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" Jouer la carte de la transparence, c'est gagner d'avance "
Bourse de Tunis
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 02 - 2011

Les portes de la Bourse de Tunis sont restées fermées deux semaines. Les cotations ont été suspendues jusqu'à nouvel ordre, une manière d'éviter le pire. " Le Conseil du marché financier (CMF) avait opté pour cette décision afin de protéger l'épargne investie en valeurs mobilières, produits financiers négociables en Bourse et tout autre placement donnant lieu à appel public à l'épargne", soutient un économiste de la place, spécialiste dans les affaires boursières.
Entre le 7 et le 14 janvier dernier, l'indice de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (Tunindex) a enregistré une perte que les analystes ont qualifiée d'historique, près de 13 %, contre une hausse de 2,05% une semaine auparavant.
L'analyste financier affirme que cette fermeture était évidente. " Il est impensable de laisser un marché évoluer dans des circonstances pas normales et exceptionnelles qui ne reflètent pas la réalité des entreprises". Le changement du régime tunisien a laissé place à un manque de visibilité et d'information. Ceci a mené à l'interruption des activités de la Bourse pour permettre aux gens d'avoir des informations sur la situation des entreprises après les incidents qui ont eu lieu. Les réactions de panique sont légitimes et n'étaient pas excessives. Elles sont même, et malgré tout, " restées gérables ", rassure le financier. " Cette décision a été prise aussi en Egypte qui vit la même situation, ce qui montre qu'il n'y avait pas d'autres alternatives pour protéger le marché de l'inévitable".
Les épargnants peuvent ne pas comprendre tout de suite les changements que vit la Tunisie sur l'avenir de la place économique et financière. Selon notre interlocuteur, leurs impacts ne seront visibles que sur le moyen terme. "Actuellement, les gens ont peur et c'est tout à fait compréhensible. Ces mêmes entreprises tunisiennes travailleront dorénavant dans un environnement et un climat d'affaires plus favorables, plus transparents où l'activité boursière va démarrer sur des bases solides. Espérons qu'après cette révolution, l'économie tunisienne ne sera plus emprisonnée par le jeu de la cachotterie et que les hommes d'affaires tunisiens ne vivent plus dans la crainte permanente des mains mafieuses qui, à tout moment, peuvent enlever les affaires des autres ".
Que faut-il faire pour booster la Bourse tunisienne qui est, depuis longtemps, connue dans les milieux des affaires internationaux pour être spéculative? Les mots qui sont connus hors frontières sont les suivants : " Les cinquante-six valeurs qui composent l'indice boursier tunisien sont manipulées ".
L'analyste affirme toujours dans le même contexte " qu'il est difficile d'intervenir ou de jouer ouvertement au niveau du marché boursier ". Certes, pour lui, les dépassements existent, mais personne ne peut s'en apercevoir. Et s'il y a un dépassement, les clients de la Bourse demandent des explications et c'est un vrai moyen de contrôle. Il ajoute par ailleurs que " le Conseil du marché financier est toujours là pour contrôler ". "La Tunisie a adopté, pour les transactions et depuis 1996, le système de cotation électronique qui ne fait aucune différence entre les investisseurs. C'est un système neutre qui recueille les ordres puis affiche les prix, et les transactions se font aux prix affichés. C'est un logiciel basé sur un algorithme de calcul où aucune intervention humaine n'est alors possible. D'ailleurs, les intermédiaires qui passent leurs ordres ne se connaissent pas ". Il rassure : "Heureusement que la Tunisie a opté pour cette méthode de travail, car sans elle, et avec l'ancien système d'affichage sur panneaux, des ententes peuvent avoir lieu. L'ancien système regorgeait d'insuffisances. D'abord, au niveau de la transparence, les clients n'étaient pas traités de la même manière, car le premier venu était le premier servi et là ce n'était pas le prix qui comptait, c'était la présence humaine devant le tableau d'affichage ".
Ce système de cotation électronique est un grand gage de transparence sur la place boursière tunisienne. L'analyste poursuit et précise que, même en aval, les intermédiaires adoptent un système d'horodatage des ordres et il est impossible de favoriser une personne par rapport à une autre et les priorités sont ainsi respectées. Il a été pris sur le modèle de la Bourse européenne et américaine "Nyse/Euronext " , et c'est un système mondialement connu, qui, jusqu'à ce jour, a montré son efficacité.
Pour assurer la neutralité des opérations et en plus de ce système-là, la réglementation doit suivre le mouvement. Aussi, et selon cet analyste, la réglementation tunisienne en la matière est assez bien développée. Il explique : "Notre réglementation est au niveau des standards internationaux, surtout au niveau des classements de franchissements de seuil et tout dépassement supérieur à 5 % du capital doit être déclaré dans un délai ne dépassant pas les cinq jours. Le client doit informer le CMF, la société émettrice et la Bourse qui, elle, se charge de la publication de ce dépassement. Et toute infraction à cette réglementation pénalise l'acquéreur qui n'aura plus son droit de vote. Il ajoute : Même les familles proches de l'ancien régime, dont plusieurs sociétés ont été introduites en Bourse comme "Assurance Selim" et "Carthage Cement" ou encore la société "Ennakl", se pliaient à cette condition".
La réglementation tunisienne protège aussi à travers les offres publiques de retrait ou d'achat. Des mécanismes qui existent partout dans le monde et que la Tunisie a adoptés pour protéger les épargnants et surtout les petits d'entre eux.
La Tunisie s'est dotée, depuis 2005, d'une loi sur la sécurité financière qui a consolidé la transparence des entreprises cotées en Bourse et les a obligées à mieux communiquer avec le marché.
Communication, information…
Pour le responsable," il est important que les entreprises émettent des indicateurs trimestriels pour instaurer une certaine transparence sur le marché boursier tunisien car mieux communiquer c'est, sans doute, mieux gérer le marché ". A partir de l'instauration de cette loi, les opérateurs économiques et les investisseurs pouvaient suivre, sur le court terme, les évolutions qui surgissent. " Les indicateurs d'activité trimestriels n'ont pas été émis à temps au début, car il s'agissait d'une nouvelle exigence, voire une contrainte pour certains opérateurs, mais par la suite, et surtout depuis deux ans, la plupart des clients de la Bourse présentent leurs indicateurs et respectent les délais, ce qui a fait que la situation s'est beaucoup améliorée". Des informations qui donnent de la matière aux analystes financiers pour conseiller leurs clients.
L'analyste rappelle, par ailleurs, qu'après la révolution, de nouvelles donnes se présentent sur le marché financier tunisien et que personne ne connaissait avant la situation actuelle de la Tunisie. " Le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a, lors de sa dernière rencontre avec la presse, dévoilé des réalités, des chiffres et des faits qui ont pour principal objectif d'éclairer le chemin des investisseurs et d'exposer la situation réelle de quelques banques de la place. Des informations nécessaires à la bonne santé de notre économie mais qui sont restées jusqu'ici méconnues par les grands investisseurs et le petit épargnant. Jouer la carte de la transparence, c'est gagner d'avance ".
Notre interlocuteur met en valeur la culture économique du Tunisien qui s'est largement développée. Justement , " le Tunisien a le droit de savoir ce qui se passe réellement et même s'il y a des lacunes, il faut les pointer du doigt pour les " réparer ". Le plus grave est de cacher les réalités comme c'était le cas auparavant. Personne ne peut avancer à pas sûrs s'il n'admet pas ses fautes ".
Autre solution présentée par l'analyste pour un bon développement de la Bourse serait la privatisation. "Dans les Bourses de renommée internationale, le développement des marchés a été basé sur une privatisation équitable dont le peuple a pu profiter. Il a acheté un bien assez solide de l'Etat à un prix attractif ".
Ce ne sont pas les solutions qui manquent, ni les compétences, pour dynamiser la Bourse tunisienne. "Nous avons besoin d'un retour au calme, sur les plans économique et sécuritaire, pour que les activités de la Bourse puissent rependre. J'insiste pour dire qu'heureusement, la Tunisie a connu un changement radical de son régime. Un changement qui va faire souffler un vent de liberté sur le monde des affaires dans notre pays. La transparence sera le mot d'ordre, la privatisation se fera convenablement sans interventions, sans mainmises…, nous avons le droit de tout savoir sur le marché dans lequel nous évoluons et nous devons oublier l'époque où dans un programme présidentiel on nous parlait d'un projet de privatisation de trente entreprises et dont la liste n'a jamais été connue". Une transparence qui pourrait bouleverser complètement la vie des investisseurs financés jusqu'à aujourd'hui, et dans une très grande proportion, par les banques. Ces derniers, qui ne comptaient que sur les emprunts bancaires, peuvent se tourner vers d'autres produits, à savoir la Bourse et les Sicar.
Le potentiel est là, la volonté aussi, mais les mentalités doivent suivre pour un avenir meilleur.


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