«J'appelle tous les partenaires et les amis de la Tunisie à venir en aide à ce pays dans cette phase de transition», tel est le message transmis par M. Donald Kaberuka, président de la BAD (Banque africaine de développement), lors d'une conférence de presse qu'il a donnée, hier, à Tunis. Une conférence qui succède à l'entrevue qu'il a eue avec M. Mohamed Ghannouchi et où il a, notamment, déclaré que la Banque ne quittera point la Tunisie. M. Kaberuka a, en outre, souligné que la BAD compte être aux côtés de la Tunisie durant cette phase de transition et qu'elle apportera son aide au pays pour redynamiser certains secteurs prioritaires tels que l'emploi des jeunes et le développement régional. S'agissant de la rencontre qu'il a eue avec le Premier ministre, il a précisé qu'elle avait pour but de mieux connaître le processus de transition adopté par la Tunisie et d'identifier les attentes et les besoins du gouvernement. Le conférencier a, par ailleurs, déclaré que la Tunisie aurait, aujourd'hui, besoin de tous ses partenaires afin de pouvoir réussir cette étape et de relancer l'économie du pays qui sera, notamment, altérée par la diminution des recettes fiscales et l'augmentation des demandes sociales. Il a, aussi, rappelé que la réduction du taux de chômage qui se situe entre 15 et 17% figure parmi les priorités de la période future. M. Kaberuka a, en outre rappelé que la BAD est un partenaire de longue date de la Tunisie et et a noté, dans ce même ordre d'idées, que les engagements en cours de la Banque sont de l'ordre de 1,4 milliard de dollars dont 80% ont déjà été décaissés. Pour ce qui est des besoins financiers de la Tunisie pour la période future, le conférencier a précisé qu'il sera surtout question d'aider le pays à faire face au chômage et aux inégalités régionales. D'un autre côté, il a noté que la BAD compte apporter son aide au gouvernement tunisien afin de récupérer les richesses illicites placées à l'étranger. De plus, il a souligné qu'il était important d'accorder plus d'importance aux questions sociales et de créer des opportunités pour les jeunes, tout en assurant une plus grande ouverture de la société. Il a, en outre, noté que la Banque comprenait, parfaitement, les besoins et les défis de la Tunisie. M. Kaberuka a, en outre, précisé qu'à la lumière des besoins actuels de la Tunisie, les interventions de la BAD se feront sous quatre formes, en l'occurrence une aide budgétaire pour faciliter des décaissements rapides et répondre aux besoins sociaux urgents, un soutien au développement des régions intérieures, un encouragement de la bonne gouvernance pour accompagner le processus de transition, et la poursuite des projets d'infrastructure jugés prioritaires. Il a précisé, à cet effet, que le montant que la BAD peut mettre à la disposition de la Tunisie se situe, selon les besoins, entre 500 et 1.000 millions de dollars.