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Pour un réarmement moral de notre « société »
OPINIONS


Par Tijani HARRAR
L'enchantement/désenchantement national de l'imaginaire politique de l'individu tunisien, s'est manifesté symboliquement par l'immolation par le feu d'un jeune malheureux, Mohamed Bouazizi, essuyant un refus du service public, pour exercer son droit au travail, manifester sa dignité d'homme, au même titre que les citoyens actifs.
Il s'agit d'un acte individuel, mettant en cause la relation du citoyen avec la collectivité publique relevant de l'administration de l'Etat.
La signification du sacrifice suicidaire reste difficile à comprendre, les critères retenus pour le différencier d'une véritable tentative de suicide, d'un désir d'attirer l'attention, relève du mystère.
La psychopathologie rattache les causes du suicide à des facteurs psychopathologiques, socioéconomiques et des contraintes du milieu ambiant, rattachant l'individu à la collectivité. Pour faire court, il s'agit du suicide anomique, le dernier type social de suicide, qui nous intéresse, parce qu'il est le plus caractéristique de la société moderne.
Il se manifeste lors des crises économiques et des dysfonctionnements des rouages de l'Etat, frappe les individus, en raison de leurs difficiles conditions de vie : pauvreté du milieu familial, touchant de très bas salaires, incompatibles avec leur pouvoir d'achat, ou absence de salaires, sans logements décents et où les individus sont perpétuellement guettés par la démoralisation, l'angoisse.
D'où, aussi une grande souffrance morale qui pousse au désespoir, à l'accomplissement de l'acte final, libérateur.
En s'immolant par le feu, feu Bouazizi savait devoir produire sa mort. C'est l'idéal-type du sacrifice du «moi», en réaction contre l'injustice sociale, la misère, parfois le dénuement total, sévissant dans certains groupes humains existants dans les régions rurales et montagneuses, à l'accès difficile et aux sols non productifs.
Les sociologues soulignent que les sociétés modernes fondent la «différenciation» et donnent à chacun une place fixée par la naissance ou les impératifs collectifs : accession sociale par l'école publique, l'éducation, par la richesse, ou les deux à la fois, l'engagement politique aidant.
Cette différenciation se traduit par l'individualisme au sein du groupe social, d'où le règne de la solidarité mécanique, c'est-à-dire l'attachement à des croyances et des valeurs communes. Dans ce cas, le suicide anomique est en relation directe avec la désintégration sociale, ainsi que la rupture de l'équilibre entre les structures politico-administratives, économiques et sociales, l'absence d'écoute par la hiérarchie administrative, dont la raison d'être est d'être à l'écoute des doléances du citoyen et du grand public pour satisfaire leurs demandes sociales privées.
Par conséquent, les causes réelles du suicide demeurent les forces sociales, qui varient d'une société à l'autre, de groupe à groupe, de religion à religion. Nous sommes en terre d'Islam ! D'où, le soulèvement populaire des déshérités du sort, des membres de leurs familles, des jeunes diplômés restés sans emploi, sans ressources pour leurs besoins vitaux et son élargissement formidable à tous les mécontents du régime politique en place.
Face à l'égoïsme, au cynisme des uns, au mépris des classes dirigeantes, et leur atavisme à l'enrichissement illégitime, envers et contre tous, le pouvoir en place permettant tous les abus de droits et le viol des foules.
Les événements qui définissent l'identité nationale sont autres que l'organisation économique financière et sociale du pays. En découle un phénomène social, accélérateur de la dynamique sociale, qui remet en cause le concept de l'Etat-Nation-Parti (unique au pouvoir) et donne une nouvelle forme de représentation collective, qui permettra aux citoyens-hors-partis-affectés par les idéologies dominantes, sans conviction aucune, ni attaches morales, rejetant avec courage moral la tutelle du parti (RCD) et, partant, la tutelle hypocrite de l'Etat-tuteur, d'où la stigmatisation de toutes ses actions politiques au cours des dernières décennies.
Nous pensons que cette nouvelle forme de représentation collective est porteuse de changement, de «révolution», changement qui doit être pris en compte par la norme politico-juridique et économique constituante. Autrement, c'est l'échec !
A cela s'ajoutent les phénomènes d'arbitraire, d'injustices inégalitaires sous la forme légale, des mauvaises politiques administratives et leur complication sous le vocable de l'expertise, des discours mensongers et répétitifs, qui abusent de notre imaginaire politique, là où nos dirigeants ont fait preuve d'une remarquable incapacité à résoudre les problèmes de notre société, et contraints aux promesses et au recours aux techniques de planification savantes, causant la dégradation de notre situation socioéconomique, voire culturelle, dominent les rapports de force, en faveur du pouvoir de l'argent, du capital privé et de corruption générale.
C'est à la société civile, qui travaille au développement de ses réseaux d'associations, de syndicats, de partis politiques, d'inscrire cette «révolution» et ses idéaux dans nos comportements sociaux.
D'autres dangers guettent notre «Révolution» —changement —, notamment les traditionnels formalismes juridiques, les métaphysiques des droits; le mimétisme culturel des expériences «révolutionnaires» étrangères, sous forme de comparatisme.
Aucune révolution n'est transposable d'un pays à un autre.
Notre révolution est qualifiée de spontanée, naïve et généreuse comme sa jeunesse… En face, il y a les adultes !
Maintenant, la dictature est tombée, d'où le soulagement général du pays.
Il appartient donc à nos institutions des sciences humaines, sociétés de psychologie, historiens, politologues, chercheurs en sciences sociales, journalistes, écrivains, poètes, artistes-peintres, dont la gouvernance est demeurée à l'ombre, objet d'une psychose mal comprise : censure, autocensure, griefs personnels et intérêts corporatistes, l'absence de constance à «soi» par la volonté du législateur, il appartient à nos élites intellectuelles et libres penseurs de bien observer les faits sociaux de notre révolution et de les transmettre à notre opinion publique, qui s'active pour plus de dignité.
Le Cérès a du pain sur la planche. Sociologues tunisiens, à vos marques.


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