Le vendredi 4 mars restera une date importante dans la réalisation de notre démocratie grâce à la prestation de Monsieur Caïd Essebsi au Palais de Carthage devant un public nombreux. Il était prévu que le Premier ministre annonce la composition du gouvernement provisoire au cours d'une conférence de presse. Il n'en fut rien, nous avons eu droit à une conférence magistrale de M. Béji Caïd Essebsi seulement soutenu par un petit bristol comportant les têtes de chapitres de son programme, soigneusement préparé, qu'il a développé avec brio. Il a rappelé et expliqué l'élection, le 24 juillet prochain, d'une Assemblée nationale constituante annoncée la veille par le Président de la République par intérim et souhaitée majoritairement, il a donné ses appréciations sur l'état actuel du pays. Il a su trouver les mots simples justes et sincères pour décrire notre situation. Tout au long de sa prestation il a fait preuve d'érudition et d'humour pour mieux transmettre son message, un message de raison et de bon sens. Il n'a pas mâché ses mots pour déclarer que Ben Ali méritait d'être traduit devant la haute cour pour haute trahison, il s'est engagé à poursuivre les corrompus une fois leur culpabilité établie légalement. Il s'est attardé sur la nécessité de lutter contre le chômage et de favoriser l'emploi des jeunes diplômés sans travail. Il préconise avant tout et à juste titre le rétablissement de l'autorité de l'Etat et de la sécurité dans le pays indispensables à sa remise en marche de son économie créatrice d'emplois. Le «préjugé favorable» qu'il a réclamé lui a été largement accordé. A l'image du Premier ministre remarquable pédagogue, nous comprendrions que les acteurs du gouvernement fassent régulièrement connaître aux Tunisiens leurs projets et surtout les réalisations de leur ministère. C'est ainsi qu'ils seront compris et appréciés par tous.