CTN annonce 149 traversées pour l'été 2026 sur Gênes et Marseille    Hela Ben Hassine Khalladi: Lever les barrières    Vignettes 2022-2024 annulées : qui profite réellement de l'exonération ?    Autoroute Tunis–Jelma : un projet qui va changer le quotidien de milliers de Tunisiens    Kairouan se dote d'un hôpital moderne : tout ce qu'il faut savoir sur le Roi Salman    SNCFT : panne électrique suspend les trains entre Sousse Bab Jedid et Mahdia    Identité numérique : la Tunisie adopte enfin la carte d'identité et le passeport biométriques    Augmentation des salaires : quel impact sur les pensions des retraités ?    LEBRIDGE25 – Tunis : un événement pour connecter startups, entreprises et investisseurs    Hommage à Salem Loukil: La gestion par les valeurs... et le sourire    Emna Essadik : Parité et pouvoir, renforcer le leadership féminin pour transformer l'économie tunisienne    Mohamed Heni El Kadri : 'Renforcer le savoir économique, c'est renforcer la qualité de nos politiques publiques'    Les lunettes IA de Google, AI glasses dopées par l'IA de Gemini, grande nouveauté attendue en 2026    C'est quoi la plateforme de Brand USA pour vivre la Coupe du Monde 2026 ?    Météo en Tunisie : temps brumeux le matin et pluies éparses    Les actions opérationnelles pour démanteler l'économie de rente    Quand et où regarder les matchs des quarts de finale de la Coupe arabe 2025 ?    Real Madrid vs Manchester City : Horaires et chaînes de diffusion pour ce match    Comment se présente la stratégie américaine de sécurité nationale 2025    Hajj 2026 : le coût du pèlerinage pour les tunisiens fixé par le ministère des affaires religieuses    Titre    Tunisie 2027 : Capitale arabe du tourisme et vitrine du patrimoine    Anis Sghaier nommé directeur général de Zitouna Tamkeen Microfinance    La Chute de la Françafrique: Comment Paris a perdu son Empire Informel    Décès soudain de l'ambassadeur russe en Corée du Nord    Météo en Tunisie : nuages éparses, températures stationnaires    Chrome booste le remplissage automatique : plus rapide et plus précis !    In mémorium - Hammadi Ben Saïd, un journaliste qui a honoré le métier    La photographie comme mémoire vivante: l'œil, le regard et la vérité    La résolution 2803 du Conseil de sécurité: Est-elle un prélude à une paix durable et juste à Gaza?    Un séisme de magnitude 5,8 frappe la Turquie    Tahar Bekri: Je voudrais t'aimer monde    Le palais Ahmed bey à la Marsa célèbre le nouveau livre de Mohamed-El Aziz Ben Achour : La médina (Album photos)    Hafida Ben Rejeb Latta chez les rotariens de Tunis, Carthage, la Marsa et Sousse (Album photos)    Match Tunisie vs Qatar : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 07 décembre?    Au cœur des visages de Walid Zouari : une captivante humanité    Entrée gratuite demain dans tous les sites historiques et musées : profitez-en !    JCC 2025, la Palestine au coeur des journées cinématographiques de Carthage : jury, hommages et engagements    Match Tunisie vs Palestine : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 04 décembre?    Prix Abdelwaheb Ben Ayed de la Littérature 2025 : lauréats de la 5ème édition    La sélection tunisienne féminine de handball marque l'histoire : 1ère qualification au tour principal Mondial 2025    Des élections au Comité olympique tunisien    La Poste Tunisienne émet des timbres-poste dédiés aux plantes de Tunisie    Samir Samaâli: Le ruban rouge, la stigmatisation et l'ombre des préjugés    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tous impliqués !
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 02 - 2011


Par Khaled TEBOURBI
Quatre semaines comme cent. Et une ébullition qui gagne tout un pays. Les médias en particulier. Au début, au lendemain du 14 janvier, télés, journaux, radios parlaient d'une seule voix, partageaient la même joie. Communion dans la révolution. Et un revirement à cent quatre-vingts degrés : de la compression totale à la liberté absolue. Puis, graduellement, en ascendance, de confrère à confrère, de collègue à collègue, la belle unité s'est comme rompue. On a commencé à se demander des comptes, à se montrer du doigt, à remuer passifs et passés. Si cela découle d'un besoin légitime de justice, à première vue oui. En vingt-trois ans de censure, de désinformation, de propagande généralisée, de culte du chef et du parti uniques, notre profession a certainement produit des plumes à la solde, des laudateurs de service, des écrivaillons cupides, des porte-voix sans principes et sans scrupules.
Quoi de plus logique que l'on tienne à les démasquer aujourd'hui.
Les choses ne sont pourtant pas simples. On peut aussi interpréter ce désir de mettre tout au clair, cette irrépressible vague puritaine comme des signes d'une crise de conscience collective. Et si nous n'étions pas, tous, exempts de reproches? Si notre acharnement à désigner de «gros coupables» ne servait qu'à nous dissimuler nos petites «culpabilités»?
Notre bon ami et collègue Bourguiba Ben Rejeb tiquait l'autre jour sur les mea-culpa de la presse officielle. Et un intellectuel, sincèrement échaudé, appelait, pour sa part, à laisser, désormais, la place à de nouveaux titres et à de nouvelles signatures. Honnêtement, là, à froid, n'est-il pas plus juste de reconnaître que sous la dictature de Ben Ali nous étions tous logés à la même enseigne? En cherchant bien, de soi à soi, durant cette triste et sombre époque, tous les journalistes étaient plus ou moins impliqués. Qui par leur collaboration ou leurs compromissions, qui par leur absence de courage ou leur mutisme, qui, aussi, dans la presse privée ou dite indépendante, parce qu'en ayant pu paraître et publier à loisir, parce qu'ayant échappé aux foudres des censeurs et préservé, somme toute, leurs salaires et leur confort, auront, en définitive, servi de faire-valoir au régime. Sur ce chapitre du militantisme journalistique, et de l'opposition au pouvoir déchu, pourquoi se le cacher encore, n'ont priorité que ceux qui ont risqué leur tranquillité et leur sécurité, ceux dont les publications ont été interdites, ceux qui ont dû endurer la prison et l'exil.
Pour le reste, pour tout le reste, il n'est d'attitude honorable, décente que de se remettre humblement à la tâche, et servir, enfin, la vérité, rien que la vérité.
Gare aux mots !
Puisque l'on est libre, parlons librement de la révolution. A commencer par sa sémantique, son lexique. Sur les plateaux et dans les meetings, ce sont les mêmes formules qui reviennent. Des mots qui virent, insensiblement, aux slogans. Cela rappelle des litanies encore toutes fraîches, toutes récentes. Les mots qui tournent comme des meules de moulin, sonnent creux, se vident de leur sens. «Al moujahid al akbar», «Aljihad al akbar», «Attahouel al moubarek», et puis maintenant, en à peine un mois, «Athaoura al majida» qui claque à tous les vents. Machinale, presque obsessive. Gare à l'idolâtrie des mots! Elle peut faire autant de mal que l'idolâtrie des chefs.
Le contraire ne va pas, non plus. Avis à Si Ahmed Ounaïess, notre vénéré ministre des Affaires étrangères. Pour lui (Nesma TV, dimanche 7) pas question même de «thaoura», «la Tunisie a déjà fait la sienne en accédant à l'indépendance, les cinquante-cinq ans qui ont suivi en ont été le processus et la mise en œuvre». Quant au quart de siècle de Ben Ali, ce ne fut qu'une «dictature de parenthèse». Question de concept, explique-t-il «historique, scientifique et philosophique».
Admettons. Mais de même que le sens diplomatique imposait délicatesse à l'endroit de Madame Alliot-Marie, n'eût-il pas été convenable, par respect pour nos martyrs, de brandir haut l'auréole de la révolution?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.