Tout le monde sait que depuis la mise en place des politiques de visas exclusives par les pays européens, un nouveau type d'exode est apparu puisque les jeunes Africains, en général, n'avaient d'autre alternative que d'emprunter la voie de la clandestinité pour rejoindre l'Europe au péril de leur vie. Au fil des années, le phénomène a pris de l'ampleur à Zarzis, malgré les patrouilles de la gendarmerie et des gardes-côtes. Les premières embarcations étaient, dans l'ensemble, en état de traverser la mer. Mais comme elles ne sont pas revenues, alors la demande n'a pas cessé de s'accroître et Zarzis est devenue la plaque tournante de l'immigration clandestine en Tunisie. Les passeurs qui trouvent l'opération juteuse sont allés acquérir des embarcations ailleurs à Ben Guerdane, Gabès, Zarat, Chebba, Kerkennah, Mahdia et Monastir. Mais cela n'a pas suffi. Ils se sont alors rabattus sur des bateaux vétustes et les drames ne se sont pas fait attendre. Un premier incident est survenu le 13 février, au cours duquel 35 migrants ont trouvé la mort, dont 22 Zarzissiens. Quelques jours après, deux petites barques qui devaient emmener des infortunés aux bateaux accostés au large ont chaviré, l'une à Lemsa et l'autre à El Ogba, à Zarzis, ce qui a coûté la vie à 3 jeunes (2 de Ben Guerdane et un Gabésien). Le 15 mars, une autre embarcation a fait naufrage près des côtes italiennes et 35 migrants ont péri sur place. Un dernier drame a eu lieu dimanche dernier, lorsqu'une embarcation de fortune a quitté un port de pêche dans le gouvernorat de Gabès, chargée de 49 harragas. Peu de temps après son départ, elle est tombée en panne, en pleine mer. Les courants marins l'ont emportée près du champ pétrolifère «Hakl El Bouri» du côté de la Libye. Un navire militaire tunisien a été dépêché de Sfax au secours des jeunes infortunés. Entre-temps, l'embarcation a pris de l'eau et 4 jeunes (2 Kairouanais, un de Jendouba, et un autre de Boughrara) se sont noyés. Les 45 rescapés ont été ramenés au port de pêche de Zarzis. Cela s'est passé lundi dernier.