Le pouvoir déchu a confisqué les libertés politiques des personnes et des institutions. A certains égards, il a privé les individus et les entreprises de leurs droits fondamentaux de citoyenneté pour exercer une mainmise sur l'économie en faussant le jeu de la concurrence et en répandant la corruption dans le tissu industriel et commercial. La révolution du 14 janvier 2011 est venue mettre fin à un despotisme qui a duré. Elle provoquera, entre autres, la refonte des systèmes de l'éducation et de la recherche. Les intellectuels et les chercheurs adhérents aux valeurs de la révolution sont aujourd'hui plus que jamais interpellés à participer à la construction d'une nouvelle Tunisie. Le lien entre marketing et démocratie nous paraît évident. Partant du principe que la concurrence économique et la concurrence politique font les deux faces de Janus et que le marketing est appelé à jouer dans le marché ce qu'est appelée la démocratie à jouer en politique, les institutions professionnelles (agences de publicité et de communication, sociétés d'études…) ne peuvent exercer leurs fonctions que dans une économie de marché… celle-ci est garantie par la démocratie. Il convient ici de discuter de la discipline du marketing dans ses volets théoriques et pratiques en cette nouvelle ère que connaît la Tunisie, de dévoiler et d'analyser les rapports entre marketing et démocratie dans un nouveau processus de mise en partage et de liberté de manière à contribuer à la création d'un climat de confiance et d'un environnement de concurrence basé sur la complémentarité et la compétence. Il ne s'agit pas de faire le marketing du marketing politique (un domaine visant à promouvoir des idées et des hommes politiques auprès d'électeurs avec les mêmes techniques utilisées pour vendre un produit à des consommateurs), mais de revisiter les concepts et les outils dans le domaine et de réfléchir ensemble sur les multiples interactions entre concurrence économique et concurrence politique. A l'occasion des journées de l'ATM qui se tiendront les 8-9 avril 2011, les professeurs, chercheurs, intellectuels, professionnels et citoyens sont invités à participer à cette table ronde et à nous envoyer avant le 15 mars leurs propositions, idées ou axes d'intervention. Vive la révolution de janvier 2011! Vive la démocratie! Vive la liberté! Abdelfattah TRIKI (professeur à l'Institut supérieur de gestion, Université de Tunis-président du Comité de lecture de la conférence de l'ATM 2011)