial et marketing de la zone Europe et Nord Afrique, M. Jean Dwailly, présent à la conférence en tant que porte-parole du Groupe Sodexo, s'est félicité de la réussite de la filiale en Tunisie indiquant que la multinationale, présente dans 80 pays dans le monde, affirme sa confiance dans le potentiel de la Tunisie et des progrès pouvant être réalisés à moyen et à long terme. «Pour ce qui est des parts de la famille Trabelsi, précise M. Dwailly, ils seront probablement nationalisés. Autrement, nous nous portons candidats à les racheter si un jour ils seront privatisés». La précision du Groupe Sodexo est bien claire concernant les parts en actions dans sa filiale en Tunisie et l'optimisme vient dissiper les craintes de certains restaurateurs venus assister à la conférence. En effet, M. Mohamed Chtourou, restaurateur, a affirmé qu'il y a une certaine méfiance par rapport à l'activité, mais il est confiant quant à Sodexo, «C'est une société qui a une réputation internationale et jusque-là nous travaillons avec elle sereinement. Le vrai problème pour nous, restaurateurs, est qu'il n'y a pas une loi qui régisse ce secteur!», souligne M. Chtourou. Par ailleurs, un code de déontologie a été élaboré par la Chambre syndicale nationale des émetteurs et l'Utica, daté du 1er janvier 2010. Ce code représente les règles d'éthique et de concurrence loyale qui s'imposent à tout émetteur adhérent à la chambre syndicale qui en compte actuellement quatre seulement sur les neuf en exercice...