A défaut de spectacle, les Olympiques ont assuré le résultat. C'est mieux que rien Stade olympique de Radès. Beau temps. Pelouse en bon état. Public peu nombreux. Tunisie bat Malawi 2-0. Mi-temps (1-0). Buts marqués par M'sakni (3') et Maâloul (61'). Arbitrage de M. Alioum Néant (Cameroun). Tunisie : Ben Chérifia, Ben Chagra, Maâloul, Ifa, Abdennour, Baratli, N. Jebali, Jaziri (I. Jebali), M'sakni, Ayari (Jabari), Akaïchi (Mhirsi). Malawi : Harawa, Zonda, Lanjesi, Ndovi, Fadya, Nkacha (Kabichi), Kaira, Chatsalira (Gastin), Tembo, Milanzi, Ngabanbe. Nous attendions impatiemment ce match des Olympiques face au Malawi. Pour une simple raison: celle de voir les supporters venir en masse encourager la sélection nationale. Après la victoire au CHAN à Khartoum, et les bonnes prestations de l'OB, de l'EST, du CA et de l'ESS en coupes continentales, nous pensions que le public allait se réconcilier avec l'équipe de Tunisie. Illusion, puisque la déception était énorme et les fans n'ont pas répondu à l'appel. Pourtant, l'enjeu est de taille. Une qualification aux Jeux olympiques n'est pas une mince affaire et la Tunisie court derrière cet objectif depuis 2008, année de la dernière participation à cette joute à Athènes. Face à cette absence des supporters, le jeu s'en est nettement ressenti et la motivation à fait défaut. Heureusement qu'il y a eu ce second but de Maâloul qui pourrait être déterminant pour la qualification le 9 avril au Mawali. Ne précipitons pas les choses et n'allons pas vite en besogne, tout de même. Hier, certaines questions méritaient d'être posées à la lecture du onze rentrant. La première interrogation est de savoir comment Ammar Souayah n'est pas parvenu à dénicher un arrière latéral gauche de métier au point d'aligner Ali Maâloul dans ce rôle. Le joueur du CSS a certes réussi un très joli but, mais a montré des limites défensives. Il n'a pas les réflexes d'un arrière de métier. Seconde question maintenant: pourquoi Ammar Souayah n'a-t-il pas aligné le jeune Mhirsi lors de son incorporation au centre de l'attaque ? C'est pourtant un avant de pointe et pas un joueurs de couloir. Des interrogations qui n'ont pas empêché l'équipe de Tunisie d'annoncer la couleur. Avec des joueurs chevronnés dont le chef de file n'est autre que Youssef Msakni, l'équipe de Tunisie ne pouvait que débuter en force et annoncer la couleur. Pris de court, les Malawites ne pouvaient que tomber dans le piège et accuser le coup. On jouait depuis trois minutes à peine que Akaïchi alerte Msakni engouffré au sein de la défense adverse. Ce dernier ne rate pas l'aubaine en brûlant la politesse à son ange gardien avant de battre le portier Harawa. Le scénario idéal en somme. Durant une vingtaine de minutes, les Tunisiens allaient mener la vie dure à leurs adversaires, avec de surcroît Jaziri à droite, Akaïchi à gauche, puis les deux joueurs permutaient simultanément et Ayari comme second attaquant avec en prime une liberté d'action. Le tort des camarades de Ben Chérifia est de ne pas avoir trouvé de nouveau le chemin des filets. Pire, la défense tunisienne a joué quelquefois avec le feu et s'estime heureuse d'avoir frôlé la catastrophe. Comme sur cette erreur de Ben Chagra qui aurait pu coûter cher, n'eût été la maladresse de l'attaquant malawite. Ou encore sur ces deux actions à la 38' et à la 41' quand Milanzi et Ngalaube ont à tour à tour raté le cadre. Nous avions l'impression que les Tunisiens tombaient dans l'autosuffisance et certains joueurs, tel Jaziri, cherchaient plus l'exploit individuel. A l'abri Il fallait absolument que certaines choses changent après la pause. Ammar Souayah a décidé de rectifier le tir en remplaçant Ayari par Jabbari. Le jeu s'est aéré et l'équipe de Tunisie a enfin mis son empreinte sur le match. Akaïchi aurait pu doubler la mise ou servir Jaziri démarqué (47'). Ce n'était que partie remise puisque Maâloul, enfin libéré sur son flanc gauche, s'infiltre au sein de la défense adverse et tire dans la lucarne (61'). Un but de toute beauté et précieux sans doute. Les Tunisiens auraient pu alourdir la note, mais ils se contenteront finalement de leurs deux buts d'avance. Un résultat bon à prendre même si la prestation a donné par moments des frissons. Mais peut-on en vouloir franchement à cette équipe à qui il manquait Messaâdi, Jedaïed, Mossaâb Sassi blessés et Hadhria qui est en train de perdre beaucoup de temps dans son club. D'ici le 9 avril, Ammar Souayah pourrait peut-être récupérer certains joueurs. Le match retour sera aussi perçu différemment par le groupe. Il y aura sans doute l'envie de gagner et de se surpasser comme au Soudan lors du CHAN. Nous l'espérons.